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13-14h : De chasseurs-cueilleurs à agriculteurs-éleveurs : comment les études génétiques éclairent l’impact de la transition néolithique sur les populations humaines

11/05/2022 à 13h00

Intervention coordonnée par Nadine VIVIER et Michel DRON avec la participation de Céline BON, MC MNHN – UMR 7206 MNHN-CNRS-Univ. Paris.

Il y a environ 10 000 ans, le changement de mode de vie le plus important de l’histoire de l’humanité s’est produit : le Néolithique. Indépendamment, plusieurs groupes humains se sont sédentarisés, et sont passés d’une économie de prédation à une économie de production ; des espèces animales, végétales, fongiques ont été domestiquées, sur lesquelles des pressions de sélection artificielles ont été exercées, changeant leur patrimoine génétique ; enfin, les débuts de l’agriculture et de l’élevage ont également eu un impact radical et durable sur les paysages et les écosystèmes.
Mais l’espèce humaine a également été profondément transformée par ce phénomène. Le Néolithique est en effet associé à une très forte croissance des populations humaines. Cette augmentation de la taille des populations a conduit à des diffusions, des migrations et des métissages qui ont contribué à façonner la diversité génétique actuelle. Les nouveaux environnements créés par le mode de vie néolithisé, et en particulier les environnements épidémiques et les changements alimentaires, ont exercé de nouvelles pressions de sélections sur les populations humaines.

Depuis la fin du XXème siècle, les analyses de génétique des populations humaines se sont intéressées à ces questions. Le développement des analyses génomique a apporté une quantité d’information massive, et permis de retracer avec de plus en plus de précision l’évolution des populations. Avec l’analyse du patrimoine génétique d’individus ancien, grâce à l’étude de l’ADN ancien, un ancrage temporel et archéologique de plus en plus précis, peut être obtenu.

C’est à partir de ces données qu’il est devenu possible de mieux comprendre comment ces quelques millénaires ont un impact déterminant sur l’humanité, et son histoire. Ainsi, l’étude de l’ADN humain a permis de mettre en évidence que la Néolithisation est corrélée à une croissance massive des tailles de populations. Dans la plupart des régions du monde, la diffusion du Néolithique est associée à une migration de populations, associée à des mécanismes complexes de métissages avec les populations locales de chasseurs-cueilleurs. Enfin, indépendamment, le passage au mode de vie néolithique a conduit à des adaptations locales, dépendant des modes de vie et des cultures.

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Céline BON