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L’humanité a vécu 5 transitions alimentaires depuis l’utilisation du feu pour des usages culinaires. Elle se trouve aujourd’hui au tournant entre la période agroindustrielle et un nouveau modèle en gestation, les systèmes alimentaires territorialisés (SAT). Cette transition, de nature socio-écologique et économique, devrait être accélérée par la crise sanitaire, économique et sociale provoquée par le coronavirus. Les SAT ont pour fondement les patrimoines alimentaires et l’innovation. Ils se construisent sur 4 piliers interdépendants : la qualité, l’autonomie, la proximité et la solidarité. La qualité « complète » intègre les composantes nutritionnelles, sensorielles et culturelles des produits alimentaires. L’autonomie correspond à un ancrage territorial de la production et de la consommation au niveau des régions ou des provinces selon les pays. La proximité est triple : entre agriculture, élevage et forêt (agroécologie), entre exploitations agricoles et TPE et PME agroalimentaires, entre producteurs et consommateurs (circuits courts). La solidarité s’exerce par une gouvernance participative des ressources, dans un objectif de co-développement durable au plan local, national et international. Pour réussir la 5e transition alimentaire, de nouvelles politiques alimentaires volontaristes et dotés de moyens humains et matériels conséquents sont indispensables, car le courant de conservation de la rente capitalistique dans tous les secteurs est puissant.
