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Colloque : La sécurité alimentaire

13/04/2023 à 9h30

 

Enregistrements de l'après midi qui, suite à un problème technique n'ont pas pu s'effectuer en direct :

1ère partie : https://www.youtube.com/watch?v=Zm-GMGcD7P4&t=4s

Table ronde : https://www.youtube.com/watch?v=4UWBfasrlOE&t=17s

Organisé par l'Académie d’agriculture de France, l'AEHA (Association pour l’étude de l’histoire de l’agriculture) et le Comité d’histoire de l’IGEDD ( Inspection générale de l’environnement et du développement durable, ex GGEDD).

Ce colloque s'est tenu au 18, rue de Bellechasse.

Avoir faim : ancestrale, l’appréhension était planétaire. L’Occident pensait l’avoir vaincue, mais la pandémie du coronavirus, la perturbation des échanges, le renchérissement des céréales, le décalage des semailles en raison des circonstances militaires ou des calamités météorologiques ont montré la fragilité de cette certitude : une nourriture abondante, accessible au consommateur et rémunérant correctement producteurs et négociants.
Cette Journée d’Études répond donc à quatre questions :

  • Comment a-t-on évité les famines et les disettes sinon dans le monde, du moins en Europe ?
  • Quelle part  revient aux pouvoirs publics dans l’instauration d’une relative sécurité alimentaire ?
  • Quelle part revient aux producteurs, aux négociants, aux habitants, qui ont introduit, proposé et adopté de nouvelles plantes ?
  • Enfin, jusqu’où pousser l’innovation, sachant qu’il existe des limites culturelles à l’acceptabilité des produits à base d’insectes ou de synthèses ?

Au XVIIIème siècle, l’essor des échanges nationaux permit de compenser des récoltes détruites dans quelques provinces. Au XIXème siècle, l’essor des échanges coloniaux permit de diffuser des produits réservés aux élites sociales. Ces progrès n’allèrent pas sans appropriation de terres, aménagement de canaux, établissement de routes, mises en culture d’espaces qui avaient été forêts ou marais. Oui, la volonté d’accroître les volumes récoltés et de diversifier les ressources alimentaires constitua un puissant moteur de transformations environnementales.
On découvrit alors leur revers : avec les denrées nouvelles arrivaient les ravageurs nouveaux. Certains pouvaient anéantir des productions vitales. Confrontés à la famine, les hommes partaient en quête d’une vie meilleure dans d’autres contrées, voire d’autres continents. On découvrit aussi que les guerres avaient le même effet : elles signifiaient rationnements et spéculations, importation de ravageurs et migration de populations. Après 1945, la création de la FAO visait à éradiquer les pénuries alimentaires. L’intensification de l’agriculture répondit à cet objectif.
La définition de la « sécurité alimentaire » semblait claire : elle était atteinte lorsque tous les habitants obtenaient « une nourriture suffisante, saine et nutritive, leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires ». Trois adjectifs qui concernaient la quantité d'aliments requise. Sauf que celle-ci n’est jamais garantie. D’où l’émergence d’un nouveau concept : la « souveraineté alimentaire » : il est du devoir de chaque État de protéger ses productions et ses échanges en vue de l’autonomie alimentaire et du développement durable.
La page serait-elle tournée d’une mondialisation à priori bienfaisante ? Voilà qui fera débat sans doute…

L'ensemble des présentations , et interventions , table ronde et questions réponses de ce colloque feront l'objet d'un numéro de la revue "Pour mémoire " publié par le  Comité d'histoire de l'IGEDD et qui sera mis en ligne fin 2023 début 2024 sur :
https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/pour-memoire-hors-serie-no-33-fruits-et-legumes-a2434.html#H_Les-publications-du-comite-d-histoire

Introduction
Constant LECOEUR
Marc DESPORTES, Secrétaire délégué du Comité d’histoire du ministère de la Transition écologique IGEDD
Exposé(s)
Voir le programme détaillé du Colloque avec résumés et cv des intervenants
Président de séance Nadine VIVIER, vice présidente de l'AEHA
Session 1 : La peur de manquer
La Faim en France , 17ème -18 ème siècles
Andrée CORVOL-DESSERT
Dix ans de complicité avec le Châtaignier
Jean Robert PITTE, Membre de l’Institut, Président de la Société de Géographie
Session 2 : La volonté de réguler
Spéculation et stockage des grains au XVIIIème. Chartres 1748-1790
Gérard BÉAUR, Directeur de recherche au CNRS ,Directeur d’études à l’EHESS
Ravitailler pendant les guerres mondiales : un enjeu politique entre rationnement et marché noir
Alain CHATRIOT
14h00 : Président de séance Jean-Robert PITTE
Session 3 : L'impact des échanges mondiaux
Les ravages de la maladie de la pomme de terre en Europe en 1846-50
Nadine VIVIER
Développer les productions alimentaires dans les colonies : le projet d’Albert Sarraut
Dominique Lasserre , Chargé des ressources documentaires patrimoniales au CIRAD
Table ronde : De la sécurité à la souveraineté alimentaire
Thèmes : Les ressources en eau, Gestion de la biodiversité : réorientation de choix vers des cultures moins exigeantes et des races animales plus rustiques, Les changements climatiques
Animatrice : Emmanuelle DUCROS, journalise chroniqueuse
Paricipants à la table ronde
Etienne VERRIER
Bruno CIN0TTI, Président de la section milieux, ressources et risques (MRR) de l'IGEDD, et Jean Robert PITTE, membre de l’Institut, Président de la Société de Géographie