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L'Académie a participé activement à la conférence de presse du 20 novembre 2017 sur les "Perturbateurs endocriniens"

20/11/2017

Cette conférence, à laquelle a participé une dizaine de journalistes, a été organisée par les Académies des sciences, de médecine, de pharmacie et d'agriculture, à l’occasion de la sortie d’un numéro spécial des Comptes-rendus Biologies de l’Académie des sciences sur les « Perturbateurs endocriniens ».

Yves Combarnous, membre de la section "Sciences de la vie" de l'Académie d'agriculture de France, a répondu plus spécialement aux questions des journalistes concernant les pesticides.

Il a, notamment, expliqué :

"Par définition, les pesticides sont des molécules toxiques ciblant des organismes vivants (mauvaises herbes, insectes ou vertébrés nuisibles, etc..).

Leurs mécanismes d’action sont très variables et ces molécules peuvent, de manière imprévue, affecter les espèces non-cibles, en particulier l’espèce humaine.

L’une des voies potentielles, mais pas la seule, des effets indésirables des pesticides sur l’Homme est la perturbation endocrinienne. Les perturbateurs endocriniens agissent soit de manière directe en se liant à des récepteurs hormonaux nucléaires qu’ils activent ou inhibent, soit de manière indirecte en affectant la biosynthèse ou la dégradation ou la biodisponibilité d’hormones endogènes de l’Homme ou des vertébrés. De ce fait, les perturbateurs endocriniens peuvent agir à plusieurs niveaux in vivo et provoquer, selon la réponse étudiée, des effets non monotones en fonction de leur concentration. A chaque niveau d’action, les réponses unitaires sont néanmoins dose-dépendantes. Ainsi les courbes doses-réponses non-monotones de certains perturbateurs endocriniens ne sont donc absolument pas une caractéristique de ces produits, mais consécutives à leurs actions possibles à plusieurs niveaux en amont d’une réponse biologique donnée.

Concernant le glyphosate, sa toxicité est très faible en absence d’adjuvants permettant son entrée dans les cellules. Pour ce qui concerne son éventuelle activité de perturbateur endocrinien, il semble que ces adjuvants soient plus impliqués que le glyphosate lui-même. Il conviendrait donc de poursuivre les études des effets respectifs du glyphosate et de ses adjuvants, de manière à ne pas éliminer une molécule maintenant très bien connue qui risque d’être remplacée par d’autres, encore trop peu connues tout en conservant des adjuvants peut-être responsables des effets indésirables. Bien entendu, ceci ne dispense pas de chercher à diminuer, autant que possible, les quantités de cet herbicide et de tous les pesticides en général, dans les pratiques agricoles".

Yves Combarnous a, par ailleurs, profité de sa prise de parole pour inviter les journalistes à prolonger la discusion lors de la prochaine séance hebdomadaire de la Compagnie, intitulée : "Une question perturbante : qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?"

Pour en savoir plus sur le prochaine séance hebdomadaire de l'Académie d'agriculture de France sur les perturbateurs endocriniens, cliquer sur le lien Internet, ci-dessous :