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Dans quelle mesure faut-il et peut-on rémunérer les services environnementaux en forêt ?

16/03/2016 à 15h00
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A l’instar des autres actifs naturels, les écosystèmes forestiers rendent de nombreux services écosystémiques (ou écologiques) : ils produisent des biens (bois, venaison, produits de cueillette) ; ils contribuent aussi à la régulation du climat et à celle des eaux, à la conservation de la biodiversité et à celle des sols, à la protection contre les risques (avalanches, chute de blocs, glissements de terrain) ; ils participent enfin à tout un ensemble de services socio-culturels (récréation, chasse, paysage ...).
Ces services écosystémiques répondent à des attentes fortes, voire de plus en plus fortes. L'offre et la demande peuvent s'ajuster lorsqu'un marché existe, comme c’est le cas pour le bois, le liège, des menus produits, ou, dans certaines conditions, des services comme l’exercice de la chasse, la pratique de l’apiculture, ou la cueillette des champignons. Mais bon nombre de ces services ne s'échangent pas sur un marché, ce qui engendre des insatisfactions à la fois des usagers, parce que l'offre de services leur apparaît insuffisante, et des forestiers, s'ils se voient imposer des efforts sans réelle contrepartie.
Il apparaît donc particulièrement légitime de développer des incitations pour mieux faire se rencontrer offre et demande de services non marchands. Mais que faut-il rémunérer ? Il est généralement recommandé de ne considérer que l'effort supplémentaire fait par un décideur dans le but spécifique de développer le ou les services écosystémiques visés. Pour qualifier cet effort supplémentaire, on parle parfois d'additionnalité et, dans d'autres cas, de service environnemental. On comprend dès lors qu'il faut bien distinguer valeur des services écosystémiques rendus par la forêt à la société et paiement pour services environnementaux rendus par la société à la forêt.
La séance a ainsi pour objectifs de s’interroger de manière plus détaillée sur les raisons et les situations qui militent en faveur de la mise en place de paiements pour services environnementaux, sur les bases comptables qui permettent de le faire, sur l'efficacité de tels dispositifs, sur les précautions à prendre au préalable, dont doivent être conscients aussi bien les promoteurs potentiels que les bénéficiaires éventuels. Elle s’appuie sur des exemples concrets, certains issus des zones tropicales, avec une présentation approfondie relative au service d’épuration de l’eau.

Exposé(s)
Pourquoi inciter à développer des services écologiques ?
Bernard CHEVASSUS-AU-LOUIS, CGAAER
Les écueils à surmonter en matière de paiements pour services environnementaux.
Alain KARSENTY, Chercheur au CIRAD (Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement)
Les eaux de consommation d’origine forestière : quelle place pour la contractualisation ?
Julien FIQUEPRON, CNPF (Centre national de la propriété forestière)
Conclusion