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Gestion de la flore adventice en grande culture et résistance aux herbicides

25/03/2015 à 15h00
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Dans cette même salle, entre 1896 et 1900, nos prédécesseurs ont longuement débattu des moyens à proposer aux agriculteurs afin de soulager leurs cultures de la pression des adventices. A cette époque, leur prolifération était telle qu’elle entravait tout le potentiel de progrès que représentaient les premières variétés de céréales améliorées et les possibilités offertes par les fertilisants. C’est aussi dans cette salle qu’a été annoncée la mise au point d’une technique de désherbage prometteuse basée sur la pulvérisation printanière de sulfate de cuivre, suivie dix années plus tard de la méthode de désherbage par l’acide sulfurique mise au point par notre confrère Edmond Rabaté. Cette dernière méthode sera la plus utilisée en Europe de 1920 à 1940.

Le spectre d’action étroit, la phytotoxicité et les dangers objectifs pour l’applicateur que représentaient ces premières solutions ont conduit à la mise au point de nouveaux herbicides, introduits en céréaliculture dès 1946. Les premiers de ces produits nouveaux alors jugés révolutionnaires étaient les phytohormones, des substances actives dérivées des hormones végétales identifiées vers 1925. Par la suite, la découverte d’autres substances a permis d’étendre les possibilités du désherbage chimique à la plupart des espèces végétales cultivées. Néanmoins, l’emploi privilégié de certaines familles d’herbicides a révélé l’apparition de populations d’adventices résistantes (ex : chénopode blanc résistant aux triazines en maïsiculture) contre lesquelles les premières stratégies de lutte proposées reposaient, en particulier, sur l’alternance des familles d’herbicides et le faux-semis.

Entre 1990 et 2005, les substances herbicides considérées comme les plus susceptibles de contaminer les eaux de surface et les eaux souterraines ont fait l’objet de mesures de restriction ou d’interdiction, conduisant à de profonds bouleversements dans la palette des herbicides utilisables.

Depuis lors, les exploitants agricoles et leurs conseillers évoluent dans un monde nouveau où une économie de plus en plus ouverte croise les fortunes diverses de la recherche internationale, les normes et les nouveaux standards de l’homologation européenne, les mesures restrictives particulières décidées au plan national, le plan Ecophyto ou les communications variées au sujet de nouveaux systèmes de culture ou de moyens alternatifs…  Ces transformations ne sont pas sans conséquences sur l’évolution des populations d’adventices résistantes, ainsi que nous allons le constater pour les céréales à paille.

Exposé(s)
Résistance aux herbicides : mécanismes, sélection et situation en France
Christophe Delye, INRA Dijon
Herbicides et stratégies anti-résistance
Jacques Gasquez, INRA Dijon – ER
Conseil de terrain et alternatives pratiques aux phénomènes de résistance aux herbicides
Marc Delattre, Coop Dijon-Céréales
Conclusion