La question un peu brutale du « labour ou non-labour » suscite de nombreuses affirmations apparemment inconciliables telles que « le labour tue la vie du sol » ou « le non-labour rend indispensable l’emploi de glyphosate ». Cette séance présentera la question du travail du sol (et de son corollaire, la simplification voire la suppression du travail du sol) dans le contexte de la nécessaire évolution des systèmes de culture vers l'adoption de pratiques agro-écologiques. L’objectif de cette séance est de présenter des bases scientifiques solides mais accessibles sur cette question (i) en clarifiant de quoi l’on parle, (ii) en montrant que le travail du sol ne peut être déconnecté d’un ensemble d’autres choix et contraintes techniques dans les agrosystèmes, enfin (iii) en montrant comment le travail ou non travail du sol peuvent impacter des fonctions et services des agroécosystèmes, parfois antagonistes. Dans cette séance, préparée par un collectif pluridisciplinaire, plusieurs contributions originales permettront d’aller au-delà des clichés des « pro » et « anti » labour ou semis direct. Ultérieurement (au-delà de 2019), certains thèmes pourront être approfondis (par exemple semis direct & gestion des adventices), en impliquant différents acteurs, notamment du monde agricole.
La séance proposée :
- Présentera l’extrême diversité des pratiques de travail du sol dans le monde et les principaux déterminants des choix opérés par les agriculteurs (exposé 1).
- Proposera un cadre général d’analyse rationnelle de ces choix et abordera les questions liées à la transition du labour au non-labour avec les solutions imaginées par les agriculteurs ou les institutions (exposé 2).
- Et montrera la diversité des conséquences du travail du sol sur le sol lui-même, son fonctionnement et les impacts sur l’environnement et la biodiversité (exposé 3).
et co-auteurs, Professeure, Chaire de Sciences des sols, AgroParisTech