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L’agriculture indienne, sa spécificité mais aussi la façon dont elle s’inscrit dans les échanges mondiaux

10/02/2016 à 15h00
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« Tout peut attendre, mais pas l’agriculture », disait en 1948 Jawaharlal Nehru, le premier ministre indien.
Depuis, l’Inde a connu une formidable croissance de sa production, mais sa population a été multipliée par 3,5, et la question de l’indépendance et de la sécurité alimentaire de cet immense  pays, désormais acteur important dans les échanges mondiaux de certains produits,  reste une préoccupation essentielle.
Si l’Inde n’est encore que la deuxième population mondiale avec  1 260 millions d’habitants  (360 millions en 1950), derrière la Chine, ce n’est selon les démographes, que pour une décennie. Quatrième puissance agricole mondiale, ce pays est au premier rang pour de nombreuses productions. C’est le cas de la production laitière, c’est le cas aussi des exportations  de viande bovine. L’Inde se situe à la deuxième place mondiale en matière de production de blé, de riz et de canne à sucre etc., et les productions végétales sont prépondérantes dans la satisfaction des besoins alimentaires de ce pays.
Depuis les années 2000, l’Inde a connu une croissance vertigineuse de sa production laitière. Cette production est d’abord tirée par une forte demande intérieure émanant de cette population nombreuse  et  en forte croissance  (15 millions d’habitants par an),  qui bénéficie d’une forte progression du pouvoir d’achat. Les indiens trouvent dans les produits laitiers une part importante de leurs besoins en protéine. La balance commerciale des produits laitiers reste excédentaire mais à un niveau modeste, les importations faisant l’objet d’une politique de régulation très prononcée.
Parallèlement, l’Inde détenant le plus important cheptel  laitier du monde, la production de viande bovine y est également importante et en forte progression. Surtout, compte tenu du faible niveau de la demande intérieure,  ce pays est devenu le premier exportateur mondial en volume, détrônant le Brésil. Les débouchés  sont en particulier situés en Asie du Sud-est et au Moyen Orient.
Ainsi l’Inde prend une place majeure dans certains échanges mondiaux et dans les équilibres des marchés désormais mondialisés. Parce qu’il s’agit d’un grand pays agricole dont certaines productions représentent pour notre Europe et notre Hexagone, un potentiel concurrentiel ou partenarial important, mais aussi parce que ce pays présente des particularités  politico-religieuse essentielles pour la compréhension  des dynamiques de production  et d’échanges avec le reste de la planète, il nous a semblé utile que l’Académie d’Agriculture organise une séance autour de la question du potentiel agricole de l’Inde.
Les compétences sur les filières agricoles de ce pays sont grandes et nombreuses.  Nous en avons identifié et mobilisé quelques-unes pour notre séance. Ces apports  nous permettront de mieux percevoir les difficultés, les potentiels,  les atouts et les enjeux du développement des filières agro- alimentaires dans ce pays.

Exposé(s)
L’élevage paradoxal de l’Inde : le plus gros troupeau de bovinés du monde dans un espace rural surpeuplé et partiellement végétarien
Frédéric LANDY, Géographe, enseignant à l’Université Paris Ouest Nanterre
La filière laitière tournée vers le marché intérieur
Claire AUBRON, Agroéconomiste, enseignant chercheur à Supagro Montpellier
L’Inde, leader mondial émergent sur le marché de la viande bovine
Marie CARLIER et Sébastien BOUYSSIÈRE, Agroéconomistes à l’Institut de l’Élevage