Les variétés traditionnelles de vigne cultivées d’origine européenne (Vitis vinifera) sont très sensibles aux maladies cryptogamiques venues d’Amérique, comme le mildiou (Plasmopara viticola) ou l’oïdium (Erysiphe necator). Plusieurs sources de résistance à ces champignons parasites ont été décrites chez des espèces de Vitis d’origine américaine ou asiatique. Par hybridations, l’INRA a incorporé certaines de ces résistances dans le fonds génétique cultivé ; pour éviter un contournement précoce des résistances monogéniques, des variétés associant plusieurs gènes de résistance ont été développées. Elles viennent d’être plantées à Colmar et à Bordeaux selon un mode expérimental qui sera présenté. Ces essais visent à préparer le déploiement des nouvelles variétés en préconisant les itinéraires techniques les mieux adaptés à la gestion durable des résistances. Les premiers résultats sont très encourageants en termes de réduction des traitements fongicides. La démarche scientifique multidisciplinaire combine des analyses relevant de l’agronomie, de l’économie et de la sociologie, et mobilise des professionnels.
Plusieurs variétés de vigne résistantes à ces deux maladies sont en cours d’inscription sur le catalogue officiel. L’utilisation des nouveaux cépages naturellement résistants au mildiou et à l’oïdium constitue un outil novateur à la disposition des viticulteurs. Mais intégrer ces variétés aux paysages de nos cépages traditionnels va modifier en profondeur l’ensemble des pratiques viticoles et œnologiques et conduire à une évolution du cadre réglementaire. Il est donc nécessaire de baliser le chemin en concevant et en évaluant les systèmes viticoles de demain.
