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Pierre Guy, agronome

03/10/2018

Monsieur le Président,

L'analyse de Christian Lévêque* est intéressante le XIXème siècle fut un âge favorable à la biodiversité floristique et faunistique par les effets de lisières et la diversité liée à la polyculture-élevage.

Mais conclure à des fluctuations d'abondance plus qu'à une perte de biodiversité n'est pas fondé. La conférence scientifique internationale de janvier 2005 "Biodiversité: science et gouvernance" montre bien la baisse mondiale de biodiversité, en particulier dans les mers.

Les causes sont multiples.

Christian Lévêque en évoque plusieurs bien réelles. Les systèmes agricoles jouent un rôle certain (cf études du Cnrs de Chizé pour l'outarde).

Curieusement les pesticides les plus néfastes sont les desherbants: la destruction des adventices entraîne la disparition de l'entomofaune.

En France nous avions quasi éradiqué tous les grands prédateurs: ours, loup, lynx, vautour mais aussi bison, urus... à la différence de l'Espagne, l'Italie, l'Europe de l'Est.

Nous sommes le plus grand utilisateur européen de pesticides, un des plus grands mondiaux. Nicolas Sarkozy, puis François Hollande ont tenté d'en réduire l'usage avec Ecophyto 2018, 2 et 2 plus... C'est un échec de ce seul point de vue. L'usage en a augmenté, malgré les belles déclarations de beaucoup.

Accuser la seule agriculture est ridicule, l'exonérer de tout effet indésirable est maladroit pour le moins et risque de discréditer l'académie d'agriculture.

Pierre Guy agronome

* article "Les oiseaux des champs régressent ? Prenons garde aux mises en cause trop simplistes", Ch Lévêque in Mensuel de l'Académie d'octobre 2018