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Richard Boulanger réagit à l'article "capture CO2" dans le Mensuel de l'Académie d'agriculture de France n°80 (Janvier 2023), notre confrère André-Jean Guérin lui répond

17/01/2023

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Monsieur Philippe Kim Bonbled Bonjour .

Abonné au mensuel de l'Académie d'Agriculture je me réjouis chaque mois de sa réception car il y a toujours matière à apprendre .
Un article ce mois ci évoque la séquestration du CO2 dans le sol et cela me surprend sachant que le dit CO2  est surtout utile dans l'air malgré sa faible présence ( 0.04 % ) pour assurer la photosynthèse indispensable à la vie des végétaux sur terre  ( et du plancton en mer ).

Je ne vois pas quelle pourrait être son utilité dans les sols .mais  je viens de me rendre compte que j'avais oublié cette date du 11 ....hélas !

Vous trouverez quand même en PJ des documents qui ne disent que du bien du CO2 contrairement à ce qu'on lit et entend à l'heure actuelle.

Je serais ravi d'avoir vos réflexions et avis sur le sujet.

Pour terminer mes bavardage de ce jour je rebondis sur les  risques de pénurie alimentaire je me permets d'attirer votre attention sur la très prochaine pénurie ....d'engrais !

Très cordialement dans l'attente de vous lire .

Richard Boulanger

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Cher Monsieur,

Philippe KIM-BONBLED m’a transféré votre message.

Merci pour votre intérêt pour les travaux de l’Académie d’agriculture.

La séance plénière de l’AAF de mercredi 11 janvier était effectivement consacrée à la capture et séquestration du carbone (mentionné CO2 par erreur) par les agriculteurs. Vous avez raison de rappeler que le CO2 atmosphérique est indispensable à la photosynthèse et que, s’il s’avérait y être absent, ce sont toutes les productions végétales et algales qui déclineraient.

Le problème tient au fait que le CO2 est également le plus important gaz à effet de serre. Son augmentation dans l’atmosphère du fait des activités humaines depuis la révolution industrielle est responsable d’une bonne partie du réchauffement climatique dont nous ressentons dès à présent les effets délétères. Les États sont donc convenus, notamment à l’occasion de l’Accord de Paris en 2015, de réduire les émissions anthropiques de gaz à effet de serre et de développer diverses techniques pour capturer une partie du CO2 qui s’accumule dans l’atmosphère et le stocker de façon plus ou moins durable dans les sous-sol géologiques, dans les sols superficiels ou dans de la biomasse durable.

Le carbone (et non pas le CO2) se trouve déjà dans les sols et constitue une composante essentielle de l’humus qui assure la fertilité. A l’échelle mondiale il y a plus de deux fois plus de carbone dans les sols que dans l’atmosphère. Augmenter le carbone dans les sols aurait donc une double action bénéfique :

  • i) soustraire une fraction de gaz à effet de serre de l’atmosphère et ralentir ainsi le réchauffement climatique ;
  • ii) augmenter le carbone biogénique dans les sols et donc l’humus et donc la fertilité des sols.

La Commission européenne a déposé une proposition de règlement visant à permettre de certifier les procédures de mesure et d’enregistrement des quantités de CO2 captées et séquestrées notamment sous sa forme carbone en agriculture. C’était le sujet de la séance de mercredi dernier.

Bien cordialement.

André-Jean Guérin
Membre titulaire de l’Académie d’Agriculture de France

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