Vous êtes ici

Frantz RAPILLY

Onglets principaux

Real name: 
Frantz RAPILLY

Membres

Membre titulaire, le 29/11/1989
Membre correspondant, le 02/12/1987
Décorations
Ordre national du Mérite, Officier
Mérite agricole, Officier
Domaines d'expertise

Maladies des plantes, protection épidémiologique végétale, systèmes de culture, durabilité et gestion des résistances variétales

Statut professionnel
Retraité
Fonctions professionnelles

Directeur de recherche honoraire de l'INRA

Vous devez être connecté en tant que Membre pour accéder aux coordonnées personnelles.
Date décès
09/05/2018
Éloge

                                                                                                                 FRANTZ RAPILLY
                                                                                                                     (1937 – 2018)


Frantz Rapilly nous a quittés le 9 mai 2018, à l'âge de 81 ans.
Il fut élu membre correspondant en 1987 et était membre titulaire depuis 1989.
Il s'est beaucoup investi dans la vie de l'AAF. Membre de la section 1 "Productions végétales", il en fut Secrétaire . Il fut aussi Vice-Secrétaire de 1988 à 2000 et responsable de l'évaluation des Mémoires Xavier-Bernard jusqu’en 2012.
Il entre à l'ENA d'Alger Maison Carrée en 1957 ; au cours de sa 3ème année, il choisit la spécialisation "Pathologie Végétale". Il est diplômé de cette école en 1960. C’est en Algérie qu’il commence à se passionner pour la pathologie végétale en entrant à l’INRA « Algérie » et en y travaillant sur des pathologies de céréales autres cultures méditerranéennes, qu’il complète par un stage en Afrique subsaharienne.
Il est recruté à l'INRA en 1959 et y a fait toute sa carrière. D'abord comme chercheur en pathologie végétale et plus particulièrement en épidémiologie végétale, avec une contribution importante à la gestion des résistances variétales.... Il a fait porter ses travaux essentiellement sur les céréales (rouilles et septoriose du blé) en prenant en compte l’effet du climat dans les paramètres de dispersion des maladies, en collaborant avec Pierre Pauvert alors jeune chercheur et des bioclimatologistes, en prenant la dimension du peuplement hôte et pathogène plutôt que l’individu comme angle d’attaque. C’est ce qui l’a amené, vu la quantité de données à être le premier à développer des travaux de modélisation pour la septoriose du blé (Septoria nodorum) en prenant compte la résistance partielle des variétés, en collaboration avec des mathématiciens statisticiens (Emmanuel Jolivet) et des bioclimatologistes. Ce fut l’objet de sa thèse d’état. C’est ainsi qu’il a participé au 1er congrès international d’épidémiologie végétale et de nombreux autres par la suite, où il a acquis une dimension et une reconnaissance planétaire pour ses travaux et a permis de développer en France cette discipline en rencontrant Zadoks et Van der Plank, les pionniers de la discipline d’épidémiologie théorique en utilisant la modélisation pour l’étude de la progression des maladies en fonction de divers paramètres de résistance de la plante, de l’agressivité du parasite et du climat. Ses études d’épidémiologie sont toujours très pertinentes et souvent citées comme la synthèse sur la rouille du blé écrite sur invitation dans une revue américaine prestigieuse (Rapilly F., 1979. Yellow rust epidemiology - Annual Review of Phytopathology 171: 59–73). Il a en particulier  développé le concept d’unité de dissémination, différent de celui de spore isolée pour initier les épidémies. Il  est à l'origine du développement du laboratoire de Grignon sur l'épidémiologie, dirigé par notre consoeur Claude Pope de Vallavieille, laboratoire reconnu internationalement et à la base de l’essaimage des approches épidémiologiques expérimentale et théorique en France et au-delà. Il a guidé l’équipe d’épidémiologie de Grignon sur l’étude des populations parasites aériennes des céréales, l’épidémiologie comparative et la gestion des variétés résistantes en particulier par des associations variétales. Il est l’auteur d’un livre d’épidémiologie végétale en français paru en 1991 qui fait référence tant pour les enseignants, que les étudiants et professionnels. Convaincu de l'importance des résistances génétiques, notamment partielles, il a développé de nombreuses relations avec les généticiens-sélectionneurs INRA du Département d'Amélioration des Plantes (Gérard Doussinault, Philippe Auriau). Il a toujours attaché beaucoup d'importance à la valorisation des résultats de la recherche, sous leurs différentes formes, à but scientifique comme à but professionnel sans nécessairement distinguer l’importance des deux, comme du français par rapport à l’anglais. Il a ainsi contribué à la formation de nombreux chercheurs de sa discipline, en interaction forte avec notre consœur Claude Pope de Vallavieille, déjà citée.
Il fut directeur de la Station de Pathologie Végétale INRA de Versailles, de 1974 à 1984.
Puis il a été nommé en 1984-1985, adjoint au Chef du Département de Pathologie végétale et de Malherbologie...
Il fut Président du Centre INRA de Versailles de 1985 à 1996.  Il a cherché à favoriser les interactions entre disciplines, pathologie végétale, amélioration des plantes, bioclimatologie, agronomie. Il y soutenait non seulement Versailles mais tous les sites dépendant du Centre.

A l'AAF, il était motivé et préoccupé par l'avenir de l'agriculture. Celles et ceux qui l'ont connu garderont de lui l'image d'un homme de convictions, motivé par les applications de la recherche à l'agriculture, avec une grande capacité d'analyse des problèmes alliée à de grandes qualités humaines, exprimant toujours sa pensée de façon claire,  franche et directe.....
Il défendait les sujets de recherche à contrecourant de la mode scientifique, ce qui en fait un précurseur pour la discipline de l’épidémiologie en France.
Il défendait également les jeunes chercheurs ce qui a été aussi un atout pour le développement de la discipline.

Michel DRON, André GALLAIS et Claude POPE

Membres et Correspondant de la section 1