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Michel CARLIER

Real name: 
Michel CARLIER

Membres

Domaines d'expertise

Aménagements hydrauliques ; barrages

Fonctions professionnelles

Ingénieur général honoraire du GREF, président d'honneur du Comité français des Grands Barrages

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Date décès
08/02/2006
Éloge

Michel CARLIER
(1919 – 2006)


Michel Carlier est décédé le 8 février 2006 dans sa 87ème année. Ses obsèques ont eu lieu le 10 février 2006 en l’église Saint-André de Ruffec.
Michel Carlier était Ingénieur Général Honoraire du Génie Rural des Eaux et des Forêts. Il était Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre National du Mérite et Officier de l’Ordre National de Léopold (Belgique).
Michel Carlier est né à Paris le 18 novembre 1919 et a fait ses études supérieures durant une époque difficile. Entré en 1938 à l’Institut National Agronomique de Paris (INA), il a ensuite intégré l’Ecole Nationale du Génie Rural (ENGR) et en sort diplômé en 1942. Il est alors nommé Ingénieur Adjoint du Génie Rural successivement à Nancy puis à Saint-Quentin. Il regagne Paris en 1943 pour prendre un poste au Ministère de l’Agriculture.
En même temps, son orientation vers l’enseignement s’affirme lorsqu’il devient, la même année, Chef de Travaux Pratiques de Mécanique Appliquée et d’Aménagement Agricole des Eaux à l’ INA de Paris et Sous-Directeur de l’Ecole Nationale du Génie Rural. Il enseigne alors, dans ce même établissement, le cours de machines hydrauliques ainsi que celui de topographie à l’INA. De 1952 à 1957, il prend la direction de l’Ecole d’Application des Ingénieurs des Travaux Ruraux (installée, à l’époque 19, avenue du Maine à Paris) où il est Professeur de mécanique des liquides.
En 1956, il passe avec succès le concours de Professeur Titulaire de la Chaire de Mécanique Appliquée et d’Aménagement Agricole des Eaux à l’INA de Paris. Il est en même temps Professeur d’hydraulique générale et de machines hydrauliques à l’ENGR puis à l’ENGREF, charge qu’il conservera jusqu’en 1967. Plus tard, en 1974, il sera Professeur d’hydrologie appliquée (3ème cycle) à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne.
Sa carrière dans le corps du GREF se poursuit lorsqu’il est nommé, en 1965, Chef du Service Régional d’Aménagement des Eaux (SRAE) d’Ile de France, centralisateur du Bassin Seine-Normandie et en même temps, Chef du SRAE Champagne-Ardenne, charges qu’il conservera jusqu’en 1979, date à laquelle il est nommé Ingénieur Général du GREF. Il intègre alors le Conseil Général du GREF dans les 5ème et 6ème section. Il y restera jusqu’à son départ en retraite en 1986.
Parallèlement, il assume d’autres responsabilités. En 1958, il est élu Secrétaire Général de la Commission Internationale de Génie Rural. Il est également membre du conseil d’administration et du comité technique de la Société Hydrotechnique de France. En 1979, il est élu Président du Comité Français des Grands Barrages.
En 1968, il devient membre titulaire de l’Académie d’Agriculture de France et en 1987, il est élu Président de l'Académie.
Parmi ses nombreuses activités l'une d'elles doit être soulignée. En 1967, il est nommé membre, au titre du Ministère de l’Agriculture, du Comité Technique Permanent des Barrages, qui est l’instance technique supérieure interministérielle chargée du suivi de la sécurité des grands ouvrages hydrauliques. Il fait ainsi partie du premier groupe de huit experts de ce Comité créé après la catastrophe due à la rupture du barrage de Malpasset. Il y a déployé une énergie considérable et il y a siégé, jusqu’en 2002. Ses remarquables qualités d’analyse, appuyées sur une culture scientifique très vaste y ont fait merveille.
J’ai rencontré Michel Carlier, d’abord comme professeur de mécanique et d’hydraulique à l’INA en 1955 et 1956. C’était un enseignant remarquable par sa clarté d’expression et son aisance à exposer des matières complexes et parfois difficiles. A l'ENGR, je l’ai retrouvé, toujours comme professeur d’hydraulique avec ses mêmes qualités. Comme Directeur Adjoint de l’Ecole, il suivait, avec beaucoup de soin la marche de ses élèves. Lorsque j'ai été moi-même nommé rapporteur au CTPB dès 1968, puis membre en 1996, je l'ai retrouvé aux séances du Comité à l’occasion de nombreux dossiers. Durant toutes ces années, j’ai appris à le connaître et à apprécier sa rigueur morale et intellectuelle, son intelligence, son énergie, sa puissance d'analyse ainsi que ses qualités humaines souvent cachées derrière une grande pudeur de sentiments. Cruellement frappé il y a une dizaine d'année par le décès de son épouse, il avait retrouvé un nouveau courage en se lançant à fond dans son travail au CTPB.
Je lui dois personnellement beaucoup par la formation qu'il m'a donnée, ses conseils, les perspectives qu'il m'a montrées, les orientations qu’il m’a permis de prendre ainsi que par l’amitié dont il m’a honoré. Je ne peux évoquer son souvenir sans beaucoup d'émotions.
Nous venons de perdre un grand professeur, un grand ingénieur et une très grande figure d'honneur et de rigueur.

Jean Dunglas