Cultures méditerranéennes, oléoculture. Histoire de l'agriculture, patrimoine rural.
NÉCROLOGIE DE ROBERT STROPPIANA
par Jacques Risse,
Président de l’Académie d’Agriculture de France
Robert Stroppiana nous a quittés brutalement le 12 octobre dernier. Il s’était quelques jours plus tôt gravement blessé à une jambe et avait du subir une intervention chirurgicale longue et douloureuse. Tout s’était bien passé et rien ne laissait prévoir le pire.
Fils d’agriculteur, Robert Stroppiana était né 63 ans plus tôt à Cavaillon dans le Vaucluse. Il avait, de son propre aveu, connu une enfance heureuse et laborieuse dont toute paresse était exclue.
Ses études supérieures, il les avait, pour une large part, faites Outre Quiévrain. Etudiant à l’Université Royale de Belgique, il y avait, en 1967, décroché un diplôme d’ingénieur agronome. Depuis deux ans déjà, il était ingénieur électronicien de l’Institut National Supérieur d’Electricité et d’Electronique de la capitale belge.
Plus tard, expression sans doute de sa personnalité profonde, il deviendra docteur es lettres de l’Université d’Aix-En-Provence. Ses centres d’intérêt ? La langue provençale et l’histoire de la Provence.
Ingénieur chez Philips pendant plus de vingt ans, chargé de plusieurs postes de direction, il apportera sa contribution personnelle à de nombreuses innovations technologiques qui recevront une ou des applications non seulement dans le domaine agricole mais aussi dans le domaine automobile. Il a, cela vaut d’être souligné, réalisé de nombreuses études dans les domaines les plus divers tels que ceux du laser ou des circuits intégrés.
Ses activités multiples, la palette de ses compétences l’ont amené à jouer un rôle important dans un nombre impressionnant d’associations, d’organismes ou de ministères. Il a notamment été Président du Syndicat National des Professionnels de la Communication et des Rédacteurs de la Presse Agricole. Cofondateur du Grand Prix Littéraire International de la ville d’Avignon, il a participé, entre autres, à la création du Festival Agri-Cinéma.
Robert, personnage éclectique aux multiples facettes, a aussi écrit plusieurs livres : Les Cigales, Les Papes d’Avignon, L’assassinat du Maréchal Brune. Depuis longtemps, il travaillait à une histoire monumentale de l’Ordre du Mérite Agricole. Cent fois, il m’en a parlé. Il ne pourra malheureusement pas la terminer.
En bref, Robert Stroppiana a connu une vie professionnelle extrêmement riche, extrêmement active. Ce qui ne doit pas nous faire oublier que derrière l’homme d’action se cachait aussi un homme, un homme dont beaucoup parmi nous se souviendront longtemps pour ne pas dire toujours
Discret, certains de ses meilleurs amis diront secret, il ne se livrait pas volontiers. Tout au plus faisait-il, de temps à autres, de discrètes allusions à certains épisodes de sa vie. Il le faisait toujours avec émotion, un brin de nostalgie mais sans jamais étaler ses sentiments profonds.
Ceux qui le connaissaient bien savent qu’il était aussi fin gourmet, amateur averti de bons vins et chaleureux compagnon de table.
Robert Stroppiana avait été élu correspondant de notre Académie en 1990, membre en 1995. Il appartenait à la section 1 : Cultures, systèmes de productions et produits végétaux. Le 24 avril 2002, il était devenu, par décret présidentiel, Trésorier Perpétuel de notre Compagnie.
Robert Stroppiana était aussi Chevalier de la Légion d’Honneur, Chevalier des Palmes Académiques et Commandeur du Mérite Agricole.
A sa compagne Françoise, à sa famille, nous présentons toutes nos condoléances et nous disons notre sympathie.
Quant à toi Robert, si tu nous entends là où tu es, sache que nous ne t’oublierons pas.