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PFLIMLIN André

03.08.Q01 : Les prairies et les herbivores au cœur de la durabilité agricole et alimentaire

     Il n'y a pas de prairies sans élevage d'herbivores : si l’on supprime la viande et le lait provenant de ces élevages, on supprime aussi l'essentiel des prairies en France et dans le monde, ainsi que tous les services et les biens publics associés. A contrario, il faut impérativement remettre la prairie au cœur de l'alimentation des herbivores, notamment pour la production laitière et pour l'engraissement, deux secteurs où les céréales et les tourteaux ont pris une part trop importante.
     Il faut donc repenser le "couple herbivore-prairies" en partant des ressources prairiales locales et en adaptant le type de vache, de brebis ou de chèvre à ces ressources locales et au contexte agroécologique,  alors que nous avons fait l'inverse depuis plus d'un demi-siècle, en priorisant des cultures fourragères plus coûteuses pour nourrir des animaux spécialisés à potentiel génétique de plus en plus élevé.
     Enfin et surtout, il faut impérativement évaluer l'ensemble des contributions positives et des impacts négatifs du système herbivores-prairies, sans oublier les autres surfaces, et non pas se limiter à un indicateur sectoriel tel le méthane, le bilan carbone ou la biodiversité.

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

PDF icon prairies_herbivores.pdf

11.01.Q03 : André Voisin, éleveur laitier en Normandie et chercheur indépendant

Ce qu'il faut retenir de cette fiche :
     Éleveur laitier et chercheur indépendant, en avance sur son temps, André Voisin a pratiqué une approche interdisciplinaire éclairant, par des lectures scientifiques tous azimuts, les observations faites dans son exploitation et dans des exploitations voisines. Sa vision écosystémique de la prairie pâturée – donnant toute sa place au temps dans les interactions herbe-animal – a produit des principes de pâturage rationnel, largement appliqués aujourd'hui dans de nombreux pays, et qui constituent des règles d'action pédagogiques très sécurisantes pour le praticien, dans un domaine où il faut s'adapter au jour le jour à la pousse de l'herbe et à la météorologie.
     En France, la critique qu'il fit de la politique de retournement systématique des prairies permanentes alors menée, puis son audacieuse approche holistique des liens entre nutrition minérale des plantes et santé du bétail et des hommes, l'ont fait mettre à l'index. Alors même que ses ouvrages étaient traduits et réédités dans de nombreuses langues, et qu'il est célébré à Cuba, pays qui applique son souhait de voir travailler ensemble agronomes, vétérinaires et médecins pour une médecine préventive par l'alimentation.
     Voisin est lu maintenant comme un précurseur de l'agroécologie.

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

PDF icon final_11.01.q03_andre_voisin.pdf

12.03.Q01 : L'élevage français pourrait-il se passer du soja américain ?

     La France pourrait accéder rapidement à l'autonomie complète en tourteau de soja.
     Pour concrétiser et sécuriser cette autonomie, il faudrait mobiliser environ deux millions d'hectares de légumineuses supplémentaires, dont un million avec des prairies riches en trèfles et luzerne, et un autre million de cultures à graines (soja en priorité, mais aussi des protéagineux pouvant être associés à des céréales pour une utilisation en ensilage ou en grains).                                                       
     Le plan protéines figure en bonne place dans le plan de relance français pour permettre les investissements nécessaires au développement de la filière légumineuses, mais il faut aussi prévoir un soutien suffisant à ces cultures pour compenser le risque pour les agriculteurs du passage d'une culture bien maîtrisée – blé ou maïs-fourrage – à une culture plus aléatoire, soit au moins 200 €/hectare de légumineuses fourragères ou à graine, en culture pure ou en association. 
     Cette aide de la PAC est pleinement justifiée en regard des biens publics associés à ces légumineuses. Ainsi, en plus de notre autonomie en soja, on pourrait réduire fortement la quantité de gaz à effet de serre, sachant qu'un hectare de légumineuses (fourragères ou à graines en substitution du maïs ensilage ou des céréales) permet une réduction de l'ordre de 2 tonnes de CO2. Sans oublier les autres bénéfices environnementaux associés en France.

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

PDF icon lelevage_peut-il_se_passer_du_soja_americain.pdf