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N°39 - déc 2018

39
12/2018

Le Mensuel

N°39 / Décembre 2018

A LA UNE

« Une nation qui détruit ses sols se détruit elle-même »

Cette phrase de F.D. Roosevelt en 1937, lors de la période de sécheresse et d’érosion éolienne catastrophique dans les grandes plaines américaines, sonne comme un avertissement pour notre planète. Que serait un monde où la majeure partie des sols auraient disparu par érosion ou sous le béton, laissant les autres sols compactés, acidifiés, salinisés, ou contaminés par les minéraux lourds ou les polluants ?

Ne croyons pas que le sol est une ressource renouvelable : un passage de tractopelle peut en quelques secondes détruire ce que la nature a mis plusieurs milliers d’années à construire. Alors que 95% de notre alimentation se fonde sur les sols, ceux-ci sont de plus en plus sollicités pour d’autres usages : urbanisation et infrastructures (près de 10% du territoire métropolitain est déjà artificialisé), production de nombreux autres produits biosourcés : fibres, bois, agrocarburants, substituts aux plastiques…

Cette demande accrue de sols cultivables se traduit par des conflits d’usages et l’accaparement de terres d’autres pays ; elle se manifeste aussi par de nombreuses formes de dégradation. Parmi celles-ci, l’érosion arrive en tête. Peu de semaines s’écoulent sans que ne soient signalés un glissement de terrain dévastateur ou une coulée boueuse. Une autre forme d’érosion, moins spectaculaire, mais plus continue, y compris en France, décape peu à peu les premiers centimètres du sol, les plus riches en matières organiques et en éléments fertilisants.

Destinée à atténuer les changements climatiques, l’augmentation du taux de carbone organique des sols passe d’abord par leur conservation. Tout aussi insidieuse, la pollution des sols par des métaux lourds et des contaminants organiques constitue un danger croissant pour la santé humaine et animale.

Faute d’outil fiable de suivi, l’estimation mondiale des sols dégradés varie entre 33 et 50%. A cet égard, le réseau français de mesures de la qualité des sols (RMQS) pourrait servir d’exemple pour un système mondial.

Moins médiatisé que le climat ou la biodiversité, le sol souffre de l’absence de statut juridique qui permette la mise en œuvre des méthodes de conservation et de réhabilitation en concertation avec l’ensemble des acteurs territoriaux.

Christian Valentin, Institut de recherche pour le développement (IRD), membre de l’Académie d’agriculture de France

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A noter, par ailleurs, que Christian Valentin a coordonné la publication en 2018 de six ouvrages sur les sols chez ISTE Editions

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L'INFORMATION DU MOIS

Du poisson pour tous à la fin du siècle ?

Les regards que nous portons sur l'Océan sont variés et complexes. Ils dépendent de notre histoire, de notre culture, de notre imagination, de nos activités, ou plus trivialement de nos intérêts.

Aujourd’hui, les ressources alimentaires d'origine marine posent une question lancinante : l'Océan pourra-t-il constituer une réponse aux besoins alimentaires de 10 milliards d'êtres humains prévus à la fin du siècle ? Possible, à condition de développer une aquaculture, marine et d'eau douce, privilégiant des organismes de niveaux trophiques faibles, c’est-à-dire à la base de la chaîne alimentaire (Algues, Moules, Huîtres, Carpes, Tilapias, Silures…).

L’aquaculture intensive moderne atteint déjà un taux de croissance annuelle de 7-8 %. Pour des raisons économiques, elle favorise l’élevage de super-carnivores (Truites, Dorades, Bars, Thons…).

Actuellement, la consommation annuelle globale de viande dépasse les 300 millions de tonnes, soit le double de celles des poissons, mollusques et crustacés. Compte tenu de la stagnation, depuis 1990, des captures mondiales au niveau de 90 millions de tonnes/an, due à l'épuisement des ressources halieutiques, et du faible taux de croissance de la production mondiale de viande (2%/an), la pisciculture marine apparaît comme une alternative.

Cependant, le fait qu'elle soit axée sur l'élevage de poissons carnivores rend cette industrie fragile et probablement non durable. En effet, la fabrication d’aliments artificiels pour les élevages incorpore 30 à 70% de farine et d'huile issues de pêches minotières intensives de poissons pélagiques. Cette industrie, qui canalise actuellement plus de 26 % des prises totales des pêcheries mondiales, risque de ne plus être renouvelable bien avant la fin du siècle, justement à cause de l'épuisement des stocks de petits poissons sauvages.

Une autre vision répandue tend à penser l'Océan comme futur Eldorado, au-delà des besoins alimentaires. Une prochaine séance de l’Académie d’agriculture le 12 décembre 2018 permettra de souligner l’intérêt de la biodiversité marine dans les domaines industriel, pharmacologique, médical et de l’énergie à partir des connaissances scientifiques et de leurs applications en biotechnologie.

Serge Poulet, membre de l’Académie d’agriculture de France

RETOUR SUR LES PRÉCÉDENTES SÉANCES DE L'ACADÉMIE

Quel est le rôle de l’épigénétique chez l’animal, le végétal et la bactérie ?

14 novembre 2018

L’épigénétique étudie les mécanismes qui modifient l’expression des gènes sans changer les séquences génétiques. Les recherches ont montré que génétique et épigénétique ne sont pas antinomiques car elles concernent des niveaux différents d’organisation du vivant.

Cette séance a mis en évidence la très grande complexité de l’épigénétique. Elle ouvre sur de nouveaux champs de connaissances et devrait déboucher sur des applications multiples, en particulier dans les domaines thérapeutiques.

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Antibiotiques et environnement

21 novembre 2018

L’utilisation des antibiotiques conduit inévitablement à la sélection de bactéries résistantes. Au-delà des contaminations en milieu médical, il est essentiel de se préoccuper du devenir des antibiotiques et des bactéries résistantes dans l’environnement : dans les sols et eaux avec les effluents d’élevage, dans les rivières avec les piscicultures…

En agriculture, les épandages de matières organiques impactent les sols. La biodiversité des sols et leurs fonctions biologiques peuvent en être affectées alors qu’ils sont une source naturelle de nouveaux antibiotiques. Enfin, actuellement, les traitements de l’eau sont peu efficaces.

Il est donc nécessaire de réduire la pression des antibiotiques, de mieux connaître leurs impacts dans les milieux et d’intensifier la prévention de ces pollutions.

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Faire face aux invasions de bioagresseurs exotiques en forêt

28 novembre 2018

La circulation mondiale des biens et des personnes et l’évolution du climat favorisent de nouvelles espèces de ravageurs pathogènes sur notre sol.

L’expérience acquise dans la lutte contre les bioagresseurs montre qu’il s’agit de raisonner et d’agir au cas par cas.

Des interventions tardives de protection sanitaire peuvent être très coûteuses et même inefficaces. Il est donc nécessaire de privilégier les outils de surveillance pour des diagnostics permettant d’intervenir de façon précoce et plus efficace.

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LES PROCHAINES SÉANCES DE L'ACADÉMIE

Les séances hebdomadaires (#seanceshebdos) de l'Académie d'agriculture de France se tiennent chaque mercredi de 14h30 à 17h00 (sauf en périodes de vacances scolaires).

Elles sont gratuites et accessibles à toutes et tous.

Ce sont des moments "d'échanges privilégiés" avec des experts de renom sur les sujets traités.

L'agenda complet de ces #seanceshebdos est disponible > En cliquant ici

Voici la présentation de quelques-unes de ces futures séances :

Les ressources microbiennes des sols : des outils biologiques pour atteindre les objectifs de développement durable

5 décembre 2018

Les micro-organismes représentent environ 50% de la biomasse de l’ensemble de la biosphère. Ils sont au cœur de notre environnement puisqu’ils font partie de notre corps, de nos aliments, de l’eau, des sols et des animaux qui nous entourent. 1 à 10 milliards de micro-organismes occupent un gramme de sol !

Cette séance académique développera les différentes utilisations des ressources microbiennes des sols : amélioration de la productivité des agrosystèmes, réhabilitation des sols pollués, conception de biofertilisants et de biopesticides. Ces ressources peuvent ainsi participer à des objectifs de développement durable.

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Les océans : Eldorado pour la biotechnologie ?

12 décembre 2018

Les océans constituent un immense réservoir surexploité au niveau de la pêche, mais sous-utilisé en termes de biotechnologie.

Le but de cette séance est de souligner l’intérêt de la biodiversité marine par trois exemples :

- Les bactéries extrémophiles qui offrent des perspectives technologiques variées. En effet, les protéines et enzymes extrêmes constituent un marché en plein essor,

- Les microalgues riches en huiles sont étudiées pour des projets de biocarburants,

- Les invertébrés marins (étoiles de mer, vers marins…) ont des propriétés très particulières qui ouvrent sur des applications thérapeutiques importantes. Ainsi la Kinase d’étoile de mer permet de produire de la roscovitine testée actuellement pour le traitement de la mucoviscidose.

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LES AUTRES ACTIVITÉS DE L’ACADÉMIE

Les nouvelles biotechnologies pour l’agriculture et l’alimentation

22 novembre 2018 – SNHF Paris

Nourrir 10 milliards d’habitants d’ici 2050 est un défi majeur du XXIe siècle. Ce défi ne peut faire l’impasse sur l’innovation et particulièrement sur les nouvelles biotechnologies pour des programmes d’amélioration génétique de micro-organismes, de races animales ou de variétés végétales.

Ce colloque a permis de préciser les techniques utilisées et les apports potentiels de ces nouvelles biotechnologies. Comme toutes les innovations, elles suscitent déjà des interrogations et des réponses ont été apportées par de jeunes entrepreneurs sous forme d’applications concrètes dans de multiples domaines : sélection végétale, protection des plantes, agronomie, santé, pharmacie…

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RAPPEL : Le prix de l’information scientifique

La complexité des choix liés aux sciences et aux technologies, l’accélération de l’innovation, la mondialisation… nécessitent que chacun puisse accéder à une information scientifique de qualité, garant de la vitalité du débat démocratique.

Les journalistes y tiennent une place centrale au côté des scientifiques. Par la remise d’un prix (d'un montant de 1.000 euros, cette année), l’Académie d’agriculture met donc à l’honneur les travaux journalistiques remarquables et les journalistes qui prennent en compte les enjeux du développement dans les domaines de l’alimentation, de l’agriculture et de l’environnement.

Les supports d’information peuvent être la presse écrite, les émissions de radio ou de télévision, les sites internet ou les blogs.

ATTENTION >>> Les candidatures doivent être déposées à l’Académie d’agriculture de France avant le 31 décembre 2018.

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LES INITIATIVES DES PARTENAIRES DE L’ACADÉMIE

Une table ronde sur l’agriculture - Association française pour l’information scientifique

17 novembre 2018

L’Association française pour l’information scientifique (AFIS) a pour but de promouvoir la science en apportant un éclairage sur des sujets de société qui font l’objet de désinformation ou de polémique. Le 17 novembre 2018, à l’occasion de ses 50 ans, l’AFIS a organisé une journée exceptionnelle autour de la santé, du climat et de l’agriculture.

Pour cette dernière table ronde, trois membres de l’Académie d’agriculture de France sont intervenus :

Yvette Dattée, généticienne, qui a rappelé que l’amélioration des plantes est une science de synthèse qui utilise tous les progrès scientifiques. Or les nouvelles biotechnologies végétales ont été proscrites en France, sans aucun fondement scientifique.

André Fougeroux, ingénieur agronome, a précisé que 35% de la production agricole et alimentaire mondiale est détruite par les bioagresseurs, et que la santé des plantes est essentielle.

Enfin, Christian Lévêque, écologue, a regretté que les lois actuelles sur la biodiversité visent à un retour à « l’état naturel ». Or en France métropolitaine, les milieux « naturels » : les bocages, les forêts, la Camargue, les Dombes, la Brenne, les alpages… sont en réalité des milieux artificiels créés par l’homme.

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Duhamel du Monceau : académicien, agronome et sylviculteur

6 décembre 2018

Duhamel du Monceau (1700 – 1782) fut un homme de sciences, un homme de lettres et un grand commis de l’Etat. Nommé inspecteur général de la Marine, il multiplia les expériences sur la sélection des essences et la protection des bois destinés aux chantiers navals.

A partir de 1752, il va se consacrer à l’agronomie, et en particulier à l’amélioration des terres grâce à l’épandage des cendres et à la rotation des cultures. Il participera à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, dont il rédigea les articles agronomiques, sylvicoles et maritimes. Dans ses traités d’art, il adaptera son vocabulaire et utilisera de nombreuses illustrations pour vulgariser les connaissances auprès du plus grand nombre.

L’Association pour l’étude de l’histoire de l’agriculture (AEHA) et l’Académie d’agriculture vous invitent à découvrir cette personnalité, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie d’agriculture.

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Point sur la politique réglementaire française et européenne sur les produits phytosanitaires

6 décembre 2018

Les premiers résultats du plan Ecophyto sont publiés et les interdictions réglementaires en France et dans l’Union Européenne se multiplient. Quelles seront les conséquences de telles décisions sur la production agricole et quelles sont les solutions à envisager pour préserver l’avenir ?

Au cours de ce petit déjeuner organisé par l’Association des amis de l’Académie d’agriculture de France (4AF), les participants pourront échanger avec Eugénia Pommaret, directrice de l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP).

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Point sur la politique réglementaire française et européenne sur les produits phytosanitaires

6 décembre 2018

Les premiers résultats du plan Ecophyto sont publiés et les interdictions réglementaires en France et dans l’Union Européenne se multiplient. Quelles seront les conséquences de telles décisions sur la production agricole et quelles sont les solutions à envisager pour préserver l’avenir ?

Au cours de ce petit déjeuner organisé par l’Association des amis de l’Académie d’agriculture de France (4AF), les participants pourront échanger avec Eugénia Pommaret, directrice de l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP).

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Sortie du film FOOD EVOLUTION en France

20 février 2019

FOOD EVOLUTION est un film sur l’alimentation qui est sorti aux USA en 2017. Scott Hamilton Kennedy est un réalisateur connu qui a produit plus d’une cinquantaine de films.

Récemment, il a fait le choix d’aborder le thème des OGM de façon ouverte et positive. Pour ce film, il a sollicité des militants anti-OGM, des experts, des agriculteurs et des scientifiques du monde entier. En Europe, ce film a été présenté au Parlement européen à Bruxelles, à la FAO à Rome, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suède et dans de nombreux pays du monde.

En France, sa sortie au cinéma est prévue le 20 février 2019.

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ANALYSES DE THÈSES ET COMMUNICATIONS DE RECHERCHE DE JEUNES CHERCHEURS

Vous venez de passer votre thèse, manifestez-vous ! Vous pourrez alors candidater pour une médaille d’argent. Contactez, pour ce faire : Anne-Marie Hattenberger (am.hattenberger.alfort@wanadoo.fr)

> En savoir plus sur les thèses


Vous voulez écrire une communication de recherche si vos travaux présentent des résultats innovants et originaux. Vous trouverez les instructions rédactionnelles à respecter sur le site Internet de l'Académie.

> En savoir plus sur les communications de recherche

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Les actualités en communications de recherche :

Anaïs Goulas : « Estimer la biodisponibilité des antibiotiques dans les sols agricoles pour mieux évaluer les risques environnementaux »

Académicien référent : Arlette Laval

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES POTENTIELS DE LA SCIENCE POUR UNE AGRICULTURE DURABLE

La rapidité des avancées scientifiques est actuellement considérable.

Ainsi, un groupe d'académiciens de différents horizons a pour mission d'étudier les nouvelles capacités de la science au profit de la production et de la qualité des produits, de leur conservation, mais aussi de la préservation de l’environnement.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation d'un thème qui y est développé (nous vous indiquons le chapitre dans lequel il est classé, pour faciliter votre accès au PDF):

Historique et prospective de la recherche en photosynthèse

Depuis Aristote, il était admis que les plantes se nourrissent essentiellement des aliments tirés du sol, eau et humus. Mais à la fin du XVIIIème siècle, les bases de la photosynthèse sont découvertes avec l’assimilation par les plantes du CO2 atmosphérique et un dégagement d’oxygène.

Cet article présente une grande fresque historique des recherches depuis cette époque et des perspectives pour les ressources alimentaires, la biomasse utilisable comme énergie renouvelable et stockable (biocarburants, production d’hydrogène), les molécules organiques biosourcées (bio-détergents, bio-solvants, bioplastiques, etc.), les matériaux (fibres, bois, isolants, etc.), les cosmétiques et médicaments…

Ainsi, les nouvelles biotechnologies offrent l’opportunité d’optimiser l’efficacité photosynthétique pour répondre aux besoins multiples de l’humanité.

Par Jean-François Morot-Gaudry, membre de l’Académie d’agriculture de France

Article à consulter dans le chapitre «Nutrition, croissance et développement des plantes»

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES AVIS, RAPPORTS, POINTS DE VUE D’ACADÉMICIENS SUR... ET NOTES ACADÉMIQUES

Les avis, rapports, points de vue d'Académiciens sur... et notes académiques sont les synthèses de travaux collectifs de groupes de travail issus de l’Académie d'agriculture de France ou communs à plusieurs Académies.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici et En cliquant ici

Pas de nouveaux documents, ce mois-ci

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES ARTICLES

Des articles portent sur des sujets très précis dans les domaines d'activités de l'Académie d'agriculture de France. Ils sont rédigés par des académiciens ou des personnalités externes présentées par un membre de la Compagnie.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation de quelques articles récents :

« Comment un litre d’essence peut-il produire 2,4 kg de CO2 ? »

Cette question mérite des explications. André-Jean Guérin, membre de l’Académie d’agriculture, se livre à cet exercice dans la revue « Sentiers » parue en novembre 2018.

En effet, il ne faut pas confondre CO2 et équivalent CO2. La combustion d’un litre d’essence produit du CO2 mais aussi des gaz qui ont un potentiel de réchauffement global 100 à 1000 fois supérieur à celui du CO2. Par ailleurs, l’essence est un hydrocarbure qui, dans sa combustion dans un moteur, s’associe à l’oxygène de l’air, pour produire au final un poids supérieur de CO2.

Cet article détaillé sera très utile à tous ceux qui souhaitent mieux comprendre l’incidence des carburants dans l’effet de serre.

Contre le changement climatique, savoir de quel bois on se chauffe

Le bois énergie peut-il contribuer à la sauvegarde de la planète ?

« Oui ! » répond Meriem Fournier, membre de l’Académie d’agriculture, dans un article paru en novembre 2018 dans « Le Monde ».

Abattre des arbres est souvent vécu par nos concitoyens comme un acte contraire à la lutte contre le changement climatique. Meriem Fournier nous démontre à l’inverse que la coupe des arbres est indispensable pour une bonne gestion de la forêt.

« Selon les principes de la sylviculture, pour faire grossir du bois, on coupe forcément des petits bois pour faire de la place… L’action de couper des arbres est bien la seule pratique dont on ne peut se passer dans la gestion forestière la plus naturelle qui soit ».

Intégré dans des systèmes d’exploitation durables, ce bois est une source d’énergie renouvelable qui peut se substituer aux ressources fossiles.

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LA FORET ET LE BOIS EN FRANCE EN 100 QUESTIONS

L'encyclopédie "La forêt et le bois en 100 questions" est née du besoin d'une meilleure information sur la forêt française et ses enjeux. Il s’agit d'une publication collective, en 10 chapitres, sous forme de fiches, dont les rédacteurs sont des membres de l'Académie ou des experts extérieurs.

Vous trouverez l'intégralité de la publication > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation de quelques fiches :

Le changement climatique : quels impacts sur les forêts ?

L’intensité du changement climatique et sa rapidité accroissent les risques sur les forêts : incendies, bioagresseurs (insectes, maladies), dépérissements liés aux sécheresses, tempêtes hivernales dans les zones boréales. En situation de stress hydrique marqué, la forêt peut même devenir émettrice nette de carbone.

Toutefois, l’augmentation des températures moyennes, celle de la teneur atmosphérique en CO2 et de la pollution azotée due aux activités humaines favorisent la croissance et la production de bois là où l’eau n’est pas un facteur limitant.

Cette fiche précise les impacts liés au changement climatique, et en particulier le risque d’incendies en France sur des zones de plus en plus étendues.

Par Yves Birot, membre de l’Académie d’agriculture de France

Fiche à consulter dans le chapitre 6

Les processus évolutifs naturels seront-ils suffisants pour permettre aux forêts de s’adapter au changement climatique ?

Les scientifiques connaissent bien les variations climatiques qui ont marqué le quaternaire. Des périodes glaciaires et des périodes chaudes de grandes amplitudes se sont succédé. Les arbres ont connu une sélection naturelle majeure lors des périodes glaciaires et une migration des espèces au cours des périodes de réchauffement. Lors du dernier réchauffement, les espèces ont maintenu leur diversité génétique et connu des échanges de gènes entre espèces et populations, facteurs d’adaptation au milieu.

A partir de ces connaissances et face au changement climatique rapide actuel, cette fiche aborde les différents mécanismes qui peuvent contribuer à une réponse adaptative des arbres.

Par Antoine Kremer, membre de l’Académie d’agriculture de France

Fiche à consulter dans le chapitre 6

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES REPÈRES

Ce sont des fiches pédagogiques très synthétiques comprenant un graphique commenté qui apporte un éclairage novateur sur un sujet concernant l’agriculture.

Vous trouverez l’intégralité de ces fiches en cliquant ici.

Voici, ci-après, la présentation du contenu de quelques fiches:

France métropolitaine : artificialisation des sols

Opinion répandue : «En métropole, les terres agricoles grignotent chaque année un peu plus d’espace sur la Nature»

L’analyse de l’Académie : « Les espaces artificialisés représentent les surfaces occupées pour l’habitat, les installations industrielles, les infrastructures de transport… En 30 ans, leurs surfaces ont augmenté de 70% alors que la croissance de la population n’a été que de 18%. Parallèlement, il y a une relative stabilité des espaces « naturels » (tous types de forêts compris) et une nette diminution (- 7%) des surfaces dédiées à l’agriculture.

Evolution de l’urbanisation dans le monde (1800 – 2050)

Opinion répandue : « De plus en plus de gens vivent dans les villes et cela se vérifie dans presque tous les pays »

L’analyse de l’Académie : « l’urbanisation est un mouvement ancien dans les pays industrialisés. Il s’accélère fortement dans des pays comme la Chine ou la Corée du Sud. Dans certains pays, c’est la surpopulation des campagnes qui pousse les jeunes ruraux vers les cités. Une telle évolution a des répercussions sur l’extension d’espaces artificialisés au pourtour des agglomérations, là où existent souvent des terres fertiles cultivées de longue date. Le pourcentage de la population urbanisée dans le monde était de 10% en 1800 et sera de 66% en 2050 ».

A NOTER AUSSI...

Les événements qui ont déjà eu lieu sont cités ici pour information

En cours - Publication du rapport d’activité 2017 des banques alimentaires

Au total, 113 000 tonnes de denrées collectées soit 226 millions de repas distribués à plus de 2 millions de bénéficiaires.

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16 novembre 2018 - Publication du bulletin de veille de novembre du Centre d’études et de prospective (CEP) du ministère de l’agriculture et de l’alimentation

Toujours autant d’informations à découvrir.

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16 novembre 2018 - Signature du « Contrat stratégique de la filière agroalimentaire »

Il prend en compte les attentes des consommateurs, la compétitivité des entreprises, l’attractivité des métiers et la transition écologique.

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Du 20 novembre au 10 décembre 2018 - Consultation sur le plan Ecophyto II+

Ce plan vise à réduire la dépendance aux pesticides.

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A partir du 21 novembre 2018 - Appel à projets «Agriculture et alimentation de demain» correspondant à la mise en œuvre du Grand plan d’investissement

Pour l’agriculture, cinq milliards seront consacrés « pour atteindre en cinq ans des objectifs ambitieux en termes de performances économique, environnementale, sociale et sanitaire ».

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23 novembre 2018 - Nouvelles publications du Centre d’études et de prospective (CEP) du ministère de l’agriculture et de l’alimentation

De nombreuses informations à découvrir.

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29 novembre 2018 - Présentation du fonds de dotation « Plantons pour l’avenir » afin de lutter contre le changement climatique

Il s’agit en particulier de relancer les reboisements de la forêt française en reconstituant les parcelles dégradées.

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6 décembre 2018 – petit déjeuner débat « des mondes agricoles encadrés, des agriculteurs isolés ? » - Sciences Po Paris

Un sujet d’actualité rarement abordé sous cet angle.

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11 décembre 2018 date limite d’inscription au Colloque « Coopérer dans les filières et les territoires pour une agriculture et une alimentation durables » - Montpellier Sup Agro

Il ne reste plus que quelques jours pour s’inscrire.

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11 décembre 2018 - Journée d’information «Plantes spontanées et jardinage, quelles cohabitations ?» - SNHF Paris

Des Académiciens y interviennent.

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11 et 12 décembre 2018 - Conférence internationale sur les maladies des plantes à Tours

27 communications orales avec la participation de plusieurs membres de l’Académie d’agriculture.

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12 décembre 2018 - Rencontre scientifique sur «La santé des abeilles» - Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) – Paris

L’avenir des abeilles sera au centre des débats.

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Avant le 17 décembre 2018 - Appel à communications pour « les Rencontres de la fertilisation raisonnée et de l’analyse » en novembre 2019 à Dijon

Les organisateurs les espèrent nombreuses.

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19 décembre 2018 - Carrefour sur « Les contaminants alimentaires – approches émergentes pour connaître et prévenir le risque »

Ce colloque portera sur les évolutions nécessaires pour que « la sécurité des consommateurs soit assurée par une consommation journalière pendant une vie entière ».

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19 décembre 2018 - Journée scientifique du GIS Avenir Élevages

Au cours de cette journée seront présentés les axes de travail du GIS, les travaux de stages Master 2 réalisés en 2017 et 2018 et l’appel à idées sur le thème « Animal X Elevage X Territoire ».

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21 décembre 2018 – Date limite pour obtenir un point bonus au Concours « Je filme le métier qui me plaît »

Le concours est organisé par le Crédit Mutuel en partenariat avec l’Académie d’agriculture de France.

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Avant fin 2018 - dépôts des candidatures à l’association pour la valorisation de la recherche en économie et gestion alimentaire (AREA)

L’Association récompense des thèses, des masters et mémoires sur les travaux en économie et gestion agricoles, agro-alimentaires et alimentaires.

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LES OUVRAGES PROPOSÉS PAR L'ACADÉMIE

Vous avez apprécié un ouvrage. Pour qu’il puisse paraître dans ce chapitre,
contactez : Christine Ledoux (
christine.ledoux@academie-agriculture.fr)

Les ouvrages présentés sur le site Internet de l’Académie d'agriculture de France ont été lus très attentivement par un Académicien. Vous disposez ainsi d'une analyse, qui vous permettra de mieux appréhender son contenu et connaître tout ce qu'il peut vous apporter.

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Au-delà des OGM

Depuis une vingtaine d’années, les organismes génétiquement modifiés (OGM) agricoles ont fait l’objet d’une controverse qui a conduit la presque totalité des Etats européens à refuser leur mise en culture. Parallèlement, dans le monde, de nombreux pays, et en majorité des pays en développement, les cultivent de façon croissante.

Aujourd’hui, de nouvelles techniques permettent des changements contrôlés et précis dans le génome des organismes. Quelles perspectives ouvrent-elles ? Quelles sont leurs applications en productions animales et végétales ? Quels seront les termes du débat sociétal et éthique ?

Dix auteurs d’horizons différents s’expriment sur ce sujet d’actualité et sur la place dévolue aujourd’hui à la science dans la société et dans la parole publique.

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Un Panthéon imaginaire des Jardiniers du XIXe siècle

Le XIXe siècle fut en Europe un âge d’or de l’horticulture.

Mais qui ont été les promoteurs de cette période brillante et féconde ?

Ils ont occupé de multiples fonctions : administrateurs, botanistes et chercheurs, collectionneurs et introducteurs, collectionneurs amateurs, éditeurs et illustrateurs, horticulteurs, pépiniéristes et semenciers, jardiniers, mécènes et bienfaiteurs, paysagistes, publicistes et descripteurs…

Daniel Lejeune, ingénieur horticole, leur rend hommage en présentant 215 biographies en 240 pages. Son ouvrage permet à chacun, spécialiste ou amateur, de découvrir tous ces personnages, leur place dans la société, leur parcours et leurs travaux, de façon vivante et instructive.

EN DÉBAT...

La banalisation, une menace pour l’agriculture bio ?

Soumis à une pression médiatique hostile à l’agriculture conventionnelle, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à « se convertir » à l’agriculture bio.

En une dizaine d’années, on est ainsi passé d’un marché de niche impliquant principalement des consommateurs militants à un marché de grande consommation obéissant aux lois du marketing et de la concurrence.

Mais sur quelles promesses de bénéfices la dynamique du marché repose-t-elle ? Sont-elles durables ? L’avenir du marché bio est-il assuré ou pourrait-il être confronté à la menace de sa banalisation ?

Gil Kressmann, membre de l’Académie d’agriculture, est l’auteur d’un article dans la revue Paysans d’octobre 2018 dans lequel il s’interroge et apporte des éléments de réflexion sur les risques qui pèsent sur l’agriculture bio.

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Le changement climatique fait-il encore débat ?

En 2015, plus de 1000 Français ont été interrogés par IPSOS. Pour 93% des Français, le réchauffement climatique ne fait plus aucun doute et 59% d’entre deux considèrent que les conséquences en sont sous-estimées.

Cette situation est attribuée à l’activité humaine. Ce sont l’agriculture intensive et la déforestation (62%), ainsi que l’essor industriel des pays en voie de développement (55%) qui sont désignés comme ayant le plus d’impact sur le réchauffement climatique. Ils sont 76% à considérer que ce réchauffement climatique est un problème « très préoccupant qu’il est urgent de traiter dès aujourd’hui si on veut encore le limiter ».

Alors que la société développe de nombreuses défiances, 84% des interviewés estiment que la science et la technologie sont sources de solutions, et cette opinion est en progression constante.

Il apparaît donc que le changement climatique est un enjeu mobilisateur.

Cinq scénarios pour l’avenir alimentaire de la planète en 2050

Comment nourrir de façon saine et durable une population de près de 10 milliards de personnes en 2050 sans étendre les surfaces agricoles mondiales, tout en respectant simultanément les objectifs d’atténuation du changement climatique et de protection de la biodiversité ?

Pour répondre à cette question essentielle pour notre avenir, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) ont conduit pendant quatre ans une démarche prospective avec une centaine d’experts.

Leurs dirigeants ont présenté dans « Le Monde » du 15 novembre 2018 « cinq scénarios pour l’avenir alimentaire de la planète en 2050 ». Le scénario « Des usages des terres pour des régimes alimentaires sains et de qualité » permet à la fois de limiter l’expansion des superficies agricoles et de mieux équilibrer l’alimentation au niveau mondial. Les objectifs de changement climatique et de sécurité alimentaire doivent cependant être constamment ajustés. Il nécessite également des politiques publiques fortes et une coopération entre producteurs et entreprises agroalimentaires, société civile et gouvernements.

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La collection complète jusque 2002 des Bulletins, Mémoires et Comptes-Rendus de notre compagnie depuis son origine en 1761 a été livrée à la BnF en mars 2010.

Sur les 232.000 pages confiées à la BnF (notre collection complète) 160.000 pages sont en ligne soit 69% se décomposant ainsi : 92 % pour le 18ème siècle, 79% pour le 19ème siècle et 58% pour le 20ème siècle.

La plupart des documents en ligne permettent une recherche par mot, ceci grâce à l’opération de reconnaissance des caractères.

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Sources photographiques : Philippe Favrelière – Aquablog, encyclopedie-environnement.org, Paysan Breton, Admin.ch, Symbiotech, ManRos therapeutics, Académie d’agriculture, AFIS, Wikipedia.org, Fermes Dephy Ouest France, Food Evolution, Atlantico, Ressources et environnement, ONF, Planetoscope, Palagra amiga

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