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N°40 - Jan 2019

40
01/2019

Le Mensuel

N°40 / Janvier 2019

A LA UNE

Une COP14 en quête de mobilisation pour la biodiversité

La Conférence des Parties de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique, la COP 14, s’est tenue du 13 au 29 novembre 2018 à Charm el-Cheikh, en Egypte. Le thème principal « Investir dans la biodiversité pour les hommes et pour la planète » devait appeler à une mobilisation afin d’atteindre les objectifs d’Haïchi définis en 2010 pour l'horizon 2020.

La Conférence a débuté sur un constat d’échec : la grande majorité des objectifs ne seront pas tenus. L’érosion de la biodiversité, loin d’être enrayée, s’accélère alors que ses causes, la principale étant le manque de volonté des Etats, sont connues. La stratégie à long terme "Vision 2050 pour la biodiversité" doit être discutée pour sortir de cette impasse lors de la prochaine COP qui se tiendra à Pékin en 2020. Des propositions, à la manière de la Convention climat, ont porté sur la nécessité d’obtenir des engagements des Etats, de disposer de mécanismes pour relever le niveau d’ambition, de revoir « l’architecture » de la Convention, d’imaginer un nouveau message plus mobilisateur…

Ces propositions ont été en partie occultées par les conflits à propos des innovations numériques et biotechnologiques, traitées à la fois par le protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques et le protocole de Nagoya sur l’accès et le partage des avantages. Les discussions ont porté sur la biologie synthétique (Gene drive et réécriture du génome, notamment à l’aide de Crispr) et sur la mise en libre accès des données numérisées de séquences génétiques (dont les pays développés estiment que, résultats immatériels de la recherche, elles n’entrent pas dans le champ de la convention).

Pour les pays en développement, ces innovations ont en commun d’échapper à la fois au contrôle démocratique sur la manipulation du vivant et aux règles d’accès et de partage des avantages tirés de l’exploitation des ressources génétiques et des connaissances traditionnelles. Susceptibles d’engendrer des retombées financières et de permettre des appropriations par brevets, elles font l’objet de lutte pour des parts de marché, bien loin des questions de conservation, de sécurité alimentaire ou de droits des populations autochtones.

La Convention, où s’affrontent différents rapports au monde dans un jeu de rôle Nord-Sud déjà éprouvé, tend à radicaliser les positions tout en retardant les prises de décision. La montée des nationalismes s’est faite durement ressentir, l’heure ne semble pas favorable à la coopération internationale.

Souhaitons que la réunion de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) à Paris au printemps 2019 offre une nouvelle occasion pour une mobilisation internationale en faveur de la préservation de la biodiversité.

Catherine Aubertin et Denis Couvet, membres de l’Académie d’agriculture de France

L'INFORMATION DU MOIS

L’Académie propose un rendez-vous sur l’état de l’agriculture française en 2019

Dresser un « état de l’agriculture » est un objectif ambitieux. Il est partagé au quotidien par tous ceux qui, de l’exploitant individuel au responsable professionnel ou administratif, s’efforcent de décrypter le fonctionnement de ce vaste ensemble afin de renforcer sa résilience. En dépendent le travail de près de 1 000 000 de personnes, dont 400 000 exploitants et leurs familles et au final, la santé de nos consommateurs et la vigueur de nos économies.

Sans minimiser les immenses difficultés de cette tâche, l’Académie d’agriculture de France organise à Paris, le 13 février 2019, un colloque sur cet important sujet.

L’objectif n’est pas ici de dénoncer les nombreuses difficultés rencontrées au présent par ces professions. Pas plus que de pointer du doigt les aléas du climat, les politiques agricoles, les intermédiaires entre agriculteur et consommateur. Il ne s’agit pas non plus d’accuser les mouvements d’opinion qui bouleversent nos producteurs et chahutent souvent, parfois de manière chaotique, leur manière de produire, leur métier et leur art de vivre, orientant l’avenir de nos campagnes d’une manière peu prévisible. Toutes ces incertitudes, les producteurs les partagent. Ils s’efforcent d’assurer leur avenir en fonction des éléments d’information auxquels ils peuvent accéder.

Le propos de ce colloque est d’abord de dresser des constats objectifs sur le présent, d’éclairer les tendances lourdes qui dessinent de manière parfois peu visible l’avenir de notre agriculture, tout en les dégageant des évènements conjoncturels. Il est aussi de mettre en lumière des transformations profondes dans la demande des consommateurs et des citoyens. Ou de s’interroger sur les meilleurs moyens de trouver de la valeur ajoutée dans les filières industrielles et à l’export.

L’Académie d’agriculture de France s’inscrit ici dans son rôle. Clarifier au maximum l’état des lieux de notre agriculture et de filières importantes qui participent au tissu imbriqué des différentes productions, des systèmes d’exploitation et de leurs équilibres économiques. Mettre ensuite en valeur les pistes de progrès capables de favoriser voire de les maintenir alertes en dépit de la concurrence mondialisée. Pour énoncer ces pistes de progrès, elle donnera pour cela la parole à différentes filières agricoles. Afin que chacune d’entre elles, connaissant son domaine et consciente des enjeux collectifs, puisse formuler ses propres solutions et défendre leur bien-fondé.

Nous comptons sur votre participation.

Jean-Louis Bernard, Président de l’Académie d’agriculture de France

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RETOUR SUR LES PRÉCÉDENTES SÉANCES DE L'ACADÉMIE

Les océans : Eldorado pour la biotechnologie ?

12 décembre 2018

La Fondation Tara Expéditions a le statut d’Observateur spécial pour les océans aux Nations unies. Son expertise scientifique doit guider les décideurs politiques, car la protection des océans est vitale pour l’avenir de l’humanité.

La goélette scientifique TARA a déjà recueilli 45 000 échantillons, ce qui a permis de décrire 100 000 nouvelles espèces marines et 150 millions de nouveaux gènes.

Cette séance académique sur les océans a détaillé le champ considérable de recherche et d’applications liées à cette extraordinaire biodiversité.

Par ailleurs, la France possède la deuxième zone économique exclusive maritime juste derrière les Etats-Unis. Une opportunité exceptionnelle qui doit pouvoir bénéficier d’un effort de recherche à la hauteur des enjeux alimentaires, médicaux, énergétiques et environnementaux.

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LES PROCHAINES SÉANCES DE L'ACADÉMIE

Les séances hebdomadaires (#seanceshebdos) de l'Académie d'agriculture de France se tiennent chaque mercredi de 14h30 à 17h00 (sauf en périodes de vacances scolaires).

Elles sont gratuites et accessibles à toutes et tous.

Ce sont des moments "d'échanges privilégiés" avec des experts de renom sur les sujets traités.

L'agenda complet de ces #seanceshebdos est disponible > En cliquant ici

Voici la présentation de quelques-unes de ces futures séances :

Robotisation en élevage : état des lieux et évolution

16 janvier 2019

L’élevage est connu comme un univers de contraintes et d’astreintes, nécessitant une main d’œuvre importante. La traite en est l’exemple le plus emblématique. Il est donc naturel que cette séance académique retrace l’histoire de la machine à traire de l’Antiquité au robot de traite. Aujourd’hui, plus de 6000 exploitations en sont équipées. Une progression remarquable car elles n’étaient que 40 exploitations en 2000.

La robotisation en élevage se diversifie : distribution et gestion des rations alimentaires, nettoyage des installations, suivi de la santé et des performances des troupeaux.

Lors de cette réunion, plusieurs constructeurs viendront témoigner de leurs réalisations et de leurs perspectives.

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Aspects sociétaux de la consommation de viande

23 janvier 2019

En France, la baisse de la consommation de viande est-elle réelle ?

Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC) a réalisé en 2017 avec la mairie de Paris une grande enquête auprès de 1000 personnes. Plus de la moitié des Parisiens ont réduit ou arrêté leur consommation de viande et 21% ont l’intention de le faire.

Depuis plusieurs années, des membres de l’Académie d’agriculture ont engagé une réflexion approfondie sur ce thème et organisent aujourd’hui une séance académique. L’objectif est de présenter les réalités contrastées de la consommation de viande et les déterminants socio-culturels de l’évolution des comportements.

Un exposé et des échanges auront lieu également sur les controverses qui agitent le monde de l’élevage.

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Agro-écologie

30 janvier 2019

L’agro-écologie est une façon de reconcevoir des systèmes de productions agricoles basés sur les fonctionnalités des écosystèmes. Elle vise la diminution des pressions sur l’environnement, la préservation des ressources naturelles, la durabilité des productions, la diversité des milieux et des paysages.

Un groupe de travail composé de membres de l’Académie d’agriculture a étudié les multiples facettes de l’agro-écologie, à la fois ensemble de pratiques, domaine de recherche et projet politique.

Cette séance sera articulée autour de trois exposés qui seront des regards sur le terrain, sur les sciences agronomiques et sur les perspectives de l’agroécologie en Europe.

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L’eutrophisation : des mécanismes aux crises environnementales

6 février 2019

Les marées vertes bien connues sont les conséquences de l’eutrophisation du milieu provoquée par de fortes concentrations d’azote et de phosphore.

Ainsi, dans certaines zones côtières, les algues se développent de façon excessive, ce qui engendre une altération du milieu et des coûts économiques importants, en particulier pour le ramassage des algues. L’eutrophisation provoque également d’autres dysfonctionnements moins perceptibles des écosystèmes aquatiques.

Cette séance développera la connaissance des processus d’eutrophisation, la perception de ce phénomène et sa dimension sociétale, la gestion de ces problèmes ces dernières années avec une analyse des succès et échecs.

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LES AUTRES ACTIVITÉS DE L’ACADÉMIE

Conférence : La ferme du futur 2050, par le Professeur Graeme Martin (Australie)

10 janvier 2019, 14h30, à l'Académie

En 2008, l'Université d’Australie Occidentale (University of Western Australia (UWA) a acheté une ferme commerciale dans la ceinture de blé d’Australie Occidentale. L'objectif n'était pas de transformer cette ferme de 1600 ha en une station de recherche traditionnelle mais de l'utiliser comme structure pour la « Ferme du Futur 2050 » de l’’Université d’Australie Occidentale «UWA Future Farm 2050» (FF2050), un projet de recherche majeur avec un objectif ambitieux: imaginer la ferme des meilleures pratiques pour 2050 et commencer tout-de-suite à transformer la ferme. L'année 2050 a été choisie car d'ici là, l'agriculture devra contribuer à nourrir 50% de personnes de plus qu’actuellement sans détruire la planète.

Venez-vite découvrir cette ferme !

L'Académie invite à une projection en avant-première du film « FOOD EVOLUTION »

24 janvier 2019, Paris

La projection, coorganisée par la Compagnie avec le SYRPA-réseau des agri-communicants, l'Association des journalistes de l’agriculture et de l’alimentation (AFJA) et le think tank Agridées, aura lieu de 18h à 20h30 au 8, rue d’Athènes - 75009 Paris (Amphithéâtre Santorin). Elle sera suivie d'un mini-débat, en présence de l’équipe française du film.

Le synopsis du film est le suivant : "Depuis vingt ans, les OGM destinés à l’alimentation sont très controversés. Au milieu d’un débat public exacerbé, marqué par la passion, la suspicion et la confusion, le réalisateur Scott Hamilton Kennedy, nommé aux Oscars (The Garden), explore cette contestation sociétale et la diabolisation des OGM dans nos assiettes. Raconté par l’un des plus grands scientifiques de notre époque, Neil de Grasse Tyson, ce film nous amène au cœur de la polémique des fruits génétiquement modifiés, des défis alimentaires du continent africain et des cultures tolérantes au glyphosate. Sollicitant des militants anti-OGM, des experts, des agriculteurs et des scientifiques du monde entier, FOOD EVOLUTION nous démontre avec quelle facilité, la désinformation et la peur peuvent étouffer la vérité".

> En savoir plus et s'inscrire

LES INITIATIVES DES PARTENAIRES DE L’ACADÉMIE

Filière céréalière française : construire une stratégie d’exportation

22 janvier 2019 – Paris

AgriDées est un laboratoire d’idées qui accompagne les filières agricoles et alimentaires. Ainsi, un groupe de travail interne va présenter ses propositions sur l’avenir des exportations céréalières françaises. En effet, la France exporte actuellement la moitié de sa production de céréales, ce qui est important économiquement et couvre les besoins alimentaires de 50 millions de personnes.

Mais cette situation paraît fragile : la qualité des céréales, particulièrement des blés, est-elle adaptée ? Y-a-t-il une véritable chaîne céréalière organisée pour l’exportation ? Ces questions seront au cœur de ce débat essentiel pour l’avenir de la céréaliculture.

> En savoir plus

Appel à candidatures pour les SYRPA’WARDS 2019

>>>> avant le 18 février 2019 !

Le SYRPA rassemble les professionnels de la communication en agriculture au sens large (agriculture, ruralité, environnement…). Ainsi, 400 « agri-communicants » participent à des rencontres professionnelles et des échanges conviviaux. Ils ont la volonté commune de participer à une image positive et réaliste de l’agriculture.

A l’occasion du prochain Salon International de l’Agriculture, le SYRPA organise les « SYRPA’WARDS » pour récompenser les meilleures initiatives de communication. Les candidatures doivent être déposées avant le 18 février 2019.

> En savoir plus

ANALYSES DE THÈSES ET COMMUNICATIONS DE RECHERCHE DE JEUNES CHERCHEURS

Vous venez de passer votre thèse, manifestez-vous ! Vous pourrez alors candidater pour une médaille d’argent. Contactez, pour ce faire : Anne-Marie Hattenberger (am.hattenberger.alfort@wanadoo.fr)

> En savoir plus sur les thèses


Vous voulez écrire une communication de recherche si vos travaux présentent des résultats innovants et originaux. Vous trouverez les instructions rédactionnelles à respecter sur le site Internet de l'Académie.

> En savoir plus sur les communications de recherche

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES AVIS, RAPPORTS, POINTS DE VUE D’ACADÉMICIENS ET NOTES ACADÉMIQUES

Les Avis, Rapports, Points de vue d'Académiciens et Notes académiques sont les synthèses de travaux collectifs de groupes de travail issus de l’Académie d'agriculture de France ou communs à plusieurs Académies.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici , > En cliquant ci et En cliquant ici

« Vers une gestion territoriale des sols »

Pour accroître la compréhension de l’importance des sols pour la sécurité alimentaire, l’assemblée générale de l’ONU avait déclaré 2015 Année internationale des sols. L’Académie d’agriculture de France avait alors constitué un groupe de travail qui a depuis organisé plusieurs séances et colloques et édité des dossiers et ouvrages sur les sols.

Ce groupe d’académiciens vient de rédiger un avis « Vers une gestion territoriale des sols ». En préambule, ils rappellent que les sols doivent répondre à de nombreux enjeux : sécurité alimentaire, atténuation du réchauffement climatique, faire face à l’étalement urbain, l’artificialisation et l’imperméabilisation, contrôler la qualité des eaux, contribuer à la production d’agrocarburants, de matériaux de construction, de produits biosourcés…

C’est pourquoi il est essentiel que tous les décideurs puissent prendre connaissance des recommandations contenues dans cet avis et qui concernent la gouvernance territoriale des sols, la recherche et la formation.

> Le lire

Y-a-t-il de bons et de mauvais additifs alimentaires ?

Revues et journaux, émissions de radio et de télé, sites internet, blogs et même pétitions en ligne… : le débat sur les additifs alimentaires est constamment « alimenté » par des articles alarmistes et par la diffusion de listes d’additifs suspects, « peu recommandables » ou même dangereux.

Ces classements sont réalisés sans aucune base scientifique et par des personnes dont les compétences en termes d’évaluation du risque en sécurité sanitaire sont inconnues.

Le consommateur, pris au piège d’une information complexe, rejette de plus en plus globalement la notion d’additifs dont il ne connaît ni la nature, ni les bénéfices potentiels.

C’est pourquoi trois membres de l’Académie d’agriculture, experts dans ce domaine, ont estimé nécessaire d’apporter des réponses aux questions les plus fréquentes et de donner des informations permettant à chacun de mieux comprendre la nécessité de l’expertise scientifique.

> Le lire

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES POTENTIELS DE LA SCIENCE POUR UNE AGRICULTURE DURABLE

La rapidité des avancées scientifiques est actuellement considérable.

Ainsi, un groupe d'académiciens de différents horizons a pour mission d'étudier les nouvelles capacités de la science au profit de la production et de la qualité des produits, de leur conservation, mais aussi de la préservation de l’environnement.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation d'un thème qui y est développé (nous vous indiquons le chapitre dans lequel il est classé, pour faciliter votre accès au PDF):

Le transfert de gènes : un des moteurs essentiels de l’évolution

La domestication des processus de transferts de gènes par l’homme a alimenté de nombreuses controverses qui ont abouti au rejet des plantes transgéniques. L’opinion la plus répandue est qu’il est dangereux de franchir la barrière naturelle et immuable entre les espèces.

Ce document scientifique montre à l’inverse l’extraordinaire souplesse des génomes et le rôle de transferts de gènes dans les processus d’adaptation et d’évolution. Cette meilleure connaissance des mécanismes naturels de transfert de gènes ou d’ADN chez les végétaux devrait permettre des échanges plus sereins sur les modalités pratiques du recours aux plantes transgéniques.

Par Yves Chupeau, membre de l’Académie d’agriculture

Article à consulter dans le chapitre « Concepts et outils du génie génétique »

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES ARTICLES

Des articles portent sur des sujets très précis dans les domaines d'activités de l'Académie d'agriculture de France. Ils sont rédigés par des académiciens ou des personnalités externes présentées par un membre de la Compagnie.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation de quelques articles récents :

« Pour la terre et les hommes, les légumineuses au cœur de l’innovation»

Les « Rencontres francophones Légumineuses » se sont déroulées en octobre 2018 à Toulouse. Elles ont fait l’objet d’un compte-rendu détaillé par Marie-Thérèse Esquerré-Tugayé, membre de l’Académie d’agriculture de France. En voici quelques points.

Alors que la consommation annuelle des légumineuses était en moyenne de 7 kg par personne jusqu’au XXe siècle en France, elle a chuté à 1,4 kg en moins d’un siècle au profit des produits carnés. Mais aujourd’hui, le consommateur est préoccupé par la santé et l’environnement et a tendance à accroître la part de protéines végétales. Les légumineuses présentent également un intérêt agronomique et environnemental évident.

Face aux besoins, la France est en déficit de production. L’innovation est à promouvoir dans plusieurs domaines : protection des plantes, fonctionnement du sol, équipements, transformation des protéines végétales… Intensifier la recherche en génétique est apparu comme une priorité par tous les participants.

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LA FORET ET LE BOIS EN FRANCE EN 100 QUESTIONS

L'encyclopédie "La forêt et le bois en 100 questions" est née du besoin d'une meilleure information sur la forêt française et ses enjeux. Il s’agit d'une publication collective, en 10 chapitres, sous forme de fiches, dont les rédacteurs sont des membres de l'Académie ou des experts extérieurs.

Vous trouverez l'intégralité de la publication > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation de quelques fiches :

Des usines de pâte à papier aux bioraffineries, puis à la chimie verte…

L’ère du pétrole est récente. L’ère du papier est nettement plus ancienne. Elle est basée sur des ressources lignocellulosiques dont une partie seulement sert à la fabrication de pâte à papier. Aujourd’hui, les professionnels de ce secteur s’interrogent sur l’opportunité de valoriser de façon beaucoup plus large les composants du bois pour de nouveaux débouchés énergétiques, alimentaires ou de la chimie.

Cette note présente l’exemple très concret de l’usine Tembec de Tartas qui produit maintenant des celluloses de spécialités pour de nouveaux débouchés liés à la plasturgie, la peinture et le textile. Les usines de pâte à papier ont ainsi un grand potentiel pour devenir l’un des piliers de la bioéconomie et de la croissance verte.

Par Michel Petit-Conil, directeur Nouveaux matériaux, Centre technique du papier

Fiche à consulter dans le chapitre 7

Le papier : un matériau du futur ?

Le papier est issu d’une biomasse végétale renouvelable, recyclable et qui stocke le carbone.

Aujourd’hui, on sait le rendre étanche à l’eau et aux graisses, ce qui est primordial pour les emballages. Cette note précise également que les micro et nano fibrilles de cellulose permettent de développer des bioproduits complétant les produits traditionnels de la pâte, du papier et du carton. Ces produits présentent de nouvelles propriétés viscoélastiques, de rétention d’eau (cosmétiques, produits d’hygiène, films transparents…).

Ainsi, le papier a toutes les qualités et propriétés d’adaptation pour être un matériau du futur.

Par Jérôme Grassin, membre de l’Académie d’agriculture

Fiche à consulter dans le chapitre 7

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES REPÈRES

Ce sont des fiches pédagogiques très synthétiques comprenant un graphique commenté qui apporte un éclairage novateur sur un sujet concernant l’agriculture.

Vous trouverez l’intégralité de ces fiches en cliquant ici.

Voici, ci-après, la présentation du contenu de quelques fiches:

Evolution du rendement moyen annuel du blé – France entière de 1815 à 2018

Opinion répandue : « L’abandon des moyens mis au service de la production après 1950 tels que variétés modernes, produits de synthèse, etc. n’aurait que peu de conséquences sur la productivité du blé tendre »

L’analyse de l’Académie : « Entre 1945 et 1995, le rendement moyen des blés français a connu une hausse continue, passant de 14-15 q/ha à 70 q/ha grâce à la génétique qui bénéficie d’un emploi cohérent des fertilisants, des produits de protection (herbicides, fongicides et régulateurs en particulier) et du perfectionnement des méthodes de travail. Depuis, le ralentissement de la progression et l’irrégularité des rendements semblent reliés à une certaine désintensification (économies d’apports azotés, de fongicides…) et au changement climatique ».

Progression comparée des rendements moyens français du blé tendre et du maïs grain (1960-2017)

Opinion répandue : « La productivité des maïs augmente régulièrement mais celle du blé stagne »

L’analyse de l’Académie : « Pour le blé, la sélection permet d’éviter une diminution des rendements. Pour le maïs, les contraintes actuelles sur l’alimentation en eau conduisent à une stagnation, voire une diminution des rendements pour les régions du sud de la France. Pour la moitié nord de la France, le changement climatique permet de cultiver des variétés plus tardives, plus productives, grâce à un semis plus précoce, ce qui retarde un effet négatif des températures élevées ».

A NOTER AUSSI...

Les événements qui ont déjà eu lieu sont cités ici pour information

En cours - « L’avenir de l’alimentation et de l’agriculture : Parcours alternatifs d’ici à 2050 ».

Ce rapport de la FAO examine trois scénarios différents selon la croissance et la répartition des revenus, la croissance démographique, le progrès technique et le changement climatique.

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Novembre 2018 – « Développer l’AB, l’engagement des instituts techniques pour l’ambition des filières d’ici 2022 ».

Il s’agit d’un document présentant en première partie 17 « fiches filières » décrivant les actions à poursuivre et à engager dans le domaine de l’agriculture biologique. L’objectif annoncé est de 15% de la SAU en Bio en 2022.

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29 novembre 2018 – « Plantons pour l’avenir ».

Plus de 50 dirigeants d’entreprises se sont réunis à l’Académie d’agriculture autour de cette initiative de mécénat pour le reboisement et la lutte contre le changement climatique. Depuis 2014, 70 entreprises ont participé à 159 projets en France, soit la plantation de 1,15 millions d’arbres.

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Décembre 2018 – Diffusion de la veille du Centre d’études et de prospective du ministère de l’agriculture et de l’alimentation.

De nombreux articles au sommaire.

> En savoir plus

 

Décembre 2018 – Rapport d’information de l’Assemblée nationale sur le foncier agricole.

L’objet de ce rapport est « de prendre la mesure des menaces qui pèsent sur la terre, ressource convoitée et négligée » et « d’analyser la capacité des outils de régulation du foncier agricole et des exploitations ».

> En savoir plus

 

Décembre 2018 – Classement mondial des pays selon l’indice de durabilité des modèles agricoles et alimentaires – The Economist.

La France est au premier rang des pays étudiés. Les rapporteurs soulignent en particulier les politiques de lutte conduites en France contre le gaspillage alimentaire.

> En savoir plus

 

12 décembre 2018 – Présentation des finalistes pour le concours Make IT Agri.

La Fondation Avril et l’Académie d’agriculture avaient proposé aux étudiants ingénieurs d’élaborer des innovations numériques pour améliorer les pratiques agricoles sur le plan environnemental. 19 écoles ont déposé 23 dossiers impliquant plus de 100 étudiants ingénieurs. 10 dossiers ont été retenus pour concourir en 2019.

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14 décembre 2018 – communiqué de presse « Enseignement supérieur agronomique : les orientations de Frédérique Vidal et Didier Guillaume ».

Ce communiqué conjoint du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et du ministre de l’agriculture et de l’alimentation confirme leur soutien pour des établissements leaders « en mesure de mobiliser des compétences pluridisciplinaires » et ainsi répondre « aux défis scientifiques et sociétaux de notre temps ».

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21 décembre 2018 – Mohammed Sadiki, professeur et responsable marocain a été élu président du Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM).

Cet organisme a pour principales missions la lutte contre toutes les formes de gaspillage, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le développement, la prévention des risques et la résilience des territoires.

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Du 7 janvier au 4 mars 2019 – Ouverture du MOOC « Qualité des aliments ».

Pendant quatre semaines, l’ACTIA, le Réseau français des instituts techniques de l’agro-alimentaire, propose ce cours en ligne pour « appréhender les qualités microbiologiques, nutritionnelles, sensorielles et environnementales d’un aliment… ».

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16 janvier 2019 – Conférence « Comprendre les perturbateurs endocriniens » - Paris.

Cette conférence organisée par l’Union des Savoirs permettra de faire le point sur la complexité des perturbateurs endocriniens et leurs conséquences sur la santé.

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22 janvier 2019 – Rencontres des grandes cultures bio – Paris.

Ce rendez-vous technique abordera les évolutions des marchés des grandes cultures bio en France, la qualité technologique et sanitaire des grains et l’offre variétale adaptée à l’agriculture biologique.

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29 janvier 2019 – Rencontres de l’alimentation durable – Paris.

Elles sont organisées par la Fondation Daniel et Nina Carasso sous des formes variées pour découvrir de nombreuses initiatives, expériences et expertises en réponse aux enjeux actuels de l’alimentation.

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LES OUVRAGES PROPOSÉS PAR L'ACADÉMIE

Vous avez apprécié un ouvrage. Pour qu’il puisse paraître dans ce chapitre,
contactez : Christine Ledoux (
christine.ledoux@academie-agriculture.fr)

Les ouvrages présentés sur le site Internet de l’Académie d'agriculture de France ont été lus très attentivement par un Académicien. Vous disposez ainsi d'une analyse, qui vous permettra de mieux appréhender son contenu et connaître tout ce qu'il peut vous apporter.

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PAC et mondialisation. Une politique européenne encore commune ?

Après avoir retracé l’historique de la PAC depuis le traité de Rome en 1957, Jean-Marie Séronie, économiste et membre de l’Académie d’agriculture, s’interroge : en effet, les tensions européennes internes avec le Brexit, les montées des populismes, les difficultés budgétaires… réduisent les possibilités de négociations et de réformes.

En fin d’ouvrage, l’auteur aborde les questions prospectives, dont celles concernant l’environnement et la transition agroécologique. Il propose une nouvelle gestion pour les aides qui seraient liées au nombre d’actifs, pour des soutiens ciblés vers la modernisation, l’innovation et la transition des exploitations, et pour la gestion des risques du marché.

La lecture de ce livre est recommandée à toutes les personnes qui s’intéressent à l’avenir de la Politique agricole commune.

La conscience des animaux

Le doute n’est plus permis. Les animaux ont une conscience de leur soi, une sensibilité, une perception de ce qui se passe en eux et autour d’eux et ils en tirent les enseignements pour agir.

Ceci résulte d’une expertise collective réalisée par l’INRA qui a permis de présenter un ensemble d’informations de façon claire et pédagogique.

Mais les questions se pressent : quel est le degré de conscience selon les espèces ? Quelle est la place de la conscience dans l’évolution d’une espèce ? Y-a-t-il une conscience collective dans les espèces sociales ? Cette conscience est-elle variable selon chaque individu et selon son histoire de vie ?

Nous avons hâte d’en apprendre davantage !

Gestion de la santé des poissons

L’industrialisation des élevages impacte fortement l’évolution des pathologies. Celles-ci peuvent limiter la rentabilité de ces élevages et menacer la santé d’autres espèces.

Mais le monde de l’élevage piscicole est conscient que le recours massif à la chimiothérapie doit avoir des limites dans le temps. Le développement spectaculaire de la biologie moléculaire et de la génomique ouvre sur de nouvelles méthodes concernant le diagnostic, les traitements et les diverses formes de prévention non médicale.

Cet ouvrage est très complet, actuel et richement illustré. Il constitue déjà un document de référence pour toutes les personnes intéressées par le secteur de l’aquaculture et de l’halieutique : professionnels, vétérinaires, chercheurs, enseignants, étudiants.

Encyclopédie des plantes alimentaires

A l’époque où l’importance de la biodiversité est reconnue, voici un livre qui vient à point nommé. Plus de 1100 dessins en couleurs et 600 dessins au trait illustrent les espèces et variétés de plantes alimentaires et 340 cartes du monde en montrent les origines !

Cet ouvrage est essentiel pour connaître ce patrimoine biologique et culturel à préserver et à valoriser.

Michel Chauvet, ingénieur agronome et ethnobotaniste, a réuni de très nombreuses informations sur 670 espèces de plantes alimentaires qu’il définit comme « toutes les plantes qui entrent comme ingrédients de nos aliments et de nos boissons ».

La découverte de chaque espèce est également un voyage dans le temps, au travers des continents, des différentes cultures et civilisations.

EN DÉBAT...

Les poisons des OGM

En septembre 2012, le « Nouvel observateur » titrait « Oui, les OGM sont des poisons » !

Un titre choc, affirmatif et provocateur et un débat qui a agité les médias, alarmé l’opinion, inquiété les politiques… mais qui a laissé sceptiques de très nombreux scientifiques sur la fiabilité des informations fournies par le professeur Gilles-Eric Séralini. Il s’agissait d’une étude montrant le développement spectaculaire de cancers chez des rats ayant consommé du maïs transgénique tolérant au Roundup.

Aujourd’hui, plusieurs études européennes ont repris ces expériences dont l’INRA qui vient de publier un communiqué de presse intitulé « Maïs OGM MON 810 et NK 603 : pas d’effets sur la santé et le métabolisme des rats ». Cette étude a été menée par un consortium de recherche dont l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et réalisée dans le cadre du programme Risk’OGM financé par le ministère de la transition écologique et solidaire.

Mais si importants soient-ils, ces résultats ne risquent pas de faire « la Une » des médias !

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La forêt fait débat ?

C’est le cas dans la rubrique « Débats et Controverses » du journal « L’Humanité » du 21 novembre 2018. Trois points de vue s’y expriment :

- Celui du porte-parole Climats et forêts de Greenpeace France qui dénonce la déforestation mondiale et les mesures « trop timides » du gouvernement pour la Stratégie nationale contre le déforestation importée (SNDI),

- Celui du responsable du Syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel (SNUPFEN) qui rappelle que la forêt est un milieu complexe qui ne peut supporter une gestion purement économique et s’inquiète « d’une industrialisation qui avance à grands pas »,

- Celui d’un collectif de scientifiques dont trois membres de l’Académie d’agriculture de France. Ils affirment que « Gérer la forêt, c’est un des meilleurs moyens de la préserver ». Dans cet article, ils s’interrogent sur l’avenir : « Comment adapter la forêt à un changement climatique qui va trop vite pour les arbres ? » « Doit-on conserver coûte que coûte des forêts multifonctionnelles partout, ou bien proposer en complément des forêts spécialisées ? », « Quel modèle économique et social pour la gestion forestière ? »…

La forêt souvent symbole de vie et de pérennité n’a pas fini de faire débat !

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La collection complète jusque 2002 des Bulletins, Mémoires et Comptes-Rendus de notre compagnie depuis son origine en 1761 a été livrée à la BnF en mars 2010.

Sur les 232.000 pages confiées à la BnF (notre collection complète) 160.000 pages sont en ligne soit 69% se décomposant ainsi : 92 % pour le 18ème siècle, 79% pour le 19ème siècle et 58% pour le 20ème siècle.

La plupart des documents en ligne permettent une recherche par mot, ceci grâce à l’opération de reconnaissance des caractères.

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Comité de rédaction : Catherine Aubertin, Alain Bernard, Jean-Louis Bernard, Michel Candau, Marie-Françoise Chevallier-Le Guyader, Jean-François Colomer, Andrée Dessert-Corvol, Jean-Pierre Guyonnet, Anne-Marie Hattenberger, Philippe Kim-Bonbled, Constant Lecoeur, Christian Saber, Nadine Vivier, Guy Waksman.

Sources photographiques : Académie d’agriculture, France agricole, Goélette Tara, Matériel agricole, Cuisine Journal des femmes, Gilles Carcassès, Observatoire des aliments, AgriDées, Syrpa, Elysia chlorotica, Mamy Nadine cuisine, Wikimédia, Telerex, Editions Quae, Inra.

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