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N°41 - fév 2019

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02/2019

Le Mensuel

N°41 / Février 2019

A LA UNE

L’Académie d’agriculture analyse l’évolution de la consommation de viande

Face à la gravité de la situation de l’élevage et des critiques réitérées dont il fait l’objet, l’Académie d’agriculture a constitué un groupe de travail interdisciplinaire sur la consommation de viande (essentiellement en France). Ce groupe a procédé à plus de trente auditions de personnalités de sensibilités et d’horizons professionnels divers depuis mai 2017. Une première restitution publique a eu lieu à l’Académie le 23 janvier et une seconde est prévue le 27 mars 2019.

L’étude des cinétiques d’évolution de la consommation depuis 20 ans, notamment par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC), montre les réalités contrastées de cette évolution, si l’on tient compte de l’effet générationnel. Cette réalité s’accommode mal d’une consigne unique qui viserait à réduire la consommation individuelle, alors qu’une bonne part de la population consomme moins que la ration préconisée par les nutritionnistes, et que les populations âgées, notamment celles hébergées en établissement, sont carencées en protéines animales, au risque d’aggravations de leurs pathologies motrices.

L’étude des dynamiques sous-tendant cette évolution révèle le rôle des prescriptions religieuses, de normes culturelles plus ou moins implicites, des styles et niveaux de vie, et enfin l’impact des sensibilités et idéologies contemporaines. L’influence des thèses « animalistes » dans la presse, chez les parlementaires et certains intellectuels conforte les facteurs dominants.

La question des conditions de vie et de mise à mort des animaux, qui résonne fortement dans l’opinion publique sous l’action d’associations minoritaires habiles, nous a conduits à proposer le 3 avril 2019 une séance académique ouverte à tous et dédiée au bien-être animal.

Le groupe de travail a examiné l’impact de la consommation de viande, et donc de l’élevage, dans une optique de développement durable, qui conjugue les impératifs économiques, sociaux et environnementaux.

Il a mis en évidence le rôle central de l’élevage pour l’agroécologie, l’entretien des paysages, l’adhésion des éleveurs à des objectifs de qualité de l’eau, de bonnes pratiques, de réduction des émissions, de mise aux normes des installations.

Cette évolution ne semble pas assez perçue par l’opinion publique, alors que l’élevage atteint une efficience alimentaire exemplaire, valorisant les co-produits végétaux impropres à la consommation humaine, et que la transformation des co-produits animaux en produits à forte valeur ajoutée des aliments pour animaux de compagnie (fabrication des petfoods) aboutit à une économie de quasi zéro gaspillage.

Ces conclusions seront ouvertes à la discussion lors des futures séances de l’Académie consacrées à ces sujets.

Jeanne Grosclaude, membre de l’Académie d’agriculture de France, animatrice du groupe de travail « consommation de viande »

> Document : "Aspects sociétaux de la consommation de viande" pour prolonger la réflexion

> Document : "La consommation de viande est-elle antagoniste du développement durable ?" pour prolonger la réflexion

> Document : "Le bien-être des animaux d'élevage ; attention aux malentendus" pour prolonger la réflexion

L'INFORMATION DU MOIS

COP 24 : des engagements largement insuffisants

Dans le domaine de l’évolution du climat, les derniers mois de 2018 ont, sur le plan international, été marqués par deux événements importants : l’adoption du rapport spécial du GIEC - le Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat - sur un réchauffement global limité à 1,5°C, en octobre, et la conférence des parties signataires de la convention climat, la COP 24, qui s’est tenue à Katowice en décembre.

Les engagements pris par l’ensemble des pays dans le cadre de l’accord de Paris sont largement insuffisants pour en respecter l’objectif de « contenir le réchauffement nettement en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels en poursuivant l’action pour le limiter à 1,5°C ».

Ils nous mettent sur une trajectoire d’un réchauffement supérieur à 3°C à horizon 2100 alors que le rapport spécial du GIEC confirme la nécessité de relever l’ambition de cet accord. En effet, il montre que chaque demi-degré compte : un climat à + 2°C par rapport à + 1,5°C, ce sont des événements extrêmes plus intenses, une montée du niveau de la mer plus importante, une perte de biodiversité et des risques d’extinctions multipliés par deux, la disparition annoncée des récifs de coraux tropicaux et une chute plus importante des rendements des principales cultures et du tonnage des pêcheries.

Limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à 2°C pourrait réduire de plusieurs centaines de millions les personnes exposées aux risques climatiques et susceptibles de basculer dans la pauvreté.

Il y a donc des avantages indéniables à limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à 2°C d’autant plus que cela peut aller de pair avec la réalisation d'autres objectifs du développement durable.

Mais cela impliquerait de réduire les émissions mondiales de CO2 de 45% en 2030 par rapport au niveau de 2010, d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et d’extraire du CO2 de l’atmosphère tout au long du 21e siècle. Ce n'est pas impossible mais demanderait des transitions sans précédent dans tous les aspects de la société.

La COP 24 a permis de finaliser les règles d’application de l’accord de Paris, ce qui était son objectif principal, mais elle a aussi montré la difficulté qu’il y aura à en relever l’ambition dans un contexte géopolitique rendu difficile par le retrait annoncé des Etats-Unis, deuxième pays émetteur de gaz à effet de serre après la Chine, et celui, envisagé, du Brésil.

Jean Jouzel, climatologue, membre de l’Académie des sciences, membre de l’Académie d’agriculture de France

RETOUR SUR LES PRÉCÉDENTES SÉANCES DE L'ACADÉMIE

Robotisation en élevage : état des lieux et évolution

16 janvier 2019

La robotisation en élevage se diversifie : distribution et gestion des rations alimentaires, nettoyage des installations, suivi de la santé et des performances des troupeaux. Elle concerne essentiellement l’élevage de vaches laitières, mais intéresse de plus en plus celui des chèvres laitières, des monogastriques et l’aquaculture. Les recherches se multiplient et de nouveaux métiers émergent.

Pour le grand public, il semble nécessaire de mieux expliquer que la robotisation n’éloigne pas l’éleveur de l’animal, mais qu’au contraire, elle participe à l’amélioration des conditions de vie des animaux d’élevage.

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Aspects sociétaux de la consommation de viande

23 janvier 2019

En France, la baisse de la consommation de viande est réelle et structurelle. Les raisons en sont multiples : religieuses, générationnelles et culturelles, nouvelle sensibilité vis-à-vis des animaux : cheval, lapin… Cette baisse de la consommation est européenne, à l’inverse des grands pays émergents.

Le monde français de l’élevage doit s’adapter aux marchés internationaux, et s’agrandir pour des raisons économiques et sanitaires. Cette évolution est en rupture avec l’image d’une agriculture familiale, ancrée dans l’imaginaire et confortée par la communication du monde agricole et de la distribution. Pour l’avenir, les jeunes éleveurs doivent apprendre à affronter les controverses et à expliquer l’évolution qualitative de leurs métiers.

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Agro-écologie

30 janvier 2019

L’agro-écologie est une façon de reconcevoir des systèmes de productions agricoles basés sur les fonctionnalités des écosystèmes. Elle vise la diminution des pressions sur l’environnement, la préservation des ressources naturelles, la durabilité des productions, la diversité des milieux et des paysages.

Un groupe de travail composé de membres de l’Académie d’agriculture a étudié les multiples facettes de l’agro-écologie, à la fois ensemble de pratiques, domaine de recherche et projet politique.

Trois exposés ont porté des regards sur le terrain, sur les sciences agronomiques et sur les perspectives de l’agro-écologie en Europe.

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LES PROCHAINES SÉANCES DE L'ACADÉMIE

Les séances hebdomadaires (#seanceshebdos) de l'Académie d'agriculture de France se tiennent chaque mercredi de 14h30 à 17h00 (sauf en périodes de vacances scolaires).

Elles sont gratuites et accessibles à toutes et tous.

Ce sont des moments "d'échanges privilégiés" avec des experts de renom sur les sujets traités.

L'agenda complet de ces #seanceshebdos est disponible > En cliquant ici

Voici la présentation de quelques-unes de ces futures séances :

L’eutrophisation : des mécanismes aux crises environnementales

6 février 2019

Les marées vertes bien connues sont les conséquences de l’eutrophisation du milieu provoquée par de fortes concentrations d’azote et de phosphore.

Ainsi, dans certaines zones côtières, les algues se développent de façon excessive, ce qui engendre une altération du milieu et des coûts économiques importants, en particulier pour le ramassage des algues. L’eutrophisation provoque également d’autres dysfonctionnements moins perceptibles des écosystèmes aquatiques.

Cette séance s’organisera en trois temps : la connaissance des processus d’eutrophisation, la perception de ce phénomène et sa dimension sociétale, la gestion de ces problèmes ces dernières années avec une analyse des succès et échecs.

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PAC et transition agroécologique et alimentaire : bilan et perspectives dans quatre pays de l’Union européenne

20 février 2019

Actuellement, les pratiques de production agricole et les modes de consommation alimentaire sont remis en question vis-à-vis de la santé et de l’environnement. Dans de nombreux pays, des initiatives émergent et permettent d’amorcer des transitions agroécologiques et alimentaires.

Au cours de cette séance de l’Académie, des représentants de quatre pays : Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Roumanie interviendront sur les nouvelles orientations des politiques publiques nationales et européennes et de la PAC qu’il faudrait engager en matière agricole, environnementale et alimentaire.

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Bois et aliments : amis ou ennemis ?

20 mars 2019

Depuis très longtemps, le bois est utilisé comme support ou emballage en contact direct avec les aliments. C’est même une obligation pour des produits de terroir labellisés.

Mais les développements de la médecine et des règles sanitaires peuvent présenter ce matériau poreux comme facteur de risque de contamination microbienne. Qu’en est-il exactement ?

Au cours de cette séance, des professionnels feront le point sur les emballages légers en bois pour les fruits et légumes, les planches d’affinage pour les fromages et l’association séculaire du chêne et du vin.

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LES AUTRES ACTIVITÉS DE L’ACADÉMIE

Colloque sur l’état de l’agriculture – Les agriculteurs face au changement

13 février 2019, dans les locaux de la Fédération nationale du Crédit agricole

L’agriculture est en évolution permanente. Chaque année, elle connaît des événements marquants, climatiques, économiques ou médiatiques. Ce prochain colloque, organisé par l’Académie d’agriculture avec la participation du Crédit agricole et de La France Agricole, fera la rétrospective de l’année 2018.

Mais l’essentiel est d’éclairer l’avenir. Pour cela, des responsables de filières viendront répondre à deux questions essentielles : « Quelles réponses aux attentes des citoyens et des consommateurs ? », « Comment trouver de la valeur ajoutée dans les filières industrielles et à l’export ? ». Ces témoignages permettront de mettre en lumière les capacités d’adaptation et la réactivité dont font preuve les agriculteurs et les filières agricoles.

> PLUS QUE QUELQUES PLACES DISPONIBLES ICI

L'Académie fera à nouveau de nombreuses interventions lors du Salon international de l'agriculture

23 février au 9 mars 2019, Paris

Son programme de présence et d'interventions sera bientôt disponible sur son site Internet

LES INITIATIVES DES PARTENAIRES DE L’ACADÉMIE

Graines d'Agriculteurs 2019, c'est parti !

>>> jusqu'au 29 mars 2019

Graines d’Agriculteurs est un concours "qui révèle les nouveaux talents de l’agriculture". C'est le seul trophée agricole "qui laisse le grand public décider des agriculteurs et des projets qu’il souhaite soutenir en votant".

L’édition 2019 est consacrée à la thématique de la gastronomie et s’adresse à tous les agriculteurs installés entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2017 et depuis plus d’un an dans toute la France.

Le concours Graines d’Agriculteurs est organisé par Terres Innovantes, le fonds de dotation de Jeunes Agriculteurs, en lien avec les partenaires historiques de l’agriculture : le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’Union des Industries de la Protection des Plantes (UIPP), le Crédit Agricole, Groupama, Total, la Confédération Nationale de l’Élevage, la Fondation Avril et l’Académie d’agriculture de France.

> En savoir plus

La SNHF lance ses Prix de projet et Prix de thèse 2019

>>>> avant le 15 mars 2019 !

Le Prix de Projet de la Société nationale d'horticulture de France (SNHF), ouvert aux étudiants Bac+2 à Bac+5, est destiné à valoriser et à récompenser les travaux ayant un intérêt scientifique et technique pour l’horticulture.

Le Prix de thèse de la SNHF, quant à lui, récompense un travail de thèse de doctorat ayant produit des résultats scientifiques innovants. Un thème particulier est affiché chaque année, correspondant au sujet du colloque du Conseil Scientifique de la Société. Pour l’année 2019, le thème retenu est : "Plantes et Côte d’Azur : le carnaval des sens".

> En savoir plus

ANALYSES DE THÈSES ET COMMUNICATIONS DE RECHERCHE DE JEUNES CHERCHEURS

Vous venez de passer votre thèse, manifestez-vous ! Vous pourrez alors candidater pour une médaille d’argent. Contactez, pour ce faire : Anne-Marie Hattenberger (am.hattenberger.alfort@wanadoo.fr)

> En savoir plus sur les thèses


Vous voulez écrire une communication de recherche si vos travaux présentent des résultats innovants et originaux. Vous trouverez les instructions rédactionnelles à respecter sur le site Internet de l'Académie.

> En savoir plus sur les communications de recherche

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Les actualités en matière de thèses :

Thèse de Joao Pedro Domingues : « Métabolisme socio-écologique des territoires d’élevage : une approche de comptabilité environnementale »

Thèse analysée par Joseph Bonnemaire, membre de l’Académie d’agriculture

Directrice de thèse : Muriel Tichit, directrice de recherche, Inra

Co-directeurs de thèse : Benoît Gabrielle, professeur, AgroParisTech et Augusto Gamero, professeur, USP, Brésil

Co-encadrant de la thèse : Thierry Bonaudo, maître de conférences, AgroParisTech.

Thèse de Coralie Picard : « Modélisation et optimisation de la gestion d’une épidémie : quel impact du paysage ? »

Thèse analysée par Guy Waksman, membre de l’Académie d’agriculture

Directeur de thèse : Gaël Thébaud, chargé de recherche Inra – BGPI

Co-encadrants de la thèse : Emmanuel Jacquot, directeur de recherche Inra – BGPI ; Samuel Soubeyrand, directeur de recherche Inra – Unité BioSP ; Pascal Hendrikx, chercheur Anses

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES AVIS, RAPPORTS, POINTS DE VUE D’ACADÉMICIENS ET NOTES ACADÉMIQUES

Les Avis, Rapports, Points de vue d'Académiciens et Notes académiques sont les synthèses de travaux collectifs de groupes de travail issus de l’Académie d'agriculture de France ou communs à plusieurs Académies.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici , > En cliquant ci et En cliquant ici

Secteur laitier par gros temps

C’est le titre inquiétant du document rédigé par Gilles Bazin, André Pflimlin et Thierry Pouch, tous trois membres de l’Académie d’agriculture.

Le secteur laitier a traversé une période très difficile de l’automne 2014 à la fin 2016. Les éleveurs français ont connu la chute des prix du lait et la dégradation des revenus a entraîné l’abandon de cette activité par de nombreux éleveurs.

Il est important de tirer les enseignements de cette crise. Toutefois, les auteurs de ce dossier considèrent « que les risques de déstabilisation du marché mondial du lait par une croissance de l’offre supérieure à la demande sont réels à moyen terme ». Ils préconisent la mise en œuvre préventive d’instruments de régulation, nécessaires pour un élevage durable, répondant aux attentes sociétales et préservant la vitalité de certains territoires ruraux.

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES POTENTIELS DE LA SCIENCE POUR UNE AGRICULTURE DURABLE

La rapidité des avancées scientifiques est actuellement considérable.

Ainsi, un groupe d'académiciens de différents horizons a pour mission d'étudier les nouvelles capacités de la science au profit de la production et de la qualité des produits, de leur conservation, mais aussi de la préservation de l’environnement.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation d'un thème qui y est développé. Nous vous indiquons le chapitre dans lequel il est classé, pour faciliter votre accès au PDF :

Les prairies, ressources pour l’élevage et l’environnement, un compromis indispensable pour l’agriculture

Les prairies ne doivent pas être considérées simplement comme une ressource alimentaire pour l’élevage des herbivores domestiques. Elles ont un fort potentiel pour coupler le carbone et l’azote et fournir des services environnementaux tels que la séquestration du CO2 atmosphérique et la protection des eaux de surface et des nappes. Elles sont également source de biodiversité. Cet article rappelle et précise l’importance de l’élevage, des prairies et de leur gestion raisonnée dans le cadre de systèmes agricoles durables.

Par Gilles Lemaire, membre de l’Académie d’agriculture de France

Article à consulter dans le chapitre « Ecologie : gestion des ressources sol-eau-espace en relation avec le développement socio-économique »

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES ARTICLES

Des articles portent sur des sujets très précis dans les domaines d'activités de l'Académie d'agriculture de France. Ils sont rédigés par des académiciens ou des personnalités externes présentées par un membre de la Compagnie.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation de quelques articles récents :

« Si on soigne les plantes et les animaux, c’est pour produire des aliments sains ! »

C’est ce que déclare Pierre Julienne dans le courrier des lecteurs de la France Agricole de janvier 2019. Pierre Julienne est directeur de haras en Normandie depuis une quarantaine d’années.

Membre de l’Académie d’agriculture, il rappelle dans ce court article quelques évidences pour les acteurs de la profession agricole : « Les maladies du blé, dites cryptogamiques (champignons), produisent des mycotoxines pouvant être mortelles pour l’homme, comme l’ergot du seigle. Il s’agit de toxines, certes naturelles, mais de toxines quand même » …

« Si on soigne nos plantes et nos animaux, c’est par devoir de produire des aliments sains et pas simplement pour le plaisir de travailler ni de dépenser notre argent » … « La chimie n’est pas synonyme de nocif, pas plus que le naturel l’est de garantie de meilleure santé ».

OGM : une source de progrès pour la santé

Dans un contexte de défiance du grand public vis-à-vis des OGM, Catherine Regnault-Roger, membre correspondant de l’Académie nationale de pharmacie et membre de l’Académie d’agriculture de France rappelle leurs intérêts thérapeutiques essentiels. Dès le début des années 2000, des modifications génétiques ont permis la synthèse d’insuline humaine pour le diabète, le traitement du nanisme par l’hormone de croissance, la production de vaccins (hépatite A, hépatite B, grippe, variole, poliomyélite, tétanos…)

Des plantes ou des animaux génétiquement modifiés sont utilisés pour produire des protéines d’intérêt pharmaceutique pour des maladies graves : thromboses, maladie de Gaucher, anémies, insuffisances rénales…

Au-delà des OGM, les nouvelles technologies d’édition du génome sont explorées pour accroître les possibilités de transplantations d’organes et ouvrent de grandes perspectives pour lutter contre les maladies génétiques rares.

Ce dossier très complet aborde également l’importance des biotechnologies dans les domaines de la santé animale, de la santé des plantes et de la qualité de l’environnement.

Par ailleurs, un ouvrage collectif de l’Académie d’agriculture intitulé « Au-delà des OGM : Science – Innovation – Société » aborde l’avenir des biotechnologies à travers les nouvelles techniques d’édition du génome qui permettent des modifications très précises et contrôlées.

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LA FORET ET LE BOIS EN FRANCE EN 100 QUESTIONS

L'encyclopédie "La forêt et le bois en 100 questions" est née du besoin d'une meilleure information sur la forêt française et ses enjeux. Il s’agit d'une publication collective, en 10 chapitres, sous forme de fiches, dont les rédacteurs sont des membres de l'Académie ou des experts extérieurs.

Vous trouverez l'intégralité de la publication > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation de quelques fiches :

Pourquoi couper des arbres ?

Pour satisfaire ses besoins en énergie et en matériaux, l’homme, tout au long de son histoire, a coupé des arbres.

Mais aujourd’hui, les coupes en forêt sont parfois mal comprises et mal perçues par le public. C’est le cas en particulier des coupes rases ou des coupes fortes qui peuvent avoir un impact visuel important. Cette fiche permet de mieux comprendre le rôle primordial des différentes coupes dans la gestion durable des forêts.

Par Wolfgang Ebbecke, Yves Birot et Bernard Roman-Amat, membres de l’Académie d’agriculture de France

Fiche à consulter dans le chapitre 8

Les forêts plantées en France : quelle importance, quelles évolutions, quel futur ?

L’homme sait planter des arbres depuis l’Antiquité. Mais les plantations forestières n’ont pris un réel essor qu’au 19e siècle, avec des objectifs de production ligneuse et de protection des milieux, et se sont amplifiées au 20e siècle.

Les forêts plantées ont souvent une image négative, du fait de leur nature jugée « artificielle » et ont connu un ralentissement de nouvelles plantations.

Aujourd’hui, les professionnels et l’Etat ont pris conscience de la nécessité des forêts plantées pour développer une économie verte basée sur le bois, atténuer le changement climatique et adapter les forêts, réduire le déficit de la balance commerciale… tout en satisfaisant aux principes d’une gestion durable.

Par Yves Birot, membre de l’Académie d’agriculture de France

Fiche à consulter dans le chapitre 8

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES REPÈRES

Ce sont des fiches pédagogiques très synthétiques comprenant un graphique commenté qui apporte un éclairage novateur sur un sujet concernant l’agriculture.

Vous trouverez l’intégralité de ces fiches en cliquant ici.

Voici, ci-après, la présentation du contenu de quelques fiches:

Répartition des alertes liées aux déclarations de mortalités aiguës et troubles des abeilles

Opinion répandue : « Il est aujourd’hui évident que les insecticides néonicotinoïdes sont responsables de la mortalité élevée des colonies d’abeilles domestiques »

L’analyse de l’Académie : « L’enquête 2015 conduite par les services de l’Etat montre que les pathologies restent un facteur explicatif dominant de la mortalité des colonies. Varroa destructor est un problème majeur… C’est un acarien parasite des abeilles qui affaiblit considérablement les colonies et transmet des virus pathogènes aux abeilles. La responsabilité des insecticides employés en agriculture a été particulièrement surveillée, mais n’a pu, à aucun moment, être démontrée ».

Consommation de bois de papeterie par rapport à l’accroissement annuel de la biomasse en forêt (2000 – 2017)

Opinion répandue : « La production de papiers et cartons, grosse utilisatrice de bois « frais », contribue à la surexploitation de la forêt, voire à sa régression »

L’analyse de l’Académie : « La production de papiers et de cartons est basée sur la pâte à papier provenant du bois et sur l’utilisation de papiers et cartons récupérés. En France, la pâte à papier est fabriquée pour les ¾ à partir de bois « frais » sous forme de rondins, issus de la récolte d’arbres en forêt. Il s’agit principalement d’arbres de faible valeur, de petite dimension ou mal conformés, enlevés dans les coupes d’éclaircie pour permettre aux arbres d’avenir de se développer. ¼ de la pâte est produite à partir de sous-produits résultant de la transformation du bois d’œuvre dans les scieries » … On est donc à l’opposé d’une surexploitation de la forêt.

A NOTER AUSSI...

Les événements qui ont déjà eu lieu sont cités ici pour information

Janvier 2019 – Rapport sur le « Bilan de la politique des pôles de compétitivité pour le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ».

Ce rapport vise à décrire l’apport des pôles de compétitivité dans l’accompagnement des politiques publiques. L’activité des pôles concerne quasiment l’ensemble des filières animales et végétales.

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Janvier 2019 – Avis sur « L’innovation en agriculture » du Conseil économique, social et environnemental (CESE).

L’agriculture est confrontée à des défis de tous ordres. Pour les surmonter, des solutions innovantes doivent être mises en œuvre. Cet avis du CESE formule « des préconisations qui mettent les femmes et les hommes au cœur des changements à conduire et visent à assurer leur acceptation par la société ».

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Janvier 2019 – Publication de la veille du Centre d’études et de prospective (CEP) du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation

Le CEP diffuse deux nouvelles publications

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Janvier 2019 – Parution de « l’Atlas français des bactéries du sol ».

Il a été rédigé par les spécialistes de l’unité mixte de recherche « Agroécologie » de Dijon. Ils soulignent que « les microorganismes du sol sont responsables des grandes fonctions comme la minéralisation de la matière organique, la dégradation des polluants, l’amélioration de la structure du sol, le stockage du carbone, la barrière aux pathogènes opportunistes… ».

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5 et 6 février 2019 – Assises territoriales de la transition agro-écologique et de l’alimentation durable – Montpellier

Ces assises s’adressent aux personnes impliquées dans la gestion du foncier, l’agroécologie, l’agriculture urbaine et péri-urbaine, les politiques alimentaires, la restauration collective, l’économie circulaire…

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7 février 2019 – Forum de L’Institut Carnot France Futur Elevage.

Il est organisé pour les entreprises avec des acteurs de la recherche agro-vétérinaire et trois instituts techniques des services à l’élevage – Paris.

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15 février 2019 – Colloque « Manger le vivant : les microbes, du sol au ventre ».

Longtemps associés aux maladies ou à la décomposition, les microbes sont aujourd‘hui réhabilités car nous savons maintenant qu’ils sont essentiels à notre santé. Ce colloque est le rendez-vous annuel proposé par la Chaire Unesco Alimentation du monde - Montpellier.

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20 au 24 février 2019 – « Les rencontres internationales de l’agriculture du vivant ».

Elles s’inscrivent dans un calendrier mondial autour de cette question « Comment réaliser cette agriculture qui régénère les sols, reconstruit les paysages et propose les produits dont on peut mesurer les valeurs nutritives, climatiques et environnementales ? » - Paris.

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25 février 2019 – Date limite pour apporter des contributions au colloque « la bioéconomie : organisation, innovation, soutenabilité et territoire ».

Ce colloque est organisé par la Société française d’économie rurale les 4 et 5 juin 2019 à Reims.

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1er mars 2019 – Date limite pour participer à l’appel à idées du Groupement d’intérêt scientifique (GIS) Elevage.

Il s’adresse à tous les acteurs de la recherche et du développement intéressés par la thématique « animaux x systèmes d’élevage x territoires ».

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Du 11 mars au 17 mai 2019 : MOOC BIO.

Cette seconde édition de formation en ligne partage le savoir-faire et l’expertise de nombreux partenaires. Elle doit permettre à un large public de se forger un avis éclairé et argumenté sur l’agriculture biologique.

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Du 20 mars au 8 mai 2019 : MOOC Semences – Quels enjeux pour notre avenir ?

Ce cours en ligne proposé par Agrocampus Ouest, le Groupement national interprofessionnel des semences (GNIS) et Agreenium a fédéré 60 intervenants reflétant la grande diversité des acteurs du secteur. Il est destiné à tout public intéressé par les semences.

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LES OUVRAGES PROPOSÉS PAR L'ACADÉMIE

Vous avez apprécié un ouvrage. Pour qu’il puisse paraître dans ce chapitre,
contactez : Christine Ledoux (
christine.ledoux@academie-agriculture.fr)

Les ouvrages présentés sur le site Internet de l’Académie d'agriculture de France ont été lus très attentivement par un Académicien. Vous disposez ainsi d'une analyse, qui vous permettra de mieux appréhender son contenu et connaître tout ce qu'il peut vous apporter.

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Le foncier, entre propriété et expertise

En 2015, dans son engagement pour le développement durable, l’ONU indiquait cet objectif : « D’ici à 2030, faire en sorte que tous les hommes et les femmes, en particulier les pauvres et les personnes vulnérables, aient les mêmes droits aux ressources économiques et qu’ils aient accès aux services de base, à la propriété et au contrôle des terres… »

La sécurisation foncière est donc un objectif majeur dans les pays émergents, car facteur de paix et de développement économique. L’ouvrage de Gérard Chouquer, historien de la propriété, du cadastre et du droit agraire, apporte une analyse clairvoyante et les éclairages indispensables pour assurer la garantie des droits de propriété. Son analyse juridique s’adresse aux magistrats, universitaires et étudiants ainsi qu’aux élus locaux, responsables administratifs et géomètres-experts.

Finance, Climat, Réveillez-vous ! Les solutions sont là

« Le but de ce petit livre est à la fois simple et audacieux : permettre à tous de comprendre la réalité du dérèglement climatique, la nécessité d’une réponse radicale et urgente, mais aussi - bonne nouvelle ! – de découvrir les solutions qui sont à portée de main ».

Les trois auteurs, Jean Jouzel, climatologue, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie d’agriculture de France, Anne Hessel, docteur en médecine et docteur en chimie et Pierre Larrouturou, ingénieur agronome, ont ainsi présenté leur ouvrage d’une façon volontairement optimiste.

L’urgence climatique est devant nous, et chacun peut et doit agir. Mais les politiques ont la lourde responsabilité de s’engager sur un pacte européen climat – emploi.

Alimentation des ruminants

Cet ouvrage collectif permet d’apporter des réponses aux défis émergents en nutrition animale : qualité des produits, santé animale, émissions dans l’environnement.

Les systèmes alimentaires proposés reposent en partie sur les flux de nutriments issus de la digestion, sur les interactions digestives et sur les types et niveaux de production animale. Les besoins des animaux ont été revus en fonction des réponses aux différents régimes alimentaires et de la répartition des nutriments entre les fonctions d’entretien, de production et de réserves corporelles. Cet ouvrage de 730 pages, d’une portée internationale, est essentiel pour les professionnels de l’élevage et les chercheurs, enseignants et étudiants concernés par la nutrition et l’alimentation des ruminants.

EN DÉBAT...

Faut-il opposer agriculture biologique et biotechnologies ?

Dans cet article paru dans la revue « Science et pseudo-sciences », Gil Kressmann, économiste et membre de l’Académie d’agriculture s’interroge sur la vive opposition entre agriculture biologique et biotechnologies. En effet, grâce au génie génétique, des plantes peuvent être créées pour être plus résistantes aux insectes, aux maladies, à la sécheresse, et aussi moins exigeantes en fertilisation… L’auteur estime que « les acteurs économiques du bio voient d’un mauvais œil toute avancée de l’agriculture conventionnelle susceptible de la rendre écologiquement plus séduisante aux yeux des consommateurs ».

En réalité, les biotechnologies peuvent apporter beaucoup à l’agriculture biologique. Ainsi, la variété de blé Renan, très utilisée en bio, descend d’un ancêtre conçu par transfert de gènes d’autres espèces. Les gènes de résistance aux rouilles jaune, noire, brune, et aux nématodes, viennent d’un fragment chromosomique entier d’Aegilops ventricosa, une graminée sauvage.

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« Quand des contrevérités sont encore diffusées en prime time »

C’est le titre du communiqué de presse que vient de publier L’Association française pour l’information scientifique (AFIS) pour dénoncer les contrevérités du magazine « Envoyé spécial » du 17 janvier 2019.

Suite à une analyse détaillée du reportage, l’AFIS a également publié sur son site un long article intitulé « Glyphosate sur France 2 : décryptage de deux heures de désinformation ». Elle décrit les nombreuses défaillances dans le traitement de l’information. Elle précise que son « propos n’est pas de défendre l’usage d’un herbicide ou l’activité d’une entreprise commerciale, mais de défendre une information scientifique rigoureuse et impartiale, condition indispensable pour que les citoyens soient le mieux à même de prendre position dans le débat public ».

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« Envoyé spécial – désinformation sur France 2 »

Le collectif « Science-Technologies-Actions » a également diffusé ce communiqué de presse consacré à l’émission d’Envoyé spécial. Ce collectif est composé de chercheurs, d’ingénieurs, de médecins, d’enseignants et citoyens qui partagent l’objectif « de faire entendre la voix de la raison, de l’approche scientifique et du progrès, notamment auprès des décideurs et des médias ».

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« Nos réponses aux intox qui circulent sur les réseaux sociaux »

Suite à de nombreuses réactions de spectateurs, de scientifiques mais aussi de professionnels des médias très critiques sur la partialité de son émission, « Envoyé spécial » a souhaité faire une mise au point en ligne intitulée « Nos réponses aux intox qui circulent sur les réseaux sociaux ».

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LES SERVICES DE L’ACADÉMIE

Le fonds documentaire de l’Académie accessible sur Gallica

Un contrat de numérisation des principales collections de la bibliothèque de l’Académie a été passé avec la Bibliothèque nationale de France (BnF).

La collection complète jusque 2002 des Bulletins, Mémoires et Comptes-Rendus de notre compagnie depuis son origine en 1761 a été livrée à la BnF en mars 2010.

Sur les 232.000 pages confiées à la BnF (notre collection complète) 160.000 pages sont en ligne soit 69% se décomposant ainsi : 92 % pour le 18ème siècle, 79% pour le 19ème siècle et 58% pour le 20ème siècle.

La plupart des documents en ligne permettent une recherche par mot, ceci grâce à l’opération de reconnaissance des caractères.

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La location des salles historiques de l’Académie

Situées au cœur de Paris, 18, rue de Bellechasse - Paris 7ème arrondissement, les salles de l'Académie d'agriculture de France peuvent être réservées pour des réunions.

Contact : EasyRéunion

Réservation en ligne

Le MENSUEL est une publication de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de la publication : Constant Lecoeur
Rédacteur en chef : Christian Saber
Secrétaire de rédaction : Philippe Kim-Bonbled

Comité de rédaction : Catherine Aubertin, Jean-Louis Bernard, Michel Candau, Marie-Françoise Chevallier-Le Guyader, Jean-François Colomer, Andrée Dessert-Corvol, Anne-Marie Hattenberger, Philippe Kim-Bonbled, Constant Lecoeur, Christian Saber, Nadine Vivier, Guy Waksman.

Sources photographiques : Académie d’agriculture, Tessier – Delaval, Le Parisien, ANIA, ESCo – Ifremer, Grenoble Alpes Métropole, jaimelafrance. tourisme, La France Agricole, Wikimédia Communs, bookofdante, Diabète CHL, Wikiwand, BNP Paribas

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