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N°54 - mai 2020

54
05/2020

Le Mensuel

N°54 / Mai 2020

ÉDITORIAL

Anna Samoyloya - Unsplash

Covid-19 : sécurité sanitaire et sécurité alimentaire en Europe et en Afrique: mêmes enjeux, mêmes défis (extraits)

Le Covid-19 a engendré une crise sanitaire mondiale sans précédent par la rapidité de sa propagation et de son évolution. Nous craignons que cette crise sanitaire engendre une crise alimentaire et humanitaire encore plus grave, notamment pour les pays du Sud, et nous nous interrogeons sur la « survie » de la mondialisation des marchés agricoles.

  • Pourquoi ?

Les mesures de confinement provoquent un arrêt brutal de la plupart des activités économiques et une récession mondiale. Ce seront les populations les plus pauvres et les plus fragiles qui auront le plus de mal à faire face à la crise, et particulièrement dans la fonction vitale de se nourrir.

En effet, certaines productions agricoles pour l’exportation subiront de fortes baisses, engendrant la perte de revenu des producteurs, en Europe comme en Afrique. Inversement, les importations de produits alimentaires subiront de fortes perturbations avec des risques évidents de sous-approvisionnement des marchés intérieurs des pays importateurs.

Nous proposons donc une approche volontariste, fondée sur nos expériences des situations au sud, en Afrique, et au nord, en France.

  • Quelles sont nos propositions :

- Rechercher l’autosuffisance pour les produits stratégiques :

L’Afrique est encore beaucoup trop un continent importateur pour fournir les volumes de céréales et de protéines animales nécessaires à l’alimentation de sa population. Il faut donner une nouvelle ampleur à des projets permettant d’accroître les productions locales de blé, de riz, de maïs, de mil, de fruits et légumes, de viandes, de poissons…

En Europe, certaines productions sont encore trop dépendantes de l’extérieur, les élevages hors-sol en étant un bon exemple. Pourquoi l’Europe ne déciderait-elle pas d’avoir une « Politique Alimentaire Commune », en lieu et place de la PAC de plus en plus décriée ?

- Redonner de l’attractivité aux métiers de l’agriculture :

En Afrique, mais aussi en Europe, il faudra redonner aux métiers de l’agriculture, de l’agroalimentaire et du monde rural l’attractivité qu’ils ont perdue. C’est d’une importance première pour aider les jeunes générations qui ont une mauvaise image des métiers agricoles.

Dans le contexte africain, il faut, de toute urgence, transformer les demandeurs d’emplois en porteurs de projets et miser sur l’innovation technologique. Cet objectif appelle des réformes majeures, surtout dans l’enseignement, qui doit être un cadre préparant à la vie professionnelle plutôt qu’un système tendant à la formation de futurs salariés.

- Fortifier la recherche scientifique et technique :

Cette crise sanitaire rappelle l’importance de l’expertise et des travaux de recherche, mais elle montre aussi les limites de la science confrontée aux aléas de la nature.

Sur ce point, il paraît essentiel de renforcer considérablement les échanges et travaux de recherche entre l’Europe et l’Afrique. Nous disposons sur ces deux continents très proches d’un patrimoine naturel et domestique, végétal et animal, inestimable. Pour assurer le développement d’une agriculture durable, la conservation de cette richesse génétique est un atout majeur.

- Assurer des stockages alimentaires de précaution :

Les premières semaines de la crise du Covid-19 ont montré à quel point il importe de disposer partout des matériels et des produits indispensables.

Il faut que notre monde apprenne à éviter les gaspillages alimentaires, à réduire les pertes post-récolte et à constituer des stocks de sécurité conséquents pour faire face à l’incertitude.

Une fois ce Covid-19 vaincu, quel sera le prochain défi pour notre humanité ? En tout état de cause, l’enjeu alimentaire doit, impérativement et sans délai, être mieux pris en charge.

Jacques Brulhet – Vice-président de l’Académie d’agriculture de France

Papa Abdoulaye Seck – Membre de l’Académie d’agriculture de France, ancien ministre de l’agriculture et de l’équipement rural du Sénégal

> Lire l'article (daté du 8 avril 2020)

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Dans le prochain Mensuel de juin 2020, nous vous présenterons un texte sur « l’actualité et la nécessité d’une reterritorialisation des systèmes alimentaires ».

Ce texte daté du 3 avril 2020 est déjà accessible sur le site internet de l’Académie > Ici

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L'INFORMATION DU MOIS

Anna Samoyloya - Unsplash

Une plateforme interacadémique face à la crise sanitaire actuelle

L’Académie d’agriculture de France vient d’y rejoindre les Académies des sciences, de médecine, de pharmacie et des technologies.

La finalité de cette plateforme interacadémique est "d’utiliser les ressources de l’intelligence collective et partagée des membres des Académies participantes pour réfléchir sur le rôle de la science et de la technologie dans la gestion de la crise sanitaire actuelle de façon à identifier à court, moyen et long terme, quelques bénéfices à en tirer".

Ces éléments pourraient ensuite être transmis à l’Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) pour aider à sa réflexion et à ses prises de position.

Quatre sujets ont été retenus :

1. Le benchmarking des solutions utilisées par les différents pays pour préparer la sortie de crise sanitaire et les enseignements à tirer pour notre pays.

2. La résilience de l’industrie française : Une partie de l’économie française n’est pas confinée, ne serait-ce que parce qu’il faut assurer des fonctions essentielles comme la nourriture, l’énergie, l’eau et les télécoms, la pharmacie, la production et la distribution alimentaires, les services en général…. Quelles sont les "bonnes pratiques" (s’il y en a) qui ont été mises en place dans ces entreprises ou services publics pour assurer aux personnels des conditions de travail sécurisées et pour se prémunir des ruptures éventuelles dans la chaîne d’approvisionnement ? Quels sont les problèmes identifiés et les solutions pour y faire face ? Quel rôle de l’Etat et des structures associatives ? Quelles sont les technologies dont la conception ou la production sont à relocaliser en France ou en Europe ou à conserver pour le maintien de la souveraineté nationale ?

3. Le rôle des plateformes et l’apport du numérique : Dans la crise actuelle, le rôle des plateformes numériques pour le maintien d’une certaine activité économique et du lien social apparaît évident. Les nombreuses expériences en cours légitimisent très largement une transformation inéluctable de la société et peuvent servir de tremplin à son adoption de plus en plus généralisée et rapide. Quelle rémanence est à prévoir et à organiser pour la généralisation de ces technologies dans le tissu économique national et européen et leur appropriation par l’Etat et l’économie nationale de façon générale ?

4. Le développement durable : Compte tenu des dégâts économiques causés par la crise sanitaire, la remise en route du pays nécessite une réflexion particulière centrée sur les objectifs du développement durable. L’adaptation des projets technologiques à venir sera analysée à la lumière de ces objectifs ainsi que ceux concernant l’éducation des jeunes et leur préparation à un environnement renouvelé.

L'Académie d'agriculture de France s'est montrée particulièrement intéressée par les travaux menés sur le développement durable.

Elle a d'ailleurs, d'ores et déjà, transmis ses positions en la matière concernant la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire, la territorialisation des systèmes alimentaires ainsi que les relations Nord-Sud.

LES PROCHAINES CONFÉRENCES

DE L’ACADÉMIE

En raison des mesures de confinement, l’Académie d’agriculture de France a dû reporter des séances prévues au cours de ce printemps, ou les adapter à la visioconférence.

De nouvelles conférences webinaires sont également proposées.

Vous pouvez consulter le programme complet, qu'elle propose avec son partenaire Agreenium, ET VOUS INSCRIRE > ici

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« Quelle stratégie pour renforcer la compétitivité des PME agroalimentaires françaises dans un contexte de crise systémique »

6 mai 2020 de 14h30 à 16h30

La compétitivité, pour une entreprise, un pays ou un territoire, est la capacité à maintenir et développer sa part de marché. Sur le marché international, la part de marché pour les produits agricoles et alimentaires situe la France en 6e position mondiale en 2017, alors qu’elle était au 4e rang il y a 10 ans.

L’objectif de cette conférence est de porter un diagnostic sur la compétitivité des PME agroalimentaires qui forment un tissu industriel encore dense en France et de suggérer des orientations stratégiques dans ce secteur essentiel pour les territoires ruraux.

> S'incrire

« L’évolution biologique, belle-au-bois-dormant de l’agriculture ? Pour une agriculture évolutionniste »

6 mai 2020 à 17h00

Conférence de Marc-André Sélosse, membre de l’Académie d’agriculture.

> S'incrire

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« Différences méthodologiques entre recherche et expertise sanitaire »

13 mai 2020 à 14h30

Conférence de Philippe Stoop, membre de l’Académie d’agriculture.

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« L’élevage français aux défis du renouvellement des générations et de la compétitivité »

27 mai 2020 de 14h30 à 16h30 (A confirmer)

L’agriculture est confrontée à un défi démocratique sans précédent et le renouvellement des générations constitue un enjeu majeur. Les filières élevage sont les plus impactées. La transmission y est en effet plus difficile en raison des faibles revenus, de l’importance du capital à mobiliser et des contraintes de travail.

Comment les autres pays s’adaptent-ils pour être compétitifs sur les marchés extérieurs ?

Quels enseignements peut-on en tirer pour que l’élevage français retrouve sa place et améliore son attractivité ?

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« Le phosphore : nutrition des plantes, qualité des eaux et gestion durable d’une ressource non renouvelable »

03 juin 2020 de 14h30 à 16h30 (A confirmer)

Le phosphore est indispensable aux êtres vivants. Sa disponibilité est essentielle pour les plantes et d’importantes recherches ont porté sur la dynamique du phosphore dans le système sol-plante. Le phosphore contribue également à l’eutrophisation des écosystèmes aquatiques et des travaux ont été conduits pour comprendre les flux de phosphore à partir des parcelles agricoles. Enfin, les ressources en roches phosphatées se raréfient et sont détenues par un très petit nombre de pays. L’Union Européenne ne dispose quasiment d’aucune ressource.

Cette séance a donc pour objectif de faire le point sur les connaissances relatives à ces différents enjeux.

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« Incendies, Forêts et Société : vivre avec un risque accru »

10 juin 2020 de 14h30 à 16h30 (A confirmer)

Quelles sont les causes des incendies de forêt et de leurs évolutions ? Comment y faire face dans un contexte où les changements climatiques et d’usage des sols aggravent le risque lié au feu ? A quelles conditions ce risque peut-il être maintenu à un niveau tolérable et acceptable socialement, économiquement et écologiquement ? Peut-on « aménager les territoires » pour qu’ils soient plus résilients vis-à-vis des incendies de forêt ?

Autant de questions que cette séance se propose d’éclairer.

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« Les secrets de la longévité des graines »

24 juin 2020 de 14h30 à 16h30 (A confirmer)

En agriculture, les semences incluent les graines et d’autres organes de reproduction : bulbes, tubercules…

Les graines dites orthodoxes supportent la dessiccation et conservent leur pouvoir germinatif pour de longues périodes (dormance) et peuvent par conséquent être entreposées sèches jusqu’à leur utilisation. La longévité des graines est essentielle pour la conservation de la biodiversité et la réussite des cultures. La graine orthodoxe possède une grande diversité de systèmes lui permettant de maintenir sa capacité germinative.

La graine est ainsi un modèle de choix pour étudier la longévité et le vieillissement et cette séance académique est dédiée aux connaissances actuelles dans ce domaine.

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ANALYSES DE THÈSE ET COMMUNICATIONS DE RECHERCHE DE JEUNES CHERCHEURS

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Vous venez de passer votre thèse, manifestez-vous ! Vous pourrez alors candidater pour une médaille d’argent. Contactez, pour ce faire : Anne-Marie Hattenberger (am.hattenberger.alfort@wanadoo.fr)

> En savoir plus sur les thèses


Vous voulez écrire une communication de recherche si vos travaux présentent des résultats innovants et originaux. Vous trouverez les instructions rédactionnelles à respecter sur le site Internet de l'Académie.

> En savoir plus sur les communications de recherche

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Les actualités en matière de thèses :

Thèse de Timothée Fouqueray : « Adaptations aux incertitudes climatiques de long terme : trajectoires socio-écologiques de la gestion forestière française »

Thèse analysée par Bernard Roman-Amat, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de thèse : Nathalie Frascaria Lacoste, professeur AgroParisTech

Co-directeur de thèse : Michel Trommetter, directeur de recherche INRAE

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Thèse de Julien Sarron : « Estimation spatialisée des rendements d’une culture pérenne en Afrique de l’Ouest : le cas du manguier au Sénégal »

Thèse analysée par Philippe Gate, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de thèse : Eric Malézieux, chercheur CIRAD

Co-encadrant : Emile Faye, chercheur CIRAD

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Thèse de Camille Piponiot : « Quel futur pour les forêts de production en Amazonie ? Du bilan carbone de l’exploitation forestière à la recherche de compromis entre services écosystémiques (Bois d’œuvre, biodiversité et carbone)

Thèse analysée par Meriem Fournier, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de thèse : Bruno Hérault, chercheur CIRAD

Co-directeur de thèse : Plinio Sist, chercheur CIRAD

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES AVIS, RAPPORTS, POINTS DE VUE D’ACADÉMICIENS ET NOTES ACADÉMIQUES

Les Avis, Rapports, Points de vue d'Académiciens et Notes académiques sont les synthèses de travaux collectifs de groupes de travail issus de l’Académie d'agriculture de France ou communs à plusieurs Académies.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici, pour les Avis > En cliquant ici, pour les Points de vue d'Académiciens et > En cliquant ici, pour les Notes académiques

Avis sur la «réécriture du génome, éthique et confiance»

La Cour de justice de l’Union européenne, sur la base de la directive européenne 2001-18, a rendu en 2018 une décision classant les produits issus de ces techniques parmi les OGM, indépendamment de l’évolution scientifique de ces 20 dernières années.

Depuis 2017, un groupe de travail constitué de 34 membres de l’Académie d’agriculture de France a analysé ces technologies, plus précises, plus rapides, moins chères que les méthodes antérieures, et dans certains cas sans introduction d’ADN extérieur.

Après analyse d’exemples concrets très divers, il ressort que chaque cas est singulier, et que cette diversité doit être prise en considération tant au niveau des bénéfices que des risques éventuels.

L’Académie d’agriculture de France affirme le bien-fondé d’utiliser ces techniques pour des objectifs de recherche cognitive, comme c’est déjà le cas en santé humaine. Elle est convaincue que leurs applications font partie des solutions pour contribuer à relever les défis mondiaux urgents actuels : biodiversité, changement climatique, évolution de la population mondiale, et qu’elles peuvent s’inscrire dans les priorités actuelles, comme l’agroécologie ou le bien-être animal.

L’Académie demande avec insistance aux pouvoirs publics de sortir d’une position attentiste et formule huit recommandations à leur attention : elle propose des pistes concrètes pour des actions responsables respectant le principe de précaution.

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES POTENTIELS DE LA SCIENCE POUR UNE AGRICULTURE DURABLE

La rapidité des avancées scientifiques est actuellement considérable.

Ainsi, un groupe d'académiciens de différents horizons a pour mission d'étudier les nouvelles capacités de la science au profit de la production et de la qualité des produits, de leur conservation, mais aussi de la préservation de l’environnement.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation d'un thème qui y est développé. Nous vous indiquons le chapitre dans lequel il est classé, pour faciliter votre accès au PDF :

« Production agricole et ressources naturelles : vers une agriculture plus écologique »

Pendant longtemps, les hommes ont cru que la nature était immuable et éternelle. Certaines espèces étaient hostiles, et il fallait s’en protéger. D’autres étaient utiles, et il fallait s’en servir, sans modifier l’ordre naturel des choses.

Mais les sciences nous ont appris que rien n’échappe au changement.

Dans ce document, l’auteur analyse les productions potentielles de masse qu’il compare à la production réelle de biomasse et à la production agricole et détaille les prélèvements d’eau et de minéraux pour l’agriculture. Il rappelle que les ressources naturelles ne sont pas infinies. Le fonctionnement des écosystèmes naturels peut ainsi être source d’inspiration pour améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources des cultures.

Par Bernard Saugier, membre de l’Académie d’agriculture

Article à consulter dans le chapitre « Ecologie : gestion des ressources sol-eau-espace en relation avec le développement socio-économique »

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES ARTICLES

Des articles portent sur des sujets très précis dans les domaines d'activités de l'Académie d'agriculture de France. Ils sont rédigés par des académiciens ou des personnalités externes présentées par un membre de la Compagnie.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation d'un article récent :

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L’utilité des plantes et des biotechnologies végétales pour produire des vaccins susceptibles de lutter contre la pandémie de Covid-19

La pandémie de Covid-19 causée par le SARS-CoV-2 a provoqué une crise sans précédent, qui affecte lourdement la santé humaine ainsi que l'économie mondiale. Aucun traitement ou vaccin spécifique au SARS-CoV-2 n'est actuellement disponible en raison de la nouveauté de ce virus. Par conséquent, il est urgent de développer rapidement des vaccins efficaces contre le SARS-CoV-2.

L’article fait écho aux travaux récents soulignant l’intérêt de l’usage des plantes pour lutter contre cette pandémie.

Article rédigé par la Section des Sciences de la vie de l’Académie d’agriculture de France

Daté du 29 avril 2020

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L’autonomie en protéines de l’élevage européen est-elle à notre portée ?

Dans cet article paru dans la revue Fourrages, André Pflimlin rappelle que les importations de soja proviennent des Etats-Unis, du Brésil et d’Argentine où la part de soja OGM dépasse 90%.

En France, le soja ne représente que 50% des tourteaux utilisés pour l’élevage porcin et bovin. L’autorisation, dans certains cas, de mentionner l’absence d’OGM sur l’étiquette des produits a permis le développement de filières d’élevage non OGM malgré un surcoût de 80 euros/tonne de tourteau.

Une estimation montre que, en France, le soja OGM importé pourrait aisément être remplacé par du soja non OGM cultivé en France ou par l’accroissement de surfaces en légumineuses (pures ou en association).

Un plan Protéines favoriserait l’autonomie en protéines et l’évolution vers des systèmes plus durables.

André Pflimlin, ancien président de l’Association Française pour la Production Fourragère (AFPF), est membre de l’Académie d’agriculture de France

Article daté du 19 février 2020

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Agir au Sud pour lutter contre les zoonoses est une nécessité impérieuse

L’association « Agronomes et vétérinaires sans frontières » (AVSF) a publié dans sa revue cet article le 30 mars 2020.

Les auteurs dressent d’abord un historique des différentes zoonoses, qui sont des maladies qui se transmettent naturellement des animaux vertébrés à l’homme.

Ils énumèrent les raisons de leur ampleur géographique actuelle : accroissement de l’espérance de vie et donc baisse globale de l’immunité, conflits et déplacements de populations, impact du changement climatique sur les zones de répartition des espèces à la source des virus et de leur propagation, mondialisation des échanges.

Ils rappellent que sur plusieurs continents, les risques liés à l’intensification des systèmes agricoles et des élevages empiétant sur des zones forestières «qui hébergent nombre d’espèces réservoirs ou vecteurs des zoonoses».

Surtout, ils présentent les propositions qui leur semblent essentielles :

  • Au Sud, renforcer des services de soins et de surveillance épidémiologique de proximité,
  • Promouvoir partout dans le monde l’agroécologie et des systèmes agricoles et d’élevage paysans respectueux de la biodiversité et de l’environnement,
  • Relocaliser les échanges et sécuriser les marchés,
  • Éduquer, former et travailler ensemble pour améliorer la santé des hommes, des animaux et de l’environnement.

Les auteurs de ce document sont Frédéric Apollin, Manuelle Miller, Hervé Petit, et Barbara Dufour qui est également membre de l’Académie d’agriculture de France

Article daté du 15 avril 2020

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Le sarrasin, promis à un bel avenir

Christian Férault, membre de l’Académie d’agriculture de France, a consacré un grand article au sarrasin dans la revue « Paysans et Société ».

Il fait l’éloge de cette plante qui fut autrefois cultivée à grande échelle dans de nombreux pays.

Pour les agriculteurs, c’est une culture simple et peu coûteuse, au développement rapide, et sans intrants. C’est une plante d’intérêt « agroécologique », très nettoyante dans les rotations.

En France, le sarrasin connaît un nouveau succès avec la vogue des crêpes salées et de l’alimentation biologique et sans gluten.

Article daté du 1er avril 2020

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DIFFUSION DES CONNAISSANCES

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LA FORÊT ET LE BOIS EN FRANCE EN 100 QUESTIONS

L'encyclopédie "La forêt et le bois en 100 questions" est née du besoin d'une meilleure information sur la forêt française et ses enjeux. Il s’agit d'une publication collective, en 10 chapitres, sous forme de fiches, dont les rédacteurs sont des membres de l'Académie ou des experts extérieurs.

Vous trouverez l'intégralité de la publication > En cliquant ici

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES REPÈRES

Ce sont des fiches pédagogiques très synthétiques comprenant un graphique commenté qui apporte un éclairage novateur sur un sujet concernant l’agriculture.

Vous trouverez l’intégralité de ces fiches > En cliquant ici

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES QUESTIONS SUR...

Ce sont des fiches de synthèse sur des questions d’intérêt général. Elles permettent d’appréhender simplement un sujet complexe ou peu connu.

Vous trouverez l’intégralité de ces fiches > En cliquant ici

A NOTER AUSSI...

L’Académie d’agriculture vous propose sur son site Internet un calendrier de l’actualité de l’agriculture, de l’environnement et de l’alimentation. Ce calendrier est mis à jour avec les événements qui sont portés à la connaissance de l’Académie.

Vous trouverez ci-dessous quelques informations d’actualité :

• Communiqués de presse de l’Académie vétérinaire de France sur la crise COVID-19:

  • « La santé publique vétérinaire, un maillon essentiel dans la prévention des épidémies »,
  • « Protection de la chaîne alimentaire pendant l’épidémie de COVID-19 »,
  • « COVID-19 chez les chats, furets et chiens ».

• Parution du rapport d’activité 2019 de l’Institut agronomique, vétérinaire et forestier de France (Agreenium).

• Éleveurs laitiers : « Votre expérience intéresse la science » - Enquête menée par une doctorante pour « étudier en profondeur l’évolution du marché du lait de vache ».

• Covid-19 : les établissements d’enseignement supérieur membres de l’Agence universitaire de la francophonie et ses partenaires se mobilisent.

• Présentations orales des rencontres 2019 du Comité français d’étude et de développement de la fertilisation raisonnée (COMIFER).

• Publication de la lettre du blog de veille du Centre d’études et de prospective (CEP) du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation – avril 2020.

> En savoir plus

LES OUVRAGES PROPOSÉS PAR L'ACADÉMIE

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Vous avez apprécié un ouvrage. Pour qu’il puisse paraître dans ce chapitre,
contactez : Christine Ledoux (christine.ledoux@academie-agriculture.fr )

Les ouvrages présentés sur le site Internet de l’Académie d'agriculture de France ont été lus très attentivement par un Académicien. Vous disposez ainsi d'une analyse, qui vous permettra de mieux appréhender son contenu et connaître tout ce qu'il peut vous apporter.

> En savoir plus

Glyphosate, l’impossible débat

Gil Rivière-Wekstein, rédacteur du site « Agriculture et environnement », s’attache à décrypter les débats et décisions politiques dans les domaines de l’agriculture et de l’environnement. C’est ainsi qu’il a consacré un ouvrage aux « intox, mensonges et billets verts » liés au glyphosate.

En effet, cette substance active tant décriée avait satisfait depuis de nombreuses années à toutes les étapes d’homologation dans différents pays et aux évaluations d’une douzaine d’agences de sécurité sanitaires et alimentaires mondiales.

Avec ce livre, l’auteur nous présente le roman d’une véritable opération de manipulation des médias et de l’opinion.

> Lire la présentation de l'ouvrage

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Le climat qui cache la forêt. Comment la question climatique occulte les problèmes d’environnement

Guillaume Sainteny, enseignant sur le développement durable à AgroParisTech ne doute pas du changement climatique. Par contre, il s’inquiète des priorités au niveau des moyens d’actions à mettre en œuvre.

Selon lui, il faut en priorité « anticiper » le changement climatique en luttant drastiquement contre ses causes qui sont liées à la dégradation de l’environnement au niveau de la planète : mauvaise qualité de l’air, de l’eau, dégradation des biotopes et de la biodiversité…

Il pointe les mesures très coûteuses et les dérives mercantiles des acteurs qui agissent pour « atténuer » le réchauffement climatique.

Ce livre très argumenté est riche de faits et de chiffres.

> Lire la présentation de l'ouvrage

Steak barbare - Hold-up végan sur l’assiette

En Amérique et en Europe, des mouvements dénoncent activement la consommation de viande, issue d’une production industrielle à l’opposé du bien-être animal, gourmande en eau, favorable à la déforestation et au réchauffement climatique, et dont le marché serait contrôlé par de très grandes entreprises.

Dans son ouvrage, Gilles Luneau révèle l’autre face, celle d’une viande de remplacement basée sur les substituts des végétaux, la culture de cellules et les protéines de synthèse. Un univers très actif aux Etats-Unis, composé de start-up, de laboratoires de recherche, d’incubateurs, de fonds d’investissement, de fondations, de réseaux d’influence et de réseaux commerciaux.

Une offensive économique est lancée. Elle démarre maintenant en Europe, où elle représenterait une véritable rupture de civilisation.

> Lire la présentation de l'ouvrage

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Idées reçues et agriculture - Parole à la science

Cet ouvrage a été la première édition du Comité Livres de l’Académie d’agriculture de France. 10 académiciens y présentent leurs points de vue sur des sujets qui font l’objet de débats médiatiques (biodiversité, abeilles, pesticides, alimentation bio, perturbateurs endocriniens, OGM...), sans que les connaissances scientifiques ne soient prises en compte.

Ce livre répond donc aux missions de l’Académie : « réfléchir sur le progrès », « expliquer les enjeux techniques, économiques, sociaux et environnementaux », « éclairer la société et les décideurs ».

L’Académie d’agriculture souhaite participer à l’effort de solidarité et est heureuse de pouvoir aux lecteurs de Presses des Mines, jusqu’à la fin du confinement, un accès gratuit à cet ouvrage.

> En savoir plus sur l'offre d'accès gratuit

> Lire la présentation de l'ouvrage

EN DÉBAT...

La destruction de la biodiversité a-t-elle engendré le Coronavirus ?

Des médias, des écologistes, des politiques… déclarent que l’apparition du Covid-19 résulte de la dégradation de la biodiversité. « L’Homme est responsable et la nature se venge » peut-on lire en résumé.

Pas si simple, répond Christian Lévêque, membre de l’Académie d’agriculture, dans son article « La destruction de la biodiversité a-t-elle engendré le Coronavirus ? » paru le 8 avril 2020 dans « European Scientist ».

Il rappelle tout d’abord que « les virus comme les bactéries et les parasites de tout poil qui nous empoisonnent la vie, c’est de la biodiversité » et que « laisser croire que l’on peut vivre en harmonie avec une nature uniquement pourvoyeuse de biens et de services est de la pure utopie ».

Dans son article volontiers provocateur, il s’insurge contre les discours simplistes autour de la biodiversité d’une nature idéalisée. Mais il partage l’idée que les situations de forte proximité entre les animaux sauvages, les animaux domestiques et les hommes semblent favoriser l’émergence de nouveaux virus. Et la recrudescence des pandémies dans le monde est en grande partie liée aux échanges internationaux qui permettent la circulation rapide de pathogènes qui restaient autrefois localisés.

> Lire l'article daté du 15 avril 2020

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La pandémie de COVID-19 est étroitement liée à la question de l’environnement

Les coronavirus appartiennent à l’immense famille des coronaviridés, en circulation naturelle parmi de nombreuses espèces animales. Les analyses génétiques montrent que le virus responsable de la pandémie actuelle appartient à un groupe des Betacoronavirus, auquel appartient le virus d’une chauve-souris provenant de la province chinoise du Yunnan. Récemment, un virus encore plus proche a été isolé chez le pangolin malais.

Mais éradiquer les chauves-souris et les pangolins ne servirait à rien ! « En réalité, c’est tout le contraire, car une grande diversité d’espèces hôtes potentielles ou effectives limite la transmission des virus par un effet de dilution ». Le déclin de la biodiversité et des populations d’hôtes augmente la probabilité d’apparition des résistances, les risques de transmission des pathogènes et l’émergence des maladies associées.

C’est ce que nous apprend la lecture d’une tribune du Monde, signée par seize dirigeants d’organismes scientifiques dont le PDG de l’Ifremer, François Houllier, membre de l’Académie d’agriculture.

En conclusion, ils soulignent que la crise sanitaire nous montre qu’il est « paradoxal de constater que les études de médecine et de pharmacie continuent d’ignorer largement la biologie de l’évolution, et que celle-ci est récemment devenue facultative pour les deux tiers d’un parcours scolaire de lycéen ».

> Lire l'article daté du 23 avril 2020

Agriculture biologique vs OGM : six a priori récurrents d’un débat idéologique

En février 2020, Agnès Ricroch, membre de l’Académie d’agriculture de France, a participé à un débat autour de l’agriculture biologique et des OGM. Elle a relevé de nombreuses contre-vérités et présente six d’entre elles dans un article paru dans « European Scientist ».

Par exemple, les transferts de gènes sont souvent dénoncés comme une invention de l’homme, totalement artificielle.

Ainsi, les transferts horizontaux de gènes entre les êtres vivants sont ignorés. Or des publications majeures démontrent que la transgénèse a lieu « naturellement » chez la patate douce, et au moins 49 autres espèces végétales dont l’igname et le bananier. Les transferts de gènes jouent un rôle important dans l’adaptation et l’évolution des espèces et des chercheurs retrouvent des fragments de génome complétement identiques dans des plantes très différentes.

Pour Agnès Ricroch, des contre-vérités ont été dites il y a vingt ans, et depuis la science a accumulé des connaissances que certains ignorent.

> Lire l'article daté du 15 avril 2020

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LES SERVICES DE L’ACADÉMIE

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Le fonds documentaire de l’Académie accessible sur Gallica

Un contrat de numérisation des principales collections de la bibliothèque de l’Académie a été passé avec la Bibliothèque nationale de France (BnF).

La collection complète jusque 2002 des Bulletins, Mémoires et Comptes-Rendus de notre compagnie depuis son origine en 1761 a été livrée à la BnF en mars 2010.

Sur les 232.000 pages confiées à la BnF (notre collection complète) 160.000 pages sont en ligne soit 69% se décomposant ainsi : 92 % pour le 18ème siècle, 79% pour le 19ème siècle et 58% pour le 20ème siècle.

La plupart des documents en ligne permettent une recherche par mot, ceci grâce à l’opération de reconnaissance des caractères.

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La location des salles historiques de l’Académie

Situées au cœur de Paris, 18, rue de Bellechasse - Paris 7ème arrondissement, les salles de l'Académie d'agriculture de France peuvent être réservées pour des réunions.

Pour ce faire deux possibilités :

Réserver via notre prestataire Easy Réunion : http://www.easyreunion.fr/

ou

Réserver en sollicitant directement l'Académie : contact@academie-agriculture.fr

Le MENSUEL est une publication de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de la publication : Constant Lecoeur
Rédacteur en chef : Christian Saber
Secrétaire de rédaction : Philippe Kim-Bonbled

Comité de rédaction : Catherine Aubertin, Jean-Louis Bernard, Michel Candau, Marie-Françoise Chevallier-Le Guyader, Jean-François Colomer, Anne-Marie Hattenberger, Philippe Kim-Bonbled, Constant Lecoeur, Jean-Claude Pernollet, Christian Saber, Nadine Vivier, Guy Waksman

Sources photographiques : Jacques Brulhet, Pape Abdoulaye Seck, santé publique France, Agroforesterie – AFAF, Seppi, agriculture paysanne - AVSF, Le Monde, FNAC, Editions rue de l’échiquier, Editions l’aube.

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