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N°64 - mai 2021

64
05/2021

Mensuel de l'Académie d'agriculture de France n° 64 (mai 2021)


Le Mensuel

N°64 / Mai 2021

À LA UNE

Anna Samoyloya - Unsplash
Anna Samoyloya - Unsplash

L’aridoculture et la raréfaction de la ressource en eau

A la différence de la sécheresse (occasionnelle), l’aridité est caractérisée par un manque d’eau permanent (précipitations très inférieures à l’évapotranspiration potentielle). L’aridoculture englobe les méthodes et techniques mises en œuvre pour faire face, vivre et produire dans cet environnement hostile. Elle s’applique sur un tiers des terres émergées, et concerne deux milliards d’êtres humains.

La végétation naturelle indique les voies à explorer pour cultiver dans de telles conditions. Ainsi en est-il des plantes dites en C 4, ou du métabolisme acide des Crassulacées (qui ferment leurs stomates le jour, et « travaillent » la nuit), ou encore de la profondeur de l’enracinement, ou de l’organisation spatiale des végétaux (couverts épars).

Deux techniques de culture depuis le Néolithique

Par ailleurs, depuis le Néolithique, l’homme a mis en œuvre deux familles de techniques:

- organiser le paysage agricole pour concentrer le ruissellement et la fertilité sur les lieux de culture, tout en limitant les flux érosifs sur les terrains non cultivés, ce qu’on appelle le « water harvesting ». Ces techniques s’appliquent à toutes les échelles, du mètre carré au bassin versant, et il est remarquable que, sur tous les continents, des techniques similaires soient apparues et aient été améliorées parallèlement.

- accumuler l’humidité et la fertilité du sol dans le temps : Une année on stocke, l’année suivante on cultive. C’est ce qu’on appelle le « dry farming ». Il faut alors mettre en place des opérations culturales qui facilitent l’infiltration des rares pluies, le stockage durable de l’eau et limitent l’évaporation de surface.

L’eau, au cœur des débats… et des conflits

Lorsqu’on explore les scénarios de changements climatiques, on s’inquiète légitimement de la vulnérabilité de ces ressources. Par exemple, lorsqu’on simule les effets des variations de température, pluviométrie, concentration en CO 2, on constate une redistribution des atouts de chaque région, le plus souvent dans un sens défavorable. Certains avantages apparaîssent, en reconfigurant espèces cultivées, systèmes de culture, localisation de ceux-ci. Mais lorsqu’on inclut les projections démographiques vertigineuses, il est clair que l’eau et sa mobilisation pour tous les usages, sera au cœur de tous les débats, voire de conflits dans les régions concernées.

Quelles perspectives ?

Dans un contexte de raréfaction de la ressource en eau, il s’agit de prendre en compte simultanément les composantes physiques, chimiques et biologiques des systèmes de culture. Une approche agroécologique, combinant harmonieusement agriculture et élevage extensif devrait permettre une amélioration de la résilience de ces systèmes.

Florent Maraux, Bernard Itier, membres de l’Académie d’agriculture de France

Une séance académique a été consacrée à l’aridoculture le 24 mars 2021. Elle a permis de présenter les méthodes et techniques mises en œuvre pour y faire face, vivre et produire dans un contexte d’aridité permanente.

> Revoir cette séance

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Summary

Aridoculture and the scarcity of water resources

Aridity is characterized by a permanent lack of water. Aridoculture encompasses the methods and techniques for coping, living and producing in this hostile environment. It is applied to one third of the world's land surface and concerns two billion human beings.

The natural vegetation indicates the ways to explore to cultivate in such conditions. But also, since the Neolithic, man has implemented two families of techniques :

- organizing the agricultural landscape to concentrate runoff and fertility on the cultivation sites, this is called "water harvesting",

- accumulate soil moisture and fertility over time : one year, we store, the next year, we cultivate. This is what is known as "dry farming".

When we explore climate change scenarios, we are legitimately concerned about the vulnerability of resources. But when we include the dizzying demographic projections, it is clear that water and its mobilization for all uses will be at the heart of all debates, and even conflicts in the regions concerned.

In a context of increasing water scarcity, the physical, chemical and biological components of cropping systems must be taken into account simultaneously. An agro-ecological approach, combining agriculture and extensive livestock farming in harmony, should allow an improvement in the resilience of these systems.

LES PRÉCÉDENTES SÉANCES

DE L’ACADÉMIE

En raison des mesures sanitaires de prévention contre la Covid-19, l’Académie d’agriculture de France continue à organiser ses séances en visioconférence.

Vous pouvez voir tous les enregistrements des séances sur sa chaîne YouTube, à laquelle vous pouvez, à cette occasion, vous abonner.

Accéder à la chaîne > ici

« Autonomie et protéines pour l’élevage français et européen : quelles perspectives ? »

31 mars 2021

La dépendance de l’élevage européen au soja américain date de la création du Marché commun agricole. Les fabricants d’aliments du bétail et les éleveurs européens ont importé de plus en plus de soja en provenance des USA, puis du Brésil et de l’Argentine. Ces pays disposent de grandes surfaces parfois acquises par déforestation.

Face aux engagements politiques pris par l’Europe concernant la lutte contre le changement climatique et la déforestation, dans quelles conditions l’élevage français et européen pourrait-il se passer du soja américain ?

> Revoir la séance

« Changement climatique et alimentation »

7 avril 2021

La production alimentaire mondiale représente 25% à 30% des émissions de gaz à effet de serre.

Comment faciliter le changement effectif des comportements alimentaires dans le sens d’une plus grande durabilité ?

L’objectif de cette séance était de présenter des travaux récents sur l’impact potentiel des changements de régime alimentaire sur l’atténuation du dérèglement climatique.

> Revoir la séance

« Objectif « Zéro Artificialisation Nette » : Quelle agriculture périurbaine ? »

14 avril 2021

L’objectif du « Zéro Artificialisation Nette » est de protéger la biodiversité et l’agriculture contre l’étalement urbain.

Cette séance a abordé l’organisation agricole aux marges de la ville, les stratégies de production alimentaire et la façon de faire la ville en concertation avec l’agriculture périurbaine. En effet, l’objectif du « Zéro Artificialisation Nette » a été le plus souvent abordé « de la ville ».

Or les espaces agricoles, naturels et forestiers ne peuvent se maintenir que s’ils sont considérés pour eux-mêmes, avec leurs caractéristiques propres, dans le cadre d’un projet de territoire qui prend en compte à la fois la ville et la campagne.

> Revoir la séance

LES PROCHAINES SÉANCES

DE L’ACADÉMIE

En raison des mesures sanitaires de prévention contre la Covid-19, l’Académie d’agriculture de France continue à organiser ses séances en visioconférence, en ce début d'année 2021.

Vous pouvez consulter le programme complet, qu'elle propose avec son partenaire Agreenium, ET VOUS INSCRIRE > ici

« Quelles conséquences du Brexit pour les secteurs agricole et agroalimentaire ? »

5 mai 2021

Le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne le 31 décembre 2020. Cependant, les échanges de produits agricoles et alimentaires entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sont très importants.

L’accord de commerce et de coopération de fin 2020 permet des échanges sans quotas ni droits de douane. Mais il induit de nouveaux coûts et formalités concernant les contrôles sanitaires et phytosanitaires de denrées alimentaires et les « règles d’origine ». D’autre part le Royaume-Uni, qui a toujours été hostile à la PAC, va conduire sa propre politique agricole.

> En savoir plus sur la séance et s'y inscrire

«Semences et Plants : les raisons du succès d’une filière»

12 mai 2021

C’est peu connu mais la France est le leader mondial des exportations de semences de grandes cultures.

Les raisons de ce succès sont nombreuses : les investissements importants dans la recherche et la création variétale avec 74 entreprises de sélection, 18.000 agriculteurs spécialisés qui multiplient chaque année 6.000 variétés, des conditions pédoclimatiques variées et adaptées à de nombreuses espèces potagères et de grandes cultures.

Mais c’est surtout l’organisation collective de la profession semencière autour de la qualité qui est la clé de ce succès.

> En savoir plus sur la séance et s'y inscrire

« Irrigation et gestion de l’eau – Enjeux dans le cadre du changement climatique »

19 mai 2021

Le changement climatique est aujourd’hui une réalité. La hausse des températures entraîne une augmentation de l’évapotranspiration et le bilan hydrique des sols se dégrade.

L’efficience de l’eau dans les systèmes agricoles et le devenir de l’irrigation sont des conditions de durabilité en agriculture.

Cette séance propose plusieurs exemples en France et en Espagne, et aborde les politiques publiques et projets de territoire sur l’agriculture et la gestion de l’eau.

> En savoir plus sur la séance et s'y inscrire

« Les prairies et les herbivores au cœur de la durabilité agricole et alimentaire »

26 mai 2021

L’élevage est un sujet de controverse en Europe, concernant la place du lait et de la viande dans l’alimentation humaine, les émissions de méthane, le bien-être animal, etc.

Mais les contributions de la prairie pérenne à la qualité de l’eau, à la biodiversité et à la lutte contre le réchauffement climatique par le stockage du carbone font aujourd’hui largement consensus.

Cette séance sur les prairies et les herbivores examinera la très grande diversité des systèmes d’élevage d’herbivores dans le monde pour mieux cerner les enjeux et leur rôle pour une alimentation et une planète durables.

> En savoir plus sur la séance et y participer

« Contribution de l’agriculture à la réduction des GES pour atteindre la neutralité carbone en 2050 en France »

2 juin 2021

L’agriculture française représente 17,8% des émissions de GES de notre pays. Elles sont dues essentiellement aux émissions de protoxyde d’azote liées aux grandes cultures et à celles de méthane liées à l’élevage. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, l’agriculture devra participer à ces efforts de réduction.

Au cours de cette séance, 10 actions techniques issues d’un rapport de l’INRA seront présentées avec leur potentiel d’atténuation des gaz à effet de serre (GES) et leurs conditions de réussite.

> En savoir plus sur la séance et y participer

LES AUTRES ACTIVITÉS DE L'ACADÉMIE

Colloque « Distribution et dynamique de la biodiversité »

21 mai 2021 – en webinaire

L’Académie d’agriculture de France est très impliquée dans la connaissance et la préservation de la biodiversité. Mais actuellement, on commence à peine à appréhender la réelle biodiversité de notre biosphère terrienne et la complexité de son fonctionnement.

Il est également essentiel de comprendre comment les perturbations biologiques induites par les activités anthropiques peuvent impacter la biosphère et la pyramide alimentaire.

Ce colloque comporte deux grandes parties : « Recenser la biodiversité » et « Repenser la biodiversité ». Il doit permettre de revisiter la biodiversité et de trouver de nouvelles voies de relations équilibrées pour une coexistence pérenne entre l’homme et son environnement, y compris avec les organismes vivants qui peuplent la biosphère.

> En savoir plus sur le colloque et y participer

LES ACTUALITÉS DES PARTENAIRES DE L'ACADÉMIE

« Loi climat et résilience : comment une loi non agricole peut impacter durablement l’agriculture »

4AF - 8 juin 2021 (8h30 - 10h) - en webinaire

Le projet de loi sur le climat en discussion au Parlement contient des textes qui ne relèvent pas d’une loi sur l’agriculture, mais qui impactent de façon décisive l’agriculture en limitant le recours aux intrants.

Carole Hernandez-Zakine, spécialisée en droit de l’environnement appliqué à l’agriculture, décryptera les articles de cette loi Climat qui portent sur l’eau, les engrais et l’environnement.

> En savoir plus sur la conférence et y participer

Autres actualités

- « Préserver la biodiversité des espèces cultivées et de leurs apparentées sauvages »

Création d’un fonds de dotation avec huit acteurs des ressources génétiques végétales

- « Le dérèglement climatique : un défi pour les plantes »

Colloque scientifique de la Société nationale d’horticulture de France (SNHF) sous forme de 5 webinaires du 25 mai au 22 juin 2021

- « Elevage et objectifs du développement durable : enjeux et opportunités »

Webinaire de l’Association française de zootechnie le 6 mai 2021

- « Identifier les problèmes liés aux contrats volontaires pour accroître les bénéfices environnementaux et climatiques »

Questionnaire lancé par l’Assemblée des régions horticoles européennes (AREFLH)

- « Comment allons-nous manger demain et qui produira notre nourriture ? »

6 webinaires d’Agreenium du 11 mai au 16 juin 2021 sur cette époque de l’Anthropocène caractérisée par l’avènement de l’homme comme principale force de changement sur Terre

- Programme de recherche « Transition en territoires de l’agriculture, l’alimentation et l’environnement - TETRAE - en Occitanie pour 2022-2026 »

Appel à manifestation d’intérêt avant le 2 juin 2021

- « Une seule santé : en pratique ? »

Revoir les séquences vidéo de cette conférence du 17 mars 2021 qui a conduit sur la nécessité de mettre en place une stratégie nationale

- « Résilience alimentaire des territoires »

Revoir en vidéo cette journée organisée le 8 avril 2021 par le Conseil national pour la résilience alimentaire

- « MOOC Sol et climat » pour mieux comprendre la part de l’agriculture et des forêts dans la course contre le réchauffement climatique »

Cours en ligne du 10 mai au 20 juin 2021

- « Alimentation aujourd’hui et demain »

Revoir en vidéo la séance introductive du cycle de débats de la Fondation de l’Académie de médecine

- Concours « Graines d’Agriculteurs 2021 »

Pour y participer, les jeunes agriculteurs doivent avoir lancé des projets en lien avec la solidarité et l’entraide et s’inscrire avant le 31 mai 2021

- 12e symposium international sur l’agriculture « AGROSYM 2021 » du 7 au 10 octobre 2021 à Jahorina (Bosnie-Herzégovine)

Appels à résumés avant le 20 mai

- Les journées nationales de l’agriculture – 18, 19 et 20 juin 2021

L’objectif de ces journées est de permettre à chaque citoyen de découvrir notre patrimoine agricole et alimentaire sur tout le territoire

> Lire toutes ces actualités

ANALYSES DE THÈSE ET COMMUNICATIONS DE RECHERCHE DE JEUNES CHERCHEURS

Vous venez de passer votre thèse, manifestez-vous ! Vous pourrez alors candidater pour une médaille d’argent. Contactez, pour ce faire : Anne-Marie Hattenberger (am.hattenberger.alfort@wanadoo.fr)

> En savoir plus sur les thèses


Vous voulez écrire une communication de recherche si vos travaux présentent des résultats innovants et originaux. Vous trouverez les instructions rédactionnelles à respecter sur le site Internet de l'Académie.

> En savoir plus sur les communications de recherche

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Les actualités en matière de thèses :

Thèse de Clémence Thiour-Mauprivez : « Développement d’un nouveau marqueur fonctionnel d’exposition des herbicides beta-tricétones dans les sols agricoles »

Thèse analysée par Jacques Gasquez, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directrice de thèse : Lise Barthelmebs, professeur, université Perpignan Via Domitia (UPVD), BAE-LBBM, Perpignan

Co-directeur de thèse : Fabrice Martin-Laurent, directeur de recherche, INRAE, UMR AgroEcologie, Dijon

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Thèse de Miguel Riviere : « Prospective analysis in the forest sector when facing environmental challenges : insights from large-scale bioeconomic modelling (L’analyse prospective dans le secteur forêt-bois face aux enjeux environnementaux : éclairages issus de la modélisation bioéconomique à grande échelle)

Thèse analysée par Bernard Roman-Amat, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de thèse : Philippe Delacote, HDR, Bureau d’économie théorique et appliquée, AgroParisTech, Nancy

Co-directeur de thèse : Sylvain Caurla, HDR, Bureau d’économie théorique et appliquée, AgroParisTech, Nancy

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Thèse d’Ivana Aleksovska : « Améliorer les prévisions à court et moyen terme des modèles agronomiques en prenant mieux en compte l’incertitude des prévisions météorologiques »

Thèse analysée par Philippe Stoop, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeurs de thèse :

- Laure Raynaud, Ingénieur de recherche au CNRM-GAME (Centre national de recherches météorologiques – France – Groupe d’étude de l’atmosphère météorologique)

- François Brun, ingénieur ACTA

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Thèse de Laurence Defrise : « Terres agricoles face à la ville : logiques et pratiques des agriculteurs dans le maintien des espaces agricoles à Antananarivo, Madagascar »

Thèse analysée par Xavier Laureau, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de thèse : Jean-Philippe Tonneau, directeur de recherche CIRAD, directeur de l’UMR TETIS (Territoires, Environnement, Télédétection et Information Spatiale)

Co-encadrante : Perrine Burnod, chercheure au CIRAD, UMR TETIS (Territoires, Environnement, Télédétection et Information spatiale)

Co-encadrante : Elodie Valette, chercheure au CIRAD, Département Environnement et sociétés, UMR ART-DEV (Acteurs, Ressources et Territoires pour le DEVeloppement)

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Thèse de Hadrien Di Roberto : « Le marché foncier, une affaire de famille ? Une analyse institutionnelle des transactions de terres agricoles dans les Hautes Terres à Madagascar »

Thèse analysée par Jean-Marie Pierre-Guy, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directrice de thèse : Emmanuelle Bouquet, chercheuse, HDR, CIRAD

Co-directeur de thèse : Jean-Philippe Colin, directeur de thèse, IRD

Co-encadrante de thèse : Perrine Burnod, chercheuse au CIRAD

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Thèse de Benjamin Carbonne : « Le rôle des interactions biotiques dans un système proie-prédateur : le cas de la prédation et de la régulation des graines d’adventices par les carabes »

Thèse analysée par Charles Vincent, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directrice de thèse : Sandrine Petit Michaut, directrice de recherche, INRAE, Dijon (France),

Co-directeur de thèse : David A. Bohan, directeur de recherche ; INRAE, Dijon (France)

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Thèse de Lise Maciejewski : « Reconnaissance et dynamique récente des habitats forestiers dans le contexte de la directive Habitats – Faune – Flore »

Thèse analysée par Sylvie Alexandre, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de thèse : Jean-Claude Gegout, professeur AgroParistech

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Thèse de Sandrine Brèteau-Amores : « Analyse économique des stratégies d’adaptation face au risque de dépérissement induit par la sécheresse en forêt » - Bilan financier et/ou bilan carbone

Thèse analysée par Yves Lesgourgues, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeurs de thèse : Marielle Brunette et Pablo Andrés Domenech

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES AVIS, RAPPORTS, POINTS DE VUE D'ACADÉMICIENS ET NOTES ACADÉMIQUES

Les Avis, Rapports, Points de vue d'Académiciens et Notes académiques sont les synthèses de travaux collectifs de groupes de travail issus de l’Académie d'agriculture de France ou communs à plusieurs Académies.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici, pour les Avis et Rapports > En cliquant ici, pour les Points de vue d'Académiciens et > En cliquant ici, pour les Notes académiques.

« Confiance, innovation, progrès »

Note académique de Claude Debru

En cette période de pandémie, le succès des vaccinations est déterminant. Cependant, en France, nous vivons une période « d’hésitation vaccinale ». Quelques raisons qui conduisent à cette attitude sont identifiées : les questions des conflits d’intérêt, le développement du complotisme sur les réseaux sociaux, le scandale sanitaire lié aux effets secondaires du Médiator, l’attitude « antisystème » de l’opposition aux vaccins, mais aussi la perte de mémoire de nos sociétés sur les précédentes maladies infectieuses et le succès des vaccinations.

Claude Debru, professeur émérite de philosophie des sciences et membre de l’Académie d’agriculture, nous invite à une réflexion philosophique : « Qu’est-ce que la confiance ? »

Dans sa conclusion, il souligne que la responsabilité des scientifiques est régulièrement pointée du doigt, mais beaucoup moins la responsabilité médiatique. « Le poison du doute, l’imprécision, l’esprit de parti pris sont trop fréquemment observés dans les grands médias » précise-t-il.

Comment y remédier ? Le principe de responsabilité est une question très actuelle souvent débattue au sein de nos académies.

« André Voisin dans le paysage de la recherche agronomique. La notion « d’années de misère » dans les années 1950 »

Note académique de Charlène Bouvier

La prairie, objet de controverse dans les années 1950 ?

En effet, l’après-guerre et les pénuries alimentaires nécessitent une augmentation de la production agricole. René Dumont, Pierre Chazal et Jean Rebischung sont les partisans du retournement des prairies pour permettre une intensification fourragère.

Par contre, André Voisin, ingénieur biochimiste et agriculteur dans le Pays de Caux, s’oppose à ce retournement, en particulier pour préserver le capital épargne du complexe « sol, flore, microflore, microfaune ». Charlène Bouvier, doctorante en histoire du laboratoire d’études rurales de l’université de Lyon 2, conclut ainsi sur ce débat : « Pour l’historien, c’est une démonstration très éclairante de ce qu’une controverse scientifique ne s’inscrit pas dans un absolu, mais dans une conjonction de facteurs… La recherche, c’est un questionnement situé, et c’est ce qui en fait la difficulté et la richesse ».

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES POTENTIELS DE LA SCIENCE POUR UNE AGRICULTURE DURABLE

La rapidité des avancées scientifiques est actuellement considérable.

Ainsi, un groupe d'académiciens de différents horizons a pour mission d'étudier les nouvelles capacités de la science au profit de la production et de la qualité des produits, de leur conservation, mais aussi de la préservation de l’environnement.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation d'un thème qui y est développé. Nous vous indiquons le chapitre dans lequel il est classé, pour faciliter votre accès au PDF :

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES ARTICLES

Des articles portent sur des sujets très précis dans les domaines d'activités de l'Académie d'agriculture de France. Ils sont rédigés par des académiciens ou des personnalités externes présentées par un membre de la Compagnie.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation d'articles récents :

« Royaume-Uni et UE : le divorce est prononcé »

Après quatre années de négociation, un compromis a permis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Thierry Pouch, économiste, membre de l’Académie d’agriculture de France, décrit les nouvelles relations entre les deux entités. L’un des points essentiels de cet accord est le « zéro quota, zéro tarif » lors des échanges de marchandises.

L’accord stipule également que le Royaume-Uni reste soumis aux réglementations européennes dans les domaines de la sécurité sanitaire des aliments, des droits sociaux, de l’environnement et des aides publiques.

Pour l’auteur de l’article, il est encore trop tôt pour dresser un bilan du Brexit, dans la situation actuelle perturbée par la crise sanitaire.

Article daté du 13 avril 2021

« Comment réduire les soutiens publics dommageables à l’environnement ? »

Les taxes environnementales font souvent l’actualité. Par contre, les soutiens publics dommageables à l’environnement, malgré leur importance, passent assez inaperçus.

Pourtant, le programme Agenda 21, adopté lors de la conférence de Rio en 1992, demandait déjà la suppression progressive de ces soutiens. Le plan de mise en œuvre du sommet mondial du développement durable, adopté à Johannesburg en 2002, a renouvelé cette préconisation.

L’initiative « Green Budgeting », lancée par l’OCDE en 2017, est destinée à mieux aligner les objectifs budgétaires nationaux sur l’Accord de Paris et autres objectifs environnementaux.

Dans un article très argumenté, Guillaume Sainteny, membre de l’Académie d’agriculture de France, analyse comment mettre en place une finance responsable et durable.

Article daté du 2 avril 2021

Autres articles accessibles sur le site Internet de l’Académie

Notamment, les articles de nombreux membres de l’Académie parus dans le dernier numéro du magazine « Rayonnement » du CBNRS – printemps 2021 :

- « La symbiose. Structures et fonctions, rôle écologique et évolutif » par Marc-André Selosse

- « Jamais seuls, ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations » par Marc-André Selosse

- « Trajectoires de la génétique » par Georges Pelletier (et Bernard Dujon)

- « Santé du végétal : 100 ans déjà ! » par Catherine Regnault-Roger et André Fougeroux

- « L’histoire de la protection des cultures » par André Fougeroux

- « Santé des forêts » par Marie-Laure Desprez-Loustau,

- « Microbiote symbiotique, clé de la santé végétale » par Marc-André Selosse (et Vivienne Gianinazzi-Pearson)

- « Réécriture génomique » par Georges Pelletier

- « Des plantes biotech au service de la santé du végétal et de l’environnement » par Catherine Regnault-Roger

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LA FORÊT ET LE BOIS EN FRANCE EN 100 QUESTIONS

L'encyclopédie "La forêt et le bois en 100 questions" est née du besoin d'une meilleure information sur la forêt française et ses enjeux. Il s’agit d'une publication collective, en 10 chapitres, sous forme de fiches, dont les rédacteurs sont des membres de l'Académie ou des experts extérieurs.

Vous trouverez l'intégralité de la publication > En cliquant ici

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

L'ENCYCLOPÉDIE

L’encyclopédie présente des fiches techniques synthétiques traitant d’un sujet (Questions sur…) et de fiches pédagogiques basées sur des chiffres (Repères).

Consulter le Catalogue de l'Encyclopédie > ici

Les enjeux de la future politique agricole commune (2023 – 2027) : Green Deal, Farm to Fork, Biodiversité

« Questions sur… » - chapitre « Politique agricole » - fiche 10-03-Q03

La future politique agricole commune (PAC), actuellement en débat, propose des objectifs ambitieux visant la transition agroécologique et climatique de l’agriculture européenne. C’est le « Green Deal » qui propose une feuille de route pour l’Union européenne à l’horizon 2030 et 2050. Il traduit les engagements européens de la « Convention sur la diversité biologique » (1992), de l’Accord de Paris (2015) et des Objectifs de Développement durable des Nations Unies (2015). Dans cette fiche, l’auteur nous donne un panorama simple, mais éclairant, sur l’ensemble des orientations pour le futur de notre agriculture commune.

Toutefois, la dimension alimentaire reste la grande absente de la future PAC.

Par Gilles Bazin, membre de l’Académie d’agriculture de France

Programme européen d’analyse des résidus de produits phytopharmaceutiques dans l’alimentation

Fiche « Repères » - Chapitre « Sécurité sanitaire » - fiche 08 -02-R02

Une opinion assez répandue est que toutes les productions agricoles traitées avec des pesticides contiennent des niveaux de résidus dangereux pour la santé. Les rapports de L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) vont à l’encontre de cette idée reçue.

Entre 2011 et 2017, 550 000 échantillons ont été prélevés dans 29 pays d’Europe et contrôlés pour le dépistage de plus de 400 substances actives. Plus de 53 % des échantillons étaient sans aucun résidu décelable et plus de 43% avec des résidus en dessous des limites définies pour garantir la sécurité sanitaire des consommateurs.

Il existe un faible pourcentage d’échantillons non conformes (moins de 3%), très majoritairement issus de pays extérieurs à l’Union européenne.

Par Jean-Louis Bernard, membre de l’Académie d’agriculture de France

LES OUVRAGES PROPOSÉS PAR L'ACADÉMIE

Vous avez apprécié un ouvrage. Pour qu’il puisse paraître dans ce chapitre,
contactez : Christine Ledoux (christine.ledoux@academie-agriculture.fr)

Les ouvrages présentés sur le site Internet de l’Académie d'agriculture de France ont été lus très attentivement par un Académicien. Vous disposez ainsi d'une analyse, qui vous permettra de mieux appréhender son contenu et connaître tout ce qu'il peut vous apporter.

> En savoir plus

Être un chêne, sous l’écorce de Quercus

L’auteur, Laurent Tillon, nous raconte l’histoire d’un chêne sessile de 240 ans dans la forêt de Rambouillet.

Il utilise ses connaissances de biologiste et d’ingénieur forestier pour analyser, décrire, expliciter les péripéties qui ponctuent la vie de « son » arbre. Il distille ses nombreuses explications sur la « naissance », la croissance, la montée de la sève brute, la distribution de la sève élaborée, la façon dont l’arbre cicatrise ses blessures et se protège des agressions. Saviez-vous que la sève brute monte à la vitesse de 2 cm par minute et que Quercus absorbe jusqu’à 200 litres d’eau dans une journée ?

C’est un livre très vivant qui parle à l’intelligence et s’adresse au cœur du lecteur.

Oyapock et Maroni portraits d’estuaires amazoniens

La Guyane est délimitée par ses fleuves, l’Oyapock et le Maroni, qui servent de frontières.

Le littoral guyanais représente 350 km entre les estuaires de ces deux fleuves. C’est un territoire remarquable par la richesse de sa biodiversité mais il est extrêmement instable. Sa mangrove est au cœur d’enjeux écologiques considérables.

Ce livre-album a mobilisé près de 50 auteurs. Il est riche de photographies remarquables, de schémas, de cartes et de clichés satellitaires, et nous invite à la réflexion sur les interactions entre l’homme et son environnement.

La transition agroécologique – quelles perspectives en France et ailleurs dans le monde ?

La transition agroécologique doit aider à faire face au changement climatique et à l’érosion de la biodiversité. Elle doit également répondre aux attentes des consommateurs pour une alimentation saine et diversifiée.

Une quarantaine de membres de l’Académie d’agriculture de France ont participé à la rédaction de cet ouvrage composé de deux tomes.

Le premier aborde le concept de l’agroécologie et sa situation actuelle dans les différentes parties du monde. Le second tome définit les perspectives et changements à promouvoir pour réaliser une transition agroécologique.

L’ensemble de cet ouvrage s’adresse aux enseignants, aux étudiants, aux agents de développement, ainsi qu’aux professionnels et aux décideurs politiques chargés de la mise en œuvre de la transition agroécologique.

> En savoir plus sur l'ouvrage

EN DÉBAT...

La France et l’Europe pourraient se passer du soja importé

La pandémie Covid a remis la souveraineté alimentaire et l’autonomie en protéines en alimentation humaine et animale au rang des priorités nationales. Dans le secteur des protéines pour l’élevage la dépendance européenne qui atteint 30 millions de tonnes de soja dont 3,5 millions pour la France, est particulièrement inquiétante. Pour la France comme pour l’Union européenne (UE), plus de 90 % du tourteau de soja consommé sont importés dont plus de 60% proviennent désormais du Brésil, concentrant de nombreuses critiques. C’est une quasi-monoculture, avec des variétés OGM sur d’immenses surfaces souvent acquises par déforestation et nécessitant des quantités croissantes de pesticides dont la moitié des matières actives sont interdites en UE. Pour faire face aux engagements pris par la France et l’UE de lutter contre le changement climatique et contre la déforestation importée, mais aussi pour répondre à la demande croissante des consommateurs pour des produits animaux nourris sans soja OGM, l’élevage français et européen pourrait-il se passer du soja importé ?

En réduisant de moitié l’ensilage de maïs dans la ration des vaches laitières, on pourrait supprimer le tourteau de soja sans pénaliser la production laitière. Cette réduction du maïs fourrage peut être compensée par des prairies riches en légumineuses, chaque hectare de maïs en moins permettant d’économiser environ un hectare de soja importé (étude IDELE-AAF à paraître). Parallèlement, en multipliant par 4 les surfaces actuelles en soja (soit 750 000 hectares) et en affectant l’essentiel de cette production aux volailles, on pourrait viser une quasi-autonomie pour cette filière. La combinaison des deux voies, en élargissant la suppression du soja à tous les bovins, permettrait à la France de réduire ses importations de soja de 80%. En renforçant la part des protéagineux dans l’alimentation animale, on pourrait se passer totalement des importations de soja. Pour l’UE, on pourrait également tendre vers l’autonomie globale - mais pas pour chaque pays - en ajoutant aux deux voies précédentes, la division par deux des consommations de soja par les porcs, une réduction qui a déjà été réalisée en France.

Pour concrétiser cette autonomie en France, il faudrait mobiliser deux millions d’hectares de légumineuses supplémentaires dont un million avec des prairies riches en trèfles et luzerne, et un autre million de cultures à graines, de soja en priorité mais aussi de pois, féveroles et lupins, ces protéagineux pouvant être associés à des céréales pour une utilisation en ensilage ou en grains. Le gouvernement français ayant retenu l’autonomie en protéines parmi ses priorités du Plan de Relance, il lui reste à réserver dans le Plan Stratégique National, une dotation suffisante combinant aides couplées et paiements pour services environnementaux, pour inciter les agriculteurs et les éleveurs à intégrer ces nouvelles cultures, clairement plus risquées que le blé ou le maïs mais hautement souhaitables pour nos consommateurs comme pour l’environnement, la biodiversité, la lutte contre le changement climatique. La France qui va présider l’Union Européenne en 2022 pourrait ainsi montrer le chemin vers la souveraineté alimentaire.

Article de Marie-Hélène Jeuffroy, Pascale Magdelaine, Claude Allo, Gilles Bazin, Jean-Marc Meynard, Jean-Louis Peyraud, André Pflimlin et Michel Rieu

Au cours de sa séance du 31 mars 2021, l’Académie d’agriculture de France a exploré deux voies pour un changement radical

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