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Chapitre 01.04 : Amélioration des plantes - Semences & variétés

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01.04.Q01 : Pourquoi améliorer les plantes cultivées ?

Il y a de nombreux caractères à améliorer chez les plantes cultivées. Au cours du temps il en apparaît de nouveaux qui s'ajoutent aux anciens.

D'une façon générale, il faut s'orienter vers des plantes de plus en plus efficaces (économes en intrants), adaptées à toutes les évolutions de l'agriculture, du climat et des demandes des utilisateurs (consommateur et industriel), et de la société pour un meilleur respect de l'environnement.

L'amélioration des plantes contribue, ou peut contribuer, à créer des variétés de plantes répondant de mieux en mieux aux diverses demandes de l'homme quant à son agriculture, son alimentation et son environnement.

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

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01.04.Q02 : Les variétés modernes de plantes cultivées sont-elles plus ou moins rustiques que les anciennes ?

Ce qu'il faut retenir de la fiche :

Les variétés modernes, en moyenne, n'apparaissent pas moins rustiques que les variétés anciennes.

Elles sont aussi adaptées à des conditions variées, valorisent mieux les intrants et permettent des performances meilleures que les anciennes variétés.

Sur la base de leur résistance aux maladies, de leur valorisation de l'azote et de l'eau, et globalement de leur adaptation à différentes conditions, elles peuvent même être considérées généralement comme plus rustiques.

Cela ne signifie pas toutefois que les meilleures variétés en conditions assez intensives seront toujours les meilleures en conditions peu intensives, mais elles le seront en moyenne, et elles ne seront pas nécessairement défavorisées.

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01.04.Q03 : Pourquoi et comment des variétés hybrides en amélioration des plantes ?

Les variétés hybrides entre lignées se sont développées chez de nombreuses plantes pour obtenir des variétés homogènes et à bon rendement ; leur vigueur est le résultat du cumul, dans un même génotype, de nombreux gènes dominants favorables.

Ces variétés peuvent être produites par différents systèmes de castration, dont la castration génétique.

Elles sont fertiles et peuvent être reproduites par l'agriculteur, mais alors celui-ci perd en performance et obtient une population hétérogène. Il a donc intérêt à renouveler ses semences, ce qui contribue à financer le progrès génétique.

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01.04.Q04 : Pourquoi des variétés homogènes pour les agriculteurs ?

Les variétés homogènes permettent à l'agriculteur de concilier bonnes performances et stabilité de ces performances selon le milieu. Elles permettent aussi la mécanisation de la culture et l'obtention de productions assez standardisées. Enfin, avec de telles variétés, le sélectionneur, via la protection, peut amortir ses investissements dans la recherche et ainsi financer le progrès génétique.

Le développement de ce type de variétés s'est traduit par une perte de diversité génétique dans le champ de l'agriculteur, mais il ne se traduit pas obligatoirement par une perte de diversité génétique dans le temps et l'espace.

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PDF icon final_01.04.q04_pourquoi_varietes_homogenes_2022.pdf

01.04.Q05 : Qu'est-ce qu'une variété en amélioration des plantes ?

     Une variété est une population de plantes dans laquelle le sélectionneur a cherché à réunir différents gènes favorables pour la productivité, l'adaptation au milieu et les qualités des productions. Toute une organisation de la production des semences d'une variété est mise en place pour assurer, au cours du temps, la stabilité de ses caractères. La variété est donc le véhicule du progrès génétique, à condition toutefois d'utiliser des semences de bonnes qualités germinative, sanitaire et génétique. C'est pourquoi l'agriculteur a tout intérêt à ne semer que des semences avec ces qualités, ce qu'apportent les semences certifiées.

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

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01.04.Q06 : Y-a-t-il eu perte de diversité génétique au cours des cent dernières années ?

Il est possible de dire qu'il n'y a pas eu de pertes de diversité génétique au cours des cent dernières années du fait de l'amélioration des plantes.

Il faut cependant encourager les agriculteurs à utiliser plusieurs variétés différentes sur leurs exploitations, et ainsi contribuer à améliorer la diversité en place, telle que la définissait Donald Duvick.

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01.04.Q07 : Pourquoi les variétés doivent-elles être inscrites au Catalogue officiel des variétés et leurs semences certifiées?

     Le catalogue variétal a été créé dans les années 1930 afin de permettre la caractérisation des variétés et d'éviter ainsi soit des synonymies, soit des dénominations injustifiées.
     Aujourd'hui le catalogue permet également de s'assurer des qualités agronomiques, technologiques et environnementales des variétés commercialisées.
     L'origine de la certification des semences est la loi du 1er Aout 1905 sur les fraudes et les falsifications de produits. Elle permet d'assurer à l'acheteur l'identité et la pureté variétale, la qualité technologique ainsi que la qualité sanitaire, point particulièrement important pour éviter la propagation des maladies.

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

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01.04.Q08 : Comment fonctionne la protection de la propriété intellectuelle des semences ?

     La protection de la propriété des variétés végétales permet de financer la recherche.
     Elle se fait par le certificat d'obtention végétale, le COV. Celui-ci comporte deux exceptions :
- le privilège de l'obtenteur permettant l'utilisation de la variété protégée dans de nouveaux programmes de création variétale,
- et celui de l'agriculteur permettant à celui-ci d'utiliser pour certaines espèces et dans certaines conditions des semences de ferme.
     Les hybrides F1 ne sont pas stériles. Ils apportent une faible protection technique à l'obtenteur.

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

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01.04.Q21 : Comment crée-t-on une variété en amélioration des plantes ?

La sélection et la création de variétés est une activité mettant en œuvre différents outils et méthodes permettant de réunir dans une même population, voire dans un même génotype, le maximum de gènes favorables pour les caractères améliorés. La durée d'un cycle de sélection et de création de variétés est assez longue, au moins 8 à 10 ans, même pour une espèce annuelle, et il n'est pas possible de réunir en un seul cycle de sélection tous les gènes favorables pour tous les caractères améliorés. Pour les caractères complexes, il faut réaliser un grand nombre de cycles de sélection. Le progrès génétique sur un ensemble de caractères plus ou moins complexes est donc continu. Pour bénéficier du progrès génétique, un agriculteur doit changer régulièrement de variétés et acheter des semences de bonnes qualités génétique, germinative et sanitaire (voir Fiche 01.04.Q05).

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

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01.04.Q22 : Quels sont les outils de l'amélioration des plantes ? Les anciens outils traditionnels

Les deux outils de base de l'amélioration des plantes sont le croisement et la sélection afin de réunir le maximum de gènes favorables dans un même génotype. L'autofécondation et l'haplo-diploïdisation permettent de créer des lignées reproductibles. Le doublement chromosomique permet de modifier certains caractères et facilite l'échange de gènes entre espèces par la voie sexuée ; il permet aussi de créer de nouvelles espèces. Enfin, la mutagénèse aléatoire génique permet de créer une nouvelle variabilité génétique utilisable par le sélectionneur.

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

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01.04.Q23 : Quels sont les outils de l'amélioration des plantes ? Les outils modernes

     Avec le développement du marquage moléculaire, la sélection pour les caractères complexes subit une profonde transformation. Depuis le début du XXe siècle, le sélectionneur ne faisait essentiellement appel qu'aux outils de la sélection "phénotypique" avec croisement, autofécondation, et évaluation au champ. Aujourd'hui, avec la sélection assistée par marqueurs et la sélection génomique, la sélection devient de plus en plus basée sur le génotype. La valeur des génotypes tend en effet à être appréciée sur la base des gènes qu'ils portent et les réassociations de gènes non-allèles sont de plus en plus "dirigées" par le choix des génotypes à croiser et l'identification des recombinaisons favorables dans les descendants. Les techniques d'édition du génome renforcent encore cette évolution. C'est donc une ère nouvelle qui s'ouvre pour l'amélioration des plantes

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

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01.04.Q24 : Dépression de consanguinité et vigueur hybride en amélioration des plantes

     L'hétérosis, ou avantage de l'état hétérozygote sur l’état homozygote au niveau du génome, est un phénomène biologique général, présent chez tous les êtres vivants à reproduction sexuée. Il s'explique par deux grands mécanismes : d'une part, la complémentation des apports gamétiques pour des gènes dominants favorables, et d'autre part la complémentation entre allèles à certains locus ou superdominance, le premier mécanisme étant plus général que le second. Ce phénomène est plus important chez les plantes allogames que chez les plantes autogames. Du point de vue du sélectionneur, les variétés lignées se justifient si la sélection entre lignées permet de compenser la dépression de consanguinité et les variétés hybrides se justifient dans le cas contraire.

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01.04.R01 : Evolution des surfaces cultivées avec des plantes génétiquement modifiées (PGM) – Ensemble du monde

L'opinion répandue :

« La culture des plantes génétiquement modifiées (PGM) qui sont très contestées est en régression. »

L'analyse de l'Académie :

« En 2017, 21 ans après les premières cultures autorisées, les cultures transgéniques occupaient 189,8 millions d’hectares, soit plus de 13,5 % de la surface agricole utile de la planète, en croissance constante (3% entre 2016 et 2017). 26 pays, dont 19 pays en développement et 5 pays développés, cultivent des PGM, impliquant 17 millions d’agriculteurs (30 fois le nombre des agriculteurs français). 43 pays importent des PGM. Les producteurs majeurs sont les États-Unis (75,0.106ha, 94,5% d’adoption moyenne de soja, maïs et cotonnier transgéniques), le Brésil (50,2.106ha, 94% d’adoption moyenne de soja, maïs et cotonnier), l’Argentine (23,6.106ha, près de 100% d’adoption moyenne de soja, maïs et cotonnier), le Canada (13,1.106ha, 95% d’adoption moyenne de soja, maïs, colza et betterave) et l’Inde (11,4.106ha, 93% d’adoption de cotonnier) qui ne cultivent quasiment plus que des PGM. À ces pays s’ajoutent notamment le Pakistan, la Bolivie, le Soudan, le Mexique, la Colombie, le Vietnam, le Honduras et le Bangladesh. Ces pays regroupent 60% de la population mondiale ; 7,1 millions de Chinois et 7,7 millions d’Indiens cultivant des PGM. Plus de 90% des agriculteurs qui cultivent 53% des surfaces de PGM sont des agriculteurs à faible revenu travaillant de petites surfaces. La Chine est en train de développer une stratégie volontariste avec des moyens considérables. L’Europe n’autorise la culture que de quelques rares PGM, mais seuls l’Espagne et le Portugal en cultivent significativement. Elle est cependant le second importateur mondial de soja (95% transgénique) pour alimenter ses animaux d’élevage, situation qui n’est pas prête de diminuer, l’UE ayant accru ses importations de soja américain de 283 % en juillet 2018 par rapport à juillet 2017. »

Source documentaire :

International Service for the Acquisition of Agri-biotech (ISAAA)

Date de rédaction :

Septembre 2018

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

PDF icon 01.04.r01_evolution_surf_cultivees_plantes_gen_modifiees_monde.pdf

01.04.R02 : Les principales cultures de plantes génétiquement modifiées (PGM) dans le monde en 2017

L'opinion répandue...

« Seules quelques espèces de plantes génétiquement modifiées (PGM) résistantes au glyphosate sont cultivées. »

L'analyse de l'Académie :

« Entre 1992 et 2017, 4133 évènements génétiques répartis dans 26 espèces cultivées ont été approuvés dans 67 pays. S’il est exact que l’on a d’abord recherché la tolérance à un herbicide total (HT) et la résistance à certaines catégories d’insectes ravageurs (RI ou Bt), bien d’autres caractères d’intérêt font l’objet de cultures ou arrivent en développement : tolérance à la sécheresse, résistance à la salinité, optimisation de l’absorption de l’azote, résistance aux maladies virales... Des variétés de plantes riches en vitamines, en acides aminés indispensables, résistant au brunissement ou éliminant les toxines cancérigènes... font leur apparition. De même que sont cultivées des PGM capables de produire des médicaments ou des anticorps thérapeutiques. À ce jour quatre espèces de grande culture représentent à elles seules plus de 99% des surfaces transgéniques cultivées : le soja (94,1.106ha), le maïs (59,7.106ha), le cotonnier (24,2.106ha) et le colza (10,2.106ha). Leurs surfaces cumulées représentent plus de 10 fois l’ensemble de la surface arable française, toutes cultures confondues. En 2017, la majorité des cultures de soja (77%) et de coton (80%) produites dans le monde étaient des PGM. Hors d’Europe, on trouve des cultures PGM de papayer, de courge, de haricots ou de poivron résistant à un virus, des betteraves sucrières HT, un prunier résistant au virus de la Sharka, une aubergine Bt au Bangladesh, une canne à sucre tolérante à la sécheresse en Indonésie, etc. Des variétés de blé et de riz génétiquement modifiées, des bananiers enrichis en vitamine A et bien d’autres sont attendues, notamment grâce à des travaux chinois, leaders mondiaux en génomique. »

Source documentaire :

International Service for the Acquisition of Agri-biotech (ISAAA)

Date de rédaction :

Septembre 2018

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

PDF icon 01.04.r02_pples_cultures_plantes_geneti_modifiees_monde.pdf

01.04.R03 : Évolution du nombre des variétés de tomates inscrites au catalogue français des espèces et variétés (1971 à 2020)

L'opinion répandue :

« Le nombre de variétés de tomates s'appauvrit car elles sont sélectionnées essentiellement pour des cultures en serre et pour leur résistance au transport. »

L'analyse de l'Académie :

« Le nombre des variétés de tomates disponibles pour la culture ne cesse de progresser.

Celles qui sont aujourd’hui inscrites au catalogue français répondent à des besoins diversifiés pour l'offre (fruit seul ou en grappe), pour les utilisations alimentaires (sandwicherie, gaspachos, coulis, sauces...), pour les préparations culinaires (tomates pour apéritif, en crudité, en salade, farcies, gratins...), pour des présentations variées sur l’étal (formes, tailles, couleurs...) et dans l’assiette. 

Enfin, la diversité actuelle des circuits de distribution et le développement des circuits courts font que des variétés anciennes, moins adaptées aux transports et à des délais importants entre la récolte et la commercialisation, restent inscrites au catalogue. Leurs semences sont donc produites et disponibles pour ceux qui désirent les cultiver. »

Source documentaire :

GNIS

Date de rédaction :

Janvier 2019

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

PDF icon 01.04.r03_nbre_varietes_tomates_catalogue_1971-2020.pdf

01.04.V01 : Production de semences de betterave et création de variétés de blé vers 1920

Cette vidéo raboute deux petits films réalisés après la Grande Guerre pour illustrer des travaux de la maison Vilmorin, tournés dans les domaine Vilmorin à Verrières-le-Buisson. 

Tous deux sont des concentrés de films didactiques plus longs, réalisés par Gaumont à la demande du ministère de l'Agriculture

Le premier (graines de betteraves) date de 1921.

Le second (création de semences de blé) date de 1923

Les femmes que l'on y voit opérer sont, pour beaucoup, des veuves de guerre.

Ce document a été produit par la SNHF (Société Nationale d'Horticulture de France), que l'Académie remercie.

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