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Chapitre 03.01 : Les filières d'élevage en France

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03.01.Q01 : La filière lait de vache en France : les chiffres clés

 La filière lait française du lait de vache a connu une très importante et rapide restructuration des exploitations. Cette mutation se poursuit plus lentement aujourd'hui, et conduit vers la stabilisation, voire la stagnation, d'une filière qui présente un poids économique important : en 2017, 298 000 emplois, dont
150 000 dans les exploitations productrices, et 88 000 dans l'industrie de transformation.
L'industrie de la transformation exploite en France 732 sites industriels, et fabrique une grande variété de produits, notamment en fromages et produits laitiers frais fermentés. Plusieurs sociétés de la transformation du lait tiennent une place de premier plan au niveau mondial

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03.01.Q02 : La filière viande bovine française : quelles caractéristiques, quels enjeux ?

• La filière Viande Bovine a une importance stratégique en raison de sa contribution aux équilibres socio-économiques, territoriaux et environnementaux.
• Ses grands défis relèvent d'une part de l'amélioration de la compétitivité et de la rentabilité et d'autre part, de la forte évolution de la consommation et de son repli.
• La France dispose d'atouts solides pour s'adapter au nouveau contexte : potentiel et diversité de la production, savoir-faire des éleveurs et de la filière. Les exigences des consommateurs, en termes de qualité, sécurité, diversité et proximité sont autant d'opportunités pour la filière.

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03.01.Q03 : La filière porcine française face aux défis de la compétitivité et de la durabilité

 Géré depuis toujours de manière libérale, avec des interventions publiques réduites, l'élevage porcin est concurrentiel à toutes les échelles géographiques (éleveurs, régions, pays de l'UE, monde). À côté des performances d'élevage, l'organisation de filière et sa cohérence sont des clés de la compétitivité.
La production s'est concentrée dans des régions spécialisées et dans des élevages moins nombreux et plus grands, accompagnée par la concentration d'industries d'amont et d'aval générant des économies d'échelle.
La production porcine européenne subit une forte influence du marché mondial. La crise sanitaire (fièvre porcine africaine) survenue durant la décennie 2010, surtout en Asie, a apporté des bouleversements en modifiant profondément les équilibres.
Par ailleurs, le modèle de compétitivité mondiale est contesté au nom du changement climatique, de la biodiversité, du respect des animaux, des attentes alimentaires…
Des stratégies semblent s'opposer, d'un côté la production de spécialités gastronomiques, festives, basées sur les traditions, de l'autre les commodités internationales, s'appuyant sur une filière industrielle.
S'il n'est pas possible de poursuivre tous les objectifs avec un seul système, la France pourrait – comme pour d'autres produits alimentaires – cultiver sa diversité en misant davantage, dès l'élevage, sur les spécialités de qualité.

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03.01.Q04 : L'élevage bio: passé, présent et futur ?

   Malgré le soutien actif de l'État et de l'Europe (ce qui explique la dynamique passée) et la volonté d'une partie des consommateurs, l'élevage bio paraît être à la croisée des chemins. En effet, s'il correspond bien à la demande des consommateurs pour sa production dans des structures familiales – où coexistent élevage et agriculture, respectueuses de l'environnement, de la biodiversité et des animaux – seule une fraction de ceux-ci peut acheter les produits bio, qui sont nécessairement plus chers.
    Pour les consommateurs soucieux d'authenticité, les produits bio sont aussi activement concurrencés par ceux des filières qualité spécifiques. À court terme, dans un contexte de forte inflation des produits alimentaires et de progression limitée des revenus, il paraît possible que la filière bio soit confrontée à une crise induisant une baisse de consommation de ses produits. À moyen terme, une fraction accrue des consommateurs bio pourrait aussi être séduite par les substituts végétaux de lait ou viande. À plus long terme, la viande in vitro, garante de l'absence de souffrance animale selon ses promoteurs, pourrait également représenter une menace pour la viande bio !
     On serait alors tenté de conclure que l'âge d'or du bio est passé. C'est sans compter sur la volonté continuellement affichée par les États et l'Europe de promouvoir – via des outils financiers comme les aides dédiées et les paiements pour services environnementaux – ce type d'agriculture, perçue comme plus durable et plus soucieuse de la biodiversité. 

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03.01.Q05 : La filière lait de chèvre en France

Avec un peu plus de 600 millions de litres de lait de chèvre produits à l'année, en progression continue depuis des décennies, la filière caprine est une petite filière dynamique, qui, depuis quelques années a su maîtriser les volumes pour permettre une bonne rémunération de ses acteurs. Le métier d'éleveur est cependant difficile, avec un travail d'astreinte de près de 20 heures/1 000 litres de lait.  En dehors des 2 500 fromagers fermiers, environ 70 transformateurs produisent essentiellement du fromage (dont 15 AOP), et, plus récemment, des produits frais et du lait de consommation. Pour assurer son avenir la filière se doit de relever de nombreux défis tels que :
- le renouvellement des générations (promotion de nouveau mode d'installation et de financement).
- la montée en gamme qualitative (AOP, bio, nouvelles destinations à l'export).
- l'évolution des modes de production pour répondre aux attentes sociétales (diminution des GES, bien-être animal, sobriété énergétique).
- la transformation de la structuration de l'amont et des relations contractuelles.
- l'innovation : système herbagers et autonomie, éthologie, réduction des gaz à effet de serre.

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03.01.Q06 : Les abattoirs d'animaux de boucherie-charcuterie : quel rôle dans la chaîne alimentaire ?

 L'abattoir se situe au centre d'enjeux économiques et sociétaux majeurs. Il est un point essentiel de la chaîne alimentaire, permettant de répondre aux besoins de la consommation de viande et de produits issus de l'élevage.
Depuis plusieurs décennies, l'activité d'abattage s'est fortement restructurée et privatisée ; en 2020, on compte en France un peu plus de 200 établissements, dont 70 établissements privés qui effectuent plus de 75 % de l'activité.
Les règlementations communautaires et nationales encadrent de façon rigoureuse les pratiques d'abattage, qui sont soumises à une inspection vétérinaire permanente afin d'apporter les garanties attendues sur les domaines de la sécurité sanitaire des aliments et de la protection animale.
     Le renforcement de la protection animale, mais aussi la réduction de l'empreinte environnementale de l'abattage, sont des sujets majeurs de préoccupation, mobilisant travaux de recherche, formation des hommes et modernisation technologique des infrastructures.

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03.01.Q07 : La filière équine : spécificités et enjeux

La filière hippique est économiquement plus importante par l'utilisation des chevaux (1 million en France) que par leur élevage (57 750 naissances).
Elle s'éloigne donc de l'agriculture et de la ruralité, et devient un secteur (services et commerce) tourné vers des utilisateurs urbains, féminins et amateurs, servis par un tissu de professionnels (66 000 emplois principaux et 80 000 emplois secondaires), pour la plupart proches du monde agricole dont ils sont issus ; leur importance ne doit pas être ignorée ni sacrifiée aux tendances sociétales. Enfin la pratique équestre à l'extérieur des villes et l'élevage du cheval participent au retour vers la nature et à l'entretien des territoires ruraux.

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03.01.Q08 : Diversité des productions de volailles de chair, en France

     La volaille est la première viande produite et consommée dans le monde, et la seconde en France après le porc.
     La production française est marquée par une grande diversité d'espèces en élevage, alors que ses concurrents européens se limitent en général au poulet et à la dinde. La production française couvre aussi un large choix de de modes de production et de produits.
     Concernant le poulet, la demande de produits de plus en plus découpés et transformés est actuellement servie par l'importation en provenance de concurrents intracommunautaires, même si les filières de production de poulets standards lourds se développent pour prendre leur part de cette demande croissante.
     Les filières sous signes de qualité répondent à la demande de volailles en carcasses, mais commercialisent de plus en plus en découpes.
     La production en Agriculture Biologique, en forte croissance, reste pour l'instant minoritaire (2 %).

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03.01.Q09 : Traction animale et chevaux de trait

     Héritière, dans nos pays développés, d'une longue tradition et d'un savoir-faire, l'énergie animale n'a pas résisté à la motorisation ; mais elle n'a pas disparu, et garde toute son actualité à un moment où la chasse au CO2 est devenue une cause planétaire.
     Longtemps négligée, la traction animale fait maintenant l'objet de travaux scientifiques et de recherches, particulièrement sur le harnachement et sur le matériel aratoire ou de traction. Et les opérateurs bénéficient aujourd'hui d'informations techniques de plus en plus poussées, tandis que de nombreuses formations sont proposées pour se perfectionner ou se former (formation diplômante).
     Cependant, le maintien de nos races de trait est lié davantage à la production de viande qu'au travail de traction, avec des marchés spécialisés qui regroupent chaque année des centaines de poulains sevrés, essentiellement destinés à une exportation vers l'Italie, l'Espagne et le Japon. En France, la viande de cheval est de moins en moins demandée par le consommateur : de l'ordre de 100 g par personne et par an.
     Le maintien d'un effectif suffisant pour nos différentes races de trait est l'assurance de pouvoir poursuivre une sélection efficace en vue d'une orientation travail plutôt qu'une orientation viande.

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03.01.Q10 : Le Percheron

    Après une période de gloire marquée par "l'épopée percheronne", le cheval percheron – comme les autres races de trait – a subi dans son utilisation une érosion continue, liée à la motorisation des transports et des travaux des champs. Ayant su s'adapter à des activités davantage tournées vers l'attelage de loisir et l’équitation, sans se couper pour autant de l'agriculture, la race percheronne, animée et promue par la SHPF, a stabilisé ses effectifs, se plaçant au troisième rang des neuf races de trait françaises.
     Star des chevaux de trait, le Percheron a gardé une réputation et une implantation mondiales, particulièrement Outre-Atlantique.
     Aujourd’hui source d'énergie propre, le Percheron est un moyen de traction qui répond parfaitement aux exigences écologiques et économiques du moment. Par ailleurs, animal d'élevage utilisant la prairie et potentiel producteur de viande, il n'est pas du tout concerné par les reproches qui sont faits aux ruminants quant aux gaz à effet de serre !

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03.01.Q11 : La filière caprine en France : boucherie et reproducteurs

Avec environ 550 000 chevreaux abattus chaque année – au poids vif de 10 à 11 kilogrammes chacun, représentant 3 200 tonnes de carcasse – la filière viande caprine est relativement petite et fortement concentrée. Les chevreaux naissants sont pour 80 % élevés en ateliers d'engraissement (une soixantaine en France, dont certains à plus de 50 000 chevreaux par an), et abattus entre 4 et 6 semaines pour 90 % d'entre eux, dans l'un des trois grands abattoirs. Plus de la moitié de la production est exportée en viande fraîche et accessoirement congelée, principalement vers le Portugal, l'Italie, l'Espagne et la Suisse.
Fragile, la filière est fortement dépendante de l'exportation (qui a chuté pendant la crise Covid), et de cours très fluctuants (cours des poudres d'allaitement) ; en temps de crise c'est le maillon faible de la filière qui souffre, les engraisseurs, dont l’activité est peu rémunératrice.
Le schéma génétique caprin est géré par un organisme unique, Capgènes, qui gère la sélection des jeunes boucs, la production de semences, le pointage des animaux. À partir de 1 300 mères à boucs sélectionnées dans les 600 élevages connectés de la base de sélection, on aboutira – à la suite de nombreux tests – à 90 jeunes boucs génomiques qui seront testés sur les performances de leurs filles et enfin à 30 boucs d'IA. Le schéma génétique a fait ses preuves en permettant aux élevages les plus connectés (% de filles issues d'IA supérieur à 50 %) de produire 25 % de lait en plus, avec une qualité améliorée.

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03.01.R01 : Evolution du rendement des vaches laitières

Opinion répandue.
« Autrefois, le rendement des vaches laitières n’était pas celui des "usines à lait " d’aujourd’hui »

Notre analyse
« Avant les années 1950, le concept de vache laitière n’existait pas. Le cheptel bovin était mixte lait-viande, quand il n’était pas en même temps force de travail. Toutes les vaches, quelle que soit leur race, nourrissaient d’abord leur veau et seul le lait de complément était trait pour les besoins de la famille, la vente de proximité ou la transformation en beurre, crème ou fromage.
Après la seconde guerre mondiale, on a commencé à distinguer :
un cheptel bovin dit laitier sélectionné pour ses aptitudes spécifiques ;
un cheptel bovin dit allaitant ayant une aptitude particulière à produire des animaux lourds et bien conformés pour la production de viande.
De la fin du XIXe siècle à 1950 environ, on estime que le rendement laitier moyen oscillait autour de 2000 kg par vache et par an en fonction des aléas climatiques. Entre 1960 et 2020, ce rendement est passé de 2000 à plus de 7000 kg et certains animaux sont capables de produire près de 20 000 kg de lait par année. C’est à la fois le résultat de la sélection animale et des techniques de production, en particulier du changement de mode d’alimentation. »
 

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