Section 7 - Environnement et territoires

Environnement et territoires

La section VII a pour objet l’analyse prospective des processus qui interviennent dans la co-évolution des sociétés humaines et de la nature. Interdisciplinaire, elle s’intéresse à la dynamique des interactions entre les composantes abiotiques et biotiques des milieux (complexes sol, eau, climat, bio et éco systèmes), et leurs conséquences environnementales. Elle replace cette dynamique face aux choix sociétaux et aux actions sociotechniques et socioécologiques à entreprendre, aux différents niveaux territoriaux d’organisation d’espace et de temps.

Objectifs généraux 

La section VII porte un regard analytique et prospectif sur l’ensemble des facteurs et des fonctions qui interviennent dans la longue co-évolution entre le vivant et le minéral de la planète terre. Ces deux mondes interagissent entre eux et avec les conditions énergétiques, y compris les conditions climatiques qui en résultent au sein de la biosphère. Cette dernière a vu le biologique émerger pendant plus d’un milliard d’années, et les êtres humains imposer leur empreinte depuis quelques dizaines de milliers d’années. En s’accroissant, avec leurs besoins alimentaires, de bien-être individuel et sociétal, sans oublier leurs fantasmes, les populations humaines ont transformé les composantes naturelles en « ressources » dont nous héritons aujourd’hui, perçues comme bien commun, et dont l’usage est réexaminé (appropriation et exploitation débridées, risques sociétaux, urgences écologiques, …).

Nous cherchons à définir les états actuels de ces héritages patrimoniaux et environnementaux, à des échelles territoriales pertinentes pour la compréhension et l’action, afin d’analyser leurs conséquences globales biophysiques et sociétales, du court terme (décennie) au plus long terme. La section privilégie donc une démarche interdisciplinaire, socio-écosystémique et socio-technique, dans le but de comprendre les causes de ces états, d’en discerner les évolutions probables et, le cas échéant, les moyens de les modifier dans le cadre des gouvernances territoriales.

Les échanges humains étant d’abord vécus au sein d’un territoire dans lequel s’inscrivent les sociétés en développement, cet espace représente le lieu privilégié de nos analyses. S’y croisent en effet des processus sociaux et spatiaux, dont la gouvernance technique et politique. Or, les dynamiques résultantes, notamment agricoles, industrielles, urbaines, et de loisirs, ont des conséquences sur les qualités des ressources et de l’environnement (humain et non humain) et réciproquement. Elles influencent aussi l’organisation fonctionnelle de l’espace, y compris des paysages, et peuvent être facteur de dysfonctionnements, comme on l’observe par exemple, à propos de la biodiversité.

C’est pourquoi la référence à la notion juridique, sociale et culturelle de territoire, couplée à celle de sciences de l’environnement, nous paraît essentielle pour décrypter les situations et essayer de répondre aux questions engendrées par la co-évolution Sociétés - Nature anthropisée. Une telle vision systémique doit attirer notre attention aux ensembles autant qu’aux parties, aux temporalités autant qu’aux spatialités, aux explications autant qu’aux interprétations, au monde rural et agricole autant qu’au monde urbain.

In fine, la section propose une analyse systémique des espaces, de la parcelle à la biosphère, à partir de connaissances physiques, écobiologiques et sociétales, afin d’orienter les formes d’action publique, collective et privée, notamment d’aménagements souhaitables des territoires. En agissant sur les modalités de gouvernance des projets localisés, il semble en effet possible d’infléchir significativement la co-évolution Sociétés - Nature anthropisée. L’enjeu essentiel n’est-il pas d’induire des dynamiques sociétales qui préservent, tout en la transformant, la biosphère dont elles font partie ? Les progrès techniques dans l’observation des territoires et l’interprétation scientifique de ces informations, conduisent à des représentations et des modélisations qui font, de ce système complexe « environnement et territoires », un objet d’étude dont les approches scientifiques indispensables sont d’une grande actualité et d’une grande utilité prospective.