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Désiré-Georges STRULLU

Membres

Domaines d'expertise

Les mycorhipes et technologies dans le cadre de l'agriculture durable et la limitation des intrants en agriculture, horticulture, sylviculture.

Fonctions professionnelles

Professeur à l'Université d'Angers

Coordonnées

2, boulevard Lavoisier 49045 Angers France
Tél. fixe
+33-241735356
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Date décès
12/10/2011
Éloge

Désiré Georges STRULLU
(1944-2011)

En 1970, alors qu’il était assistant à la Faculté des Sciences de Rennes, Désiré Georges Strullu a soutenu une thèse de troisième cycle sur la biologie du sapin de Douglas en pépinière à partir d’expérimentations effectuées au Centre INRA de Nancy à la Station de recherches sur les sols forestiers et la fertilisation dirigée par Maurice Bonneau. En 1973, il publie dans la Revue Forestière Française un article intitulé « Aspect d’une mycorhize ectotrophe en microscopie électronique à balayage ». Sa passion pour les associations symbiotiques mycorhiziennes, surtout concentrée sur les endomycorhizes à arbuscules, ne le quittera plus. En 1976, il soutient sa thèse de doctorat d’État sur les mycorhizes du sapin de Douglas et de divers autres résineux : relations nutrition, développement et cytologie. Il propose une nouvelle classification cytologique des racines mycorhizées et met en évidence les différences ultrastructurales entre les ectomycorhizes à Basidiomycètes et celles à Ascomycètes. En 1981, il est le premier à découvrir chez les endomycorhizes à arbuscules les granules métachromatiques riches en phosphore qui jouent un rôle essentiel dans les processus d’accumulation et de transfert des phosphates. En 1982, il démontre chez les ectomycorhizes, avec Harley, Gourret et Garrec, que ces granules sont constitués de polyphosphates, polymères de phosphate jouant un rôle essentiel dans la régulation des échanges symbiotiques. L’année suivante, il démontre avec les mêmes auteurs que les polyphosphates vacuolaires sont associés à du calcium. En 1989, il définit les conditions de culture permettant l’observation de la synthèse in vivo des polyphosphates, par résonnance magnétique nucléaire du 31P, dans l’ectomycorhize de Bouleau-Paxille (en collaboration avec F. Martin, B. Grellier et S. Renaudin). Dans les années 1990, il collabore avec C. Plenchette de l’INRA afin d’optimiser les techniques d’encapsulation d’inoculum endomycorhizien et de multiplication de racines transformées colonisées par le symbiote endomycorhizien Glomus versiforme. Ces travaux sur l’atténuation des réactions immunitaires des plantes lors de la formation du réseau de Hartig des ectomycorhizes de Bouleau (en collaboration avec L. Feugey, P. Poupard, P. Simoneau) restent d’actualité.
Plus récemment, avec sa femme Christine Strullu-Derrien, il a publié une série d’articles, notamment basés sur des fossiles angevins, qui ont contribué à clarifier notre vision de plusieurs fossiles attestant de l’ancienneté des interactions plantes-champignons. Outre la mise en évidence de traces d'endomycorhizes à arbuscules dans des racines fossiles de Cordaites datant du Carbonifère, il a co-signé une remarquable description de fossiles américains de champignons morphologiquement proches des actuels Oomycetes (Peronosporomycetes) impliqués dans une interaction parasitaire sur des tiges de Lyginopteris oldhamia. Ces travaux avaient conféré une dimension paléontologique à son approche de la symbiose mycorhizienne, avec une revue (Mycorrhization of fossil and living plants), publiée en 2007, dans les Comptes Rendus Palevol de l’Académie des Sciences. C’est dans ces projets qu’il a été fauché, alors qu’avec la complicité de sa femme il donnait un nouvel essor à ses recherches.
Désiré Georges Strullu était aussi un enseignant et vulgarisateur. Son enseignement, qu’il délivrait toujours habillé avec élégance, a marqué sur la forme et le fond des générations d’étudiants de l’Université d’Angers, notamment ceux de la Maîtrise de sciences et techniques de biophysiologie appliquée aux productions végétales, mais aussi d'autres formations, notamment à l'École nationale supérieure d'Horticulture et du Paysage. Il avait ainsi contribué à faire largement connaître le rôle des interactions mycorhiziennes dans la physiologie du végétal. En 1990, il avait publié, en tant que coordonnateur, un ouvrage intitulé Les mycorhizes des arbres et plantes cultivées.

Francis Martin, François Le Tacon et Marc-André Selosse