Le terme de simplexité, qui désigne l’apparition de solutions « simples » dans des systèmes complexes, a une histoire déjà assez longue qui concerne un certain nombre de domaines, qu’il s‘agisse de mathématiques, de biologie, de théorie générale des systèmes, de design et d’architecture, d’éducation, de publicité, et de sciences sociales. Une telle diversité d’usages montre à la fois le succès du terme et peut laisser craindre une acception assez lâche. En France, Alain Berthoz a récemment introduit ce terme avec succès pour décrire des situations rencontrées en neurophysiologie de la motricité, et au delà (A. Berthoz, La simplexité, Paris, Odile Jacob, 2014). Puis le terme a donné lieu à un séminaire de deux journées à la Fondation Hugot du Collège de France et à l’ouvrage Complexité-Simplexité, sous la direction d’Alain Berthoz et Jean-Luc Petit, Paris, Collège de France, 2014.
Ce terme a une signification et une importance particulières pour les sciences du vivant, car il décrit au fond l’architecture fonctionnelle ou les fonctionnements préférentiels adoptés par les systèmes biologiques du fait de leur complexité. Sur cette base, et conformément à une tradition d’extension des concepts biologiques aux sciences sociales, il est souhaitable d’envisager des applications à des problématiques comme celle de la décision ou d’autres exemples pris dans les sciences sociales. Nous sommes écrasés par la complexité, comment en sortir ? Cette question de la décision a d’ailleurs été également abordée par Alain Berthoz dans l’un de ses ouvrages.
Des membres de la section 4 de l’Académie d’Agriculture de France ont souhaité que l’utilisation et la définition de ce terme soient illustrées et débattues en séance, dans le but de faire découvrir et approfondir ce concept, en prenant des exemples en neuropsychologie, en sciences du vivant et en sciences humaines et sociales.
Jean-Claude MOUNOLOU