Séance organisée en hommage à Gilbert AUSSENAC et Pierre CRUIZIAT
Le changement climatique implique une exposition de plus en plus fréquente et sévère des arbres et des forêts à des épisodes de sécheresses combinées ou non à des températures élevées. L’occurrence de sécheresses caniculaires augmente, provoquant des dépérissements parfois massifs. L’existence de sécheresses de grande étendue spatiale participe d’ailleurs à l’élévation de température résultant de la réduction importante d’évapotranspiration et du refroidissement que cette dernière procure.
Pour aborder l’impact des sécheresses sur le fonctionnement des arbres, il faut tout d’abord faire un point sur le fonctionnement hydrique des arbres, seuls ou en peuplement, ainsi que sur l’impact de l’état hydrique sur la physiologie (fonctionnement hydraulique, carboné et autres processus) et la mortalité.
Il s’agira dans un deuxième temps d’analyser l’effet des événements extrêmes sur les peuplements forestiers in situ. Quels sont les facteurs qui causent, accentuent ou réduisent la mortalité ? On n’abordera ici que les impacts physiologiques directs au niveau des arbres, sans considérer l’importante question des interactions biotiques (insectes, maladies), illustrée par L’actualité récente sur les dépérissements de l’épicéa et du sapin dans le Grand Est français et en Europe centrale. La génération d’incendies dévastateurs causées par les sécheresses, en combinaison ou non avec les insectes ravageurs, est un maillon supplémentaire dans l’enchainement des impacts (cf. séance récente sur les mégafeux). Une séance à venir concernant toute cette chaine causale serait justifiée
Cela nous conduira dans un troisième temps à présenter des pistes pour demain au travers de résultats sur le rôle des structures de couvert dans le contrôle de l’évapotranspiration des peuplements et la définition de sylvicultures innovantes permettant d’atténuer l’impact des sécheresses.
Deux chercheurs d’INRAE, disparus récemment, Gilbert Aussenac (INRAE Nancy) et Pierre Cruiziat (INRAE Clermont-Ferrand) ont consacré leur carrière au fonctionnement intégré de l’arbre et de la forêt et ont développé des recherches pionnières sur l’importance des facteurs hydriques. Cette séance permettra d’honorer leur mémoire.
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Denis LOUSTAU, INRAE, UMR ISPA, Bordeaux