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Elles et Ils nous écrivent
Gilles Luneau remercie sur LinkedIn l'Académie d'avoir eu un "coup de coeur" pour ses écrits lors de l'attribution un Prix de l'information scientifique 2023
Eason Benoist cherche des informations sur la filière viande
Bonjour, je m’appelle Eason Benoist en terminale STAV(Science et Technologie de l’Agronomie et du Vivant) à la MFR Sevreurope.
Je me permet de vous contacter car durant mon année j’ai un oral de fin d’année avec une problématique de notre choix, Issu du milieu agricole j’ai choisis mon questionnement sur la filière de la viande. Ma problématique actuelle est "La filière viande a-t-elle un avenir en France?"
Je voudrais vous poser des questions par rapport à ma problématique.
Dans l’attente de votre réponse je vous remercie d’avance.
Cordialement
Eason BENOIST
E-mail: benoisteason@gmail.com
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Bonsoir,
Merci de votre confiance.
Je transmets votre questionnement sur la filière viande à mes consœurs et confrères susceptibles d'y répondre.
Bien cordialement
Philippe Kim-Bonbled
Inspecteur général en santé publique vétérinaire Membre de l’Académie d’agriculture de France Conseiller « Communication et Développement » du Secrétaire perpétuel philippe.kim-bonbled@academie-agriculture.fr
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Monsieur
Suite à votre message sur l'avenir de la filière viande en France, je me tiens à votre disposition à jean-francois.hocquette@inrae.fr pour vous répondre
Bien cordialement
JF Hocquette
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Cher Philippe,
Chères consœurs et chers confrères,
Je vais prendre contact avec ce jeune homme pour répondre à ses questions.
Mais celles et ceux qui le souhaitent peuvent aussi se prêter à l'exercice.
Vous avez ses coordonnées.
Eason BENOIST
Lycéen à Mfr Sevreurope
E-mail: benoisteason@gmail.com
Merci de me le faire savoir.
Cordialement,
Michel Rieu
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Bonjour à toutes et tous
Cette synthèse récente (cf. PDF) pourrait contribuer à l'information de notre "jeune passionné".
Bien cordialement
Ph Schmidely
Richard Boulanger réagit à l'article "capture CO2" dans le Mensuel de l'Académie d'agriculture de France n°80 (Janvier 2023), notre confrère André-Jean Guérin lui répond
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Monsieur Philippe Kim Bonbled Bonjour .
Abonné au mensuel de l'Académie d'Agriculture je me réjouis chaque mois de sa réception car il y a toujours matière à apprendre .
Un article ce mois ci évoque la séquestration du CO2 dans le sol et cela me surprend sachant que le dit CO2 est surtout utile dans l'air malgré sa faible présence ( 0.04 % ) pour assurer la photosynthèse indispensable à la vie des végétaux sur terre ( et du plancton en mer ).
Je ne vois pas quelle pourrait être son utilité dans les sols .mais je viens de me rendre compte que j'avais oublié cette date du 11 ....hélas !
Vous trouverez quand même en PJ des documents qui ne disent que du bien du CO2 contrairement à ce qu'on lit et entend à l'heure actuelle.
Je serais ravi d'avoir vos réflexions et avis sur le sujet.
Pour terminer mes bavardage de ce jour je rebondis sur les risques de pénurie alimentaire je me permets d'attirer votre attention sur la très prochaine pénurie ....d'engrais !
Très cordialement dans l'attente de vous lire .
Richard Boulanger
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Cher Monsieur,
Philippe KIM-BONBLED m’a transféré votre message.
Merci pour votre intérêt pour les travaux de l’Académie d’agriculture.
La séance plénière de l’AAF de mercredi 11 janvier était effectivement consacrée à la capture et séquestration du carbone (mentionné CO2 par erreur) par les agriculteurs. Vous avez raison de rappeler que le CO2 atmosphérique est indispensable à la photosynthèse et que, s’il s’avérait y être absent, ce sont toutes les productions végétales et algales qui déclineraient.
Le problème tient au fait que le CO2 est également le plus important gaz à effet de serre. Son augmentation dans l’atmosphère du fait des activités humaines depuis la révolution industrielle est responsable d’une bonne partie du réchauffement climatique dont nous ressentons dès à présent les effets délétères. Les États sont donc convenus, notamment à l’occasion de l’Accord de Paris en 2015, de réduire les émissions anthropiques de gaz à effet de serre et de développer diverses techniques pour capturer une partie du CO2 qui s’accumule dans l’atmosphère et le stocker de façon plus ou moins durable dans les sous-sol géologiques, dans les sols superficiels ou dans de la biomasse durable.
Le carbone (et non pas le CO2) se trouve déjà dans les sols et constitue une composante essentielle de l’humus qui assure la fertilité. A l’échelle mondiale il y a plus de deux fois plus de carbone dans les sols que dans l’atmosphère. Augmenter le carbone dans les sols aurait donc une double action bénéfique :
- i) soustraire une fraction de gaz à effet de serre de l’atmosphère et ralentir ainsi le réchauffement climatique ;
- ii) augmenter le carbone biogénique dans les sols et donc l’humus et donc la fertilité des sols.
La Commission européenne a déposé une proposition de règlement visant à permettre de certifier les procédures de mesure et d’enregistrement des quantités de CO2 captées et séquestrées notamment sous sa forme carbone en agriculture. C’était le sujet de la séance de mercredi dernier.
Bien cordialement.
André-Jean Guérin
Membre titulaire de l’Académie d’Agriculture de France
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Louis Caudron Ingénieur Général Honoraire de Génie Rural, des Eaux et des Forêts
Où va l’agriculture française ?
L’agriculture française a beaucoup progressé au cours des 60 dernières années, mais elle rencontre maintenant des défis majeurs pour son avenir. La première partie de la présente note rappelle l’évolution récente de l’agriculture française et la seconde partie explicite les problèmes à venir.
I – La transformation de l’agriculture française au XXiéme siécle Pendant des siècles, l’agriculture a été l’activité principale de tous les peuples. Limité par la force de travail de ses bras et de ses animaux domestiques, un agriculteur ne pouvait nourrir qu’un peu plus d’une personne. C’est l’époque où Jean Bodin pouvait dire « Il n’est de richesse que d’hommes ». Tout a changé au XXième siècle.
I -1 - La révolution agricole des années 1950 L’agriculture a été transformée par l’arrivée de la mécanisation et des engrais. En France, les premiers tracteurs sont arrivés vers 1930, mais ils se sont surtout multipliés après 1947, grâce aux tracteurs envoyés en France par les Américains dans le cadre du plan Marshall. En même temps, la généralisation de l’emploi de variétés améliorées, d’engrais composés (azote, phosphore et potasse) et de produits phytosanitaires a permis l’augmentation rapide des rendements. A partir de là, la diminution du nombre d’agriculteurs a été rapide.
On peut illustrer le gain de productivité que permet la mécanisation et l’emploi des engrais et des produits phytosanitaires en comparant un paysan africain et un céréalier de la Beauce. Le paysan africain du Sahel, qui n’a que ses bras pour travailler, arrive à cultiver environ 1 ha sur lequel il produit environ 10 quintaux de mil ou de sorgho. Dans la Beauce, on trouve des fermes de 1000 ha exploitées par 5 ouvriers, parfois moins. Ils arrivent à produire 100 quintaux de blé ou de maïs à l’ha, soit 100 000 quintaux par an. L’ouvrier agricole de la Beauce produit donc 20 000 quintaux : c’est 2000 fois plus que le paysan africain. Dans ces conditions, le nombre d’agriculteurs n’est plus un frein pour assurer la nourriture du reste de la population.
I – 2 - La transformation de l’agriculture française après 1945 En 1945, il y avait plus de 4 millions d’agriculteurs. En 2021, ils sont moins de 400 000, soit 1,5 % de l'emploi total en France. Comme un exploitant sur trois n’est pas remplacé lors de son départ à la retraite, la diminution va continuer. Pour diminuer leurs coûts de production ou pour faire face au manque de main-d’œuvre qualifiée, les agriculteurs font de plus en plus appels aux entreprises de travaux agricoles. Beaucoup ont un conjoint qui exerce une autre profession et certains ont une double activité.
Les 400 000 agriculteurs de 2021 produisent beaucoup plus que les 4 millions de 1945. En 1945, en Île-de-France, le rendement en blé était de l’ordre de 10 à 20 quintaux à l’ha. Il est passé à 80 quintaux à l’ha en 1980 et il dépasse maintenant souvent les 100 quintaux à l’ha. Dans les années 50, le rendement des vaches laitières n’atteignait pas 2000 kg de lait par an. Il atteint maintenant les 8000 kg.
La surface utilisée par l’agriculture a diminué de 33 millions d’hectares en 1960 à moins de 27 millions actuellement. Cette diminution est due en partie à l’urbanisation, mais surtout à l’abandon des terres agricoles dans les zones difficiles à cultiver et donc pas assez rentables, notamment en basse montagne. La forêt méditerranéenne a ainsi gagné plus d’un million d’ha en quelques décennies, malgré les incendies qui la ravagent chaque année.
L’augmentation de la production agricole a été permise par la mise en place au niveau européen d’une nouvelle politique. La Politique Agricole Commune (PAC), créée en 1962, garantissait aux agriculteurs un prix rémunérateur, fixé à l’avance, pour leurs produits. L’Europe se chargeait d’exporter ou de stocker les excédents éventuels.
Dans les années 60, le revenu moyen des agriculteurs était inférieur au revenu moyen des Français. La PAC a permis un rattrapage et une nette amélioration de leurs revenus. Depuis 2010, les revenus agricoles ont plutôt tendance à stagner, avec des fortes variations annuelles. Pour obtenir ce revenu, il faut beaucoup de travail. Les agriculteurs déclarent travailler 55 heures par semaine contre 37 heures pour la moyenne française. Les éleveurs ne connaissent pas de jour de repos.
I – 3 - Le verdissement de la PAC Le succès de la PAC a été rapide : dès 1984, l’Europe a été obligée de demander aux producteurs laitiers de plafonner leur production en leur imposant des quotas laitiers, parce qu’elle croulait sous les stocks de beurre. Quelques années après, l’Europe a demandé aux céréaliers de conserver chaque année une partie de leurs terres en jachère pour diminuer leur production.
A partir des années 2000, pour répondre aux critiques combinées des économistes libéraux opposés aux activités subventionnées et des écologistes opposés à l’agriculture « productiviste », l’Europe a modifié son système. Au lieu de donner des aides proportionnelles à la production, elle a donné des aides proportionnelles à la surface cultivée et des aides pour payer les services environnementaux rendus par les agriculteurs. Ces aides constituent toujours une part essentielle du revenu des agriculteurs français. Le système de distribution et de contrôle des aides aux agriculteurs est complexe au point que le Ministère de l’Agriculture a continué à augmenter le nombre de ses fonctionnaires alors que le nombre d’agriculteurs a diminué.
I – 4 – La situation actuelle de l’agriculture française La production agricole française stagne depuis la fin des années 1990 dans les principaux secteurs. La production de viande diminue parallèlement à la baisse de la consommation individuelle. La production de lait est au niveau de celle de 1984, mais avec un effectif de vaches laitières qui a été divisé par deux. La production de céréales plafonne, en raison de la stabilité tant des surfaces que des rendements.
La France a été le premier exportateur de produits agricoles d’Europe et le troisième au niveau mondial. Depuis 2005, elle a été dépassée par l’Allemagne et les Pays-Bas et elle n’est plus que le sixième exportateur mondial. Si les tendances actuelles continuent, en 2030, la France ne sera plus dans le top 10 des exportateurs mondiaux.
Le solde commercial agricole et agroalimentaire de la France se dégrade : 11,9 Md€ en 2011, 7,7 Md€ en 2019, 6,1 Md€ en 2020. Nous sommes devenus déficitaires avec nos concurrents européens et nous ne sommes excédentaires qu’avec les pays tiers, notamment grâce à nos exportations de cognac et de vins. Un rapport du Sénat de 2019 explique notre manque de compétitivité par rapport aux autres pays européens par des charges salariales plus élevées et une tendance à la sur-réglementation qui amène la France à se fixer des normes plus sévères que dans d’autres pays.
Nous importons de plus en plus de produits agricoles, y compris des produits que nous pouvons produire chez nous, par exemple la moitié de nos fruits et légumes et le tiers de nos volailles. Certaines importations ne respectent pas les normes imposées aux agriculteurs français. Par exemple, nos animaux sont nourris en majorité avec des protéines de soja OGM importées des États-Unis ou du Brésil, alors que le soja OGM ne peut être cultivé en France.
II – Les questions d’avenir pour l’agriculture française L’avenir de l’agriculture française dépend de multiples facteurs, son image dans la société, les évolutions technologiques, la demande des consommateurs, le changement climatique, les soutiens financiers …
II – 1 – L’image de l’agriculture française s’est dégradée Dans les années 1960, pendant la grande période de progression de l’agriculture, les agriculteurs se sentaient soutenus par la grande majorité des Français, dont beaucoup avaient un grand parent agriculteur. Ils étaient très présents dans les conseils municipaux et leur poids électoral était important. Depuis 2000, on constate au contraire une certaine fatigue chez beaucoup d’agriculteurs, qui se sentent mal aimés et incompris. On leur reproche d’être des pollueurs avec les traitements phytosanitaires. Les grosses fermes d’élevage industriel sont décriées. Les néo-ruraux se plaignent du bruit des tracteurs ou du chant du coq. Les consommateurs refusent les organismes génétiquement modifiés. Les abattoirs sont accusés de mauvais traitements aux animaux. L’agriculture, qualifiée de « productiviste », est très critiquée par les écologistes.
Le gouvernement, qui ne refusait rien aux agriculteurs dans les années 1990, n’hésite plus à privilégier les écologistes au détriment des agriculteurs comme le montre les exemples suivants.
Dans les années 1990, la Marine Nationale souhaitait le remplacement de ses deux porte-avions, le Foch et le Clemenceau. Le deuxième porte-avions lui a été refusé, le gouvernement considérant qu’il n’avait pas les 3 milliards nécessaires pour le construire. A la même date, le gouvernement estimait nécessaire de maintenir une forte priorité au montant des aides aux agriculteurs français qui représentaient l’équivalent de sept porte-avions par an.
Le glyphosate est l’herbicide, à la fois efficace et peu onéreux, le plus utilisé par les agriculteurs. Certaines agences de sûreté (pas toutes) considèrent qu’il peut être toxique. En 2017, Emmanuel Macron a choisi de plaire aux écologistes plutôt qu’aux agriculteurs et décidé que le glyphosate serait interdit dans un délai de 3 ans. En fait, Emmanuel Macron sera rattrapé par les réalités et ne pourra pas assumer la baisse de la production et l’augmentation des coûts qui auraient résulté de l’interdiction du glyphosate, ce qui l’a amené à reporter à plus tard la fin du glyphosate.
L’agriculture bénéficie encore du soutien et de la sympathie d’une bonne partie des Français, mais la minorité active des écologistes et des défenseurs de la cause animale se fait de plus en plus entendre.
II - 2 - De nouvelles technologies arrivent Certains agriculteurs sèment ou appliquent des engrais sur leurs champs avec des dosages pilotés par satellite en fonction de la qualité des sols. On peut même faire travailler des tracteurs sans chauffeur.
Beaucoup de recherches sont menées sur les questions de résistances des agents pathogènes aux antibiotiques et de résistance des nuisibles aux stratégies de protection des cultures.
Les organismes génétiquement modifiés (OGM), que refusent les consommateurs français, sont largement utilisés dans d’autres pays du monde, par exemple au Brésil, grande puissance agricole. Dans les premiers OGM, la modification résultait de l’introduction d’un gène venant d’une autre plante. Avec les nouvelles techniques, telles que le CRISPR-Cas9 (des ciseaux moléculaires permettant de découper très précisément un génome animal ou végétal), on peut modifier les gènes de presque n’importe quelle cellule sans aller chercher d’autres gènes ailleurs. Les nouvelles techniques de modification génétique, qui ont fait leurs preuves dans la fabrication de vaccins ARN, vont provoquer de nouvelles avancées dans la sélection des plantes et des animaux. Certains pays les accepteront et d’autres pas, ce qui entraînera des distorsions de concurrence.
Les techniques médicales de régénération des organes ouvrent aussi des perspectives en agriculture. En prélevant des cellules souches sur un animal vivant, puis en les multipliant et en les amenant à se différencier en cellules musculaires, on peut fabriquer de la viande in vitro. Si les scientifiques arrivent à faire baisser les coûts de cette fabrication, cela peut concurrencer l’élevage.
Certains laboratoires commencent à utiliser l’impression 3D pour fabriquer des produits alimentaires à partir de cartouches contenant sucres, protéines et autres ingrédients élémentaire. Les nanotechnologies sont expérimentées en agriculture.
Plusieurs pays s’intéressent aux fermes verticales, c’est à dire de vastes bâtiments où la lumière, la température, l’humidité et le support de culture sont parfaitement contrôlés. Au Japon, il y a déjà 300 fermes urbaines de ce type.
Ces nouvelles technologies sont parfois surprenantes, mais elles ne vont probablement pas changer la façon de cultiver en France dans les 10 prochaines années. Leur caractéristique est d’être encore plus gourmandes en énergie que les techniques actuelles, ce qui est un fort handicap en période de recherche de la sobriété énergétique. Quand aux techniques de modification génétique, elles ne peuvent guère percer en France, où la méfiance vis-à-vis des OGM est bien installée.
II – 3 – L ’agroécologie, le bio et le retour au terroir se développent A rebours de ces évolutions technologiques, une partie des agriculteurs se tourne vers l’agroécologie. Cela prend des formes diverses. L’agroforesterie associe arbres, prairies et cultures annuelles sur une même parcelle. Dans la polyculture-élevage, les effluents d’élevages sont recyclés pour fertiliser les cultures qui nourrissent le bétail. D’une façon générale, l’agroécologie cherche à accroître la diversité fonctionnelle des écosystèmes et à mobiliser les régulations biologiques plutôt que des intrants de synthèse. En agroécologie, les rendements ne sont pas maximisés, mais l’agriculture est plus durable et évite la fatigue des sols que l’on constate parfois dans l’agriculture plus productiviste. C’est un système qui demande plus de main-d’œuvre, ce qui est un avantage pour l’emploi, mais un handicap pour la concurrence. Les revenus peuvent être corrects si la baisse des rendements est compensée par la diminution des charges d’engrais et de produits phytosanitaires.
On constate aussi depuis plusieurs années un mouvement de relocalisation vers le local et une remise en valeur des traditions et du terroir. Beaucoup de collectivités locales favorisent les circuits courts entre les agriculteurs et les consommateurs.
L’’agriculture biologique, c’est-à-dire l’agriculture sans engrais artificiels et sans produits phytosanitaires, est encouragée par les pouvoirs publics. Un agriculteur sur 10 est passé au bio, mais la France importe 30 % des produits bio qu’elle consomme. Alors que le marché du bio progressait régulièrement depuis plusieurs années, l’année 2021 a pour la première fois connu une baisse de la consommation, qui a beaucoup inquiété les producteurs et même amené certain à arrêter leur production en bio. Les inquiétudes des producteurs bio tiennent aussi au fait que les consommateurs n’ont pas une image exacte de la culture bio. Pour le grand public, c’est une culture qui n’utilise pas de phytosanitaires et qui doit fournir des produits de bonne qualité gustative. Or la culture bio n’utilise pas de produits phytosanitaires de synthèse, mais utilise des produits dits naturels comme le cuivre et le soufre qui peuvent se retrouver dans les rivières. En outre la qualité gustative des produits dépend surtout de la variété cultivée et peu du mode de culture, ce qui fait que, contrairement aux attentes des consommateurs, les produits issus de la culture bio n’ont généralement pas une qualité gustative meilleure que ceux issus de la culture classique. C’est une cause de désaffection déjà constatée chez les consommateurs de melon bio.
Plus généralement on ne demande plus aux agriculteurs de produire plus, mais de produire mieux, en privilégiant une agriculture plus durable et plus respectueuse de l’environnement. Le nouveau cadre agricole européen de la PAC, « Farm to fork », priorise la protection de l’environnement plutôt que l’augmentation de la production agricole. L’objectif est de réduire de 50 % l’usage des pesticides pour les plantes et des antibiotiques pour les animaux d’élevage, de basculer 25 % des terres agricoles cultivées vers le bio et de baisser de 20 % les épandages d’engrais.
II – 4 - La consommation des produits alimentaires évolue L’amélioration de la productivité agricole a entraîné une baisse du prix des produits agricoles et une diminution du coût de l’alimentation. En 1960, les ménages consacraient 35 % de leur budget à l’alimentation. En 2020, on est en moyenne à 15 %. En même temps les pratiques alimentaires ont changé.
Avec l’augmentation du pouvoir d’achat, la consommation de viande a d’abord augmenté de 78 kg par personne en 1960 à 104 kg en 1980. Depuis, elle diminue régulièrement et se situe à 84 kg en 2020. Il est très probable qu’elle va continuer à baisser sous l’influence conjuguée des conseils de la médecine, des associations de protection animale et défenseurs de l’environnement qui veulent diminuer les émissions de gaz à effet de serre dues aux animaux.
Le temps consacré à l’alimentation (approvisionnement, préparation et consommation) diminue de manière générale. La demande de produits transformés et de plats préparés a beaucoup augmenté et la restauration hors domicile est devenue beaucoup plus fréquente.
II – 5 – Le changement climatique impacte l’agriculture L’augmentation de la teneur en gaz carbonique de l’atmosphère ne devrait a priori pas être défavorable à l’agriculture. Pour vivre les plantes absorbent du gaz carbonique et, s’il est plus disponible, c’est favorable au rendement. Par ailleurs l’augmentation de la température moyenne entraîne une augmentation de l’évaporation et donc de la pluviométrie.
Pour l’agriculture, le problème c’est que les pluies ne retombent pas au bon endroit. Les rapports du GIEC montrent que la pluviométrie va augmenter dans la zone sahélienne de l’Afrique, en Inde, en Argentine et dans les zones froides du Canada et de Sibérie. Par contre la zone méditerranéenne va être beaucoup plus sèche et, en France, la pluviométrie va globalement diminuer. Marseille pourrait avoir le climat d’Alger et Lille le climat de Marseille. En outre le climat sera plus irrégulier. Des périodes de sécheresse pourront alterner avec des inondations catastrophiques.
L’agriculture est un secteur particulier pour le climat. C’est à la fois un secteur émetteur de gaz à effet de serre, notamment à cause des émissions de méthane des bovins, un secteur très dépendant de la météo qui subit de plein fouet les effets du changement climatique et un secteur qui peut produire des biocarburants substituables aux énergies fossiles.
L’agriculture française va devoir s’adapter à un climat moins favorable. D’ores et déjà, l’INRAE travaille sur la sélection de variétés résistantes à la sécheresse. Certains agriculteurs cherchent à créer des réserves de substitution qui permettraient de stocker en hiver une partie de l’eau des rivières, celle qui serait allée dans la mer, pour pouvoir l’utiliser en été.
Le travail le plus abouti sur l’adaptation nécessaire de l’agriculture au changement climatique et à la diminution des énergies fossiles figure dans le Plan de Transformation de l’Economie Française (PTEF) élaboré par The shift project. Ce plan, dont le résumé figure en annexe, prévoit une augmentation du nombre d’agriculteurs, une modification des pratiques agricoles et une augmentation des prix payés aux agriculteurs.
II – 6 - Le soutien financier à l’agriculture faiblit L’agriculture française ne peut pas vivre sans soutien financier ou être totalement exposée à la concurrence internationale. Un industriel peut implanter son usine à l’endroit le plus favorable pour ses approvisionnements ou son marché. Pas un agriculteur qui travaille la plupart du temps la terre que ses parents lui ont transmise. Elle est plus ou moins fertile et plus ou moins adaptée à certaines cultures, mais elle ne peut pas être déplacée. En outre, un agriculteur ne connaît pas à l’avance sa production. Un excès de pluie, une sécheresse, de fortes gelées peuvent complètement modifier les quantités produites et ses revenus.
En France, certaines zones de grandes cultures comme la Beauce peuvent rivaliser avec les meilleures terres agricoles du monde, comme celles d’Ukraine ou d’Argentine, mais c’est l’exception. Dans une grande partie de la France, notamment dans les zones de basse montagne ou dans la moitié sud de la France la moins arrosée, l’agriculture française ne peut pas être compétitive avec ses concurrents d’autres pays plus favorisés par la nature L’importance des charges salariales aggrave son handicap. Si les agriculteurs n’étaient plus subventionnés, ils seraient amenés à abandonner des millions d’hectares, notamment beaucoup de prairies naturelles qui deviendraient alors des broussailles impénétrables avant de se transformer ultérieurement en forêt.
Alors que les USA, la Chine ou le Brésil augmentent les soutiens financiers à leurs agriculteurs, en Europe, le financement de la PAC n’a plus la cote. Cette politique, qui consommait la moitié du budget européen dans les années 70, a été réduite à partir des années 1990. Pour la période 2007-2013, le budget de la PAC était de 413 Md€, soit 42 % du budget de l’UE. Il a été réduit de 40 milliards pour 2014-2020 et fixé à 378 Md€ pour 2021-2027. Il ne représente plus que 31 % du budget de L’UE. Certains pays considèrent que la PAC devrait être prise en charge au niveau national plutôt qu’au niveau européen.
La baisse du budget n’est guère cohérente avec l’objectif fixé aux agriculteurs d’utiliser 50% de pesticides en moins et 20 % d’engrais en moins, ce qui a forcément un impact sur la production et les revenus.
II – 7 – La pression du pouvoir d’achat pèse sur l’agriculture L’amélioration de la productivité agricole a permis la baisse des prix alimentaires et la réduction de la part du budget des ménages consacrée à l'alimentation. Les consommateurs se sont habitués à consacrer une plus grande part de leur budget à des activités qui n’étaient pas prioritaires dans les années 60 telles que le logement, les loisirs ou les moyens de communication.
Le mouvement actuel vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement et une production plus locale est largement approuvé, mais ses conséquences sur le pouvoir d’achat sont largement ignorées. Ce type d’agriculture moins productif augmente les coûts de production.
Actuellement les consommateurs de bio ou de produits de terroir appartiennent surtout à la classe moyenne. Pour les 9 millions de pauvres et même pour les Français qui gagnent un peu plus que le SMIC, il y a une forte demande pour acheter les produits les moins chers, même s’ils ne sont pas bio et même s’ils viennent de l’étranger. Il est difficile pour les gouvernements de résister à la pression des consommateurs pauvres pour défendre le revenu des agriculteurs français.
Notre économie libérale a largement profité du développement du commerce international, mais en matière d’agriculture, la concurrence peut être mortelle pour une bonne partie de nos agriculteurs.
Les grosses fermes céréalières de la Beauce ou de l’Aisne, les viticulteurs des grands crus de vin français ou du cognac ou certains agriculteurs spécialisés sur un créneau particulier peuvent affronter la concurrence internationale. Par contre, si le gouvernement autorise l’importation sans limites de viande bovine à bas prix d’Argentine ou du Canada, cela répondra à la demande d’une partie des consommateurs, mais cela peut entraîner la fin de beaucoup d’élevages français.
Les producteurs maraîchers, qui réussiront à créer un circuit court avec des consommateurs qui acceptent de payer plus cher des légumes de meilleure qualité survivront, mais la masse de producteurs maraîchers qui travaillent pour la grande distribution aura les pires difficultés à surmonter la concurrence, à commencer par celle de l’Espagne, si les importations ne sont pas limitées.
III – Conclusion : l’avenir incertain de l’agriculture française A partir de 1960, l’agriculture français a connu une progression extraordinaire, essentiellement grâce à la mise en place d’une politique de garantie des revenus agricoles, la Politique Agricole Commune, mise en place au niveau européen. Bien que de moins en moins nombreux, les agriculteurs ont fortement augmenté la production agricole française, faisant de la France la troisième puissance mondiale en matière d’exportation agricole et alimentaire.
La situation s’est dégradée à partir des années 2000. La production agricole dans son ensemble a stagné. La France n’est plus que le sixième exportateur mondial de produits agricoles et alimentaires, dépassée par l’Allemagne et les Pays-Bas, et elle risque encore de reculer.
La Politique Agricole Commune a été en quelque sorte victime de son succès. Dès 1984, l’Europe a demandé aux agriculteurs français de limiter leur production laitière. Dans les années 90, les limitations ont concerné presque toutes les productions et la Politique Agricole Commune a donné la priorité à une agriculture plus durable par rapport à une agriculture plus productive. Les agriculteurs ont reçu des aides non plus en fonction de leur production, mais en fonction de la surface cultivée et de leurs actions en faveur de l’environnement.
Tout le monde souhaite une agriculture plus durable et plus respectueuse de l’environnement, mais cela a un coût qu’il faut financer.
L’agriculture biologique ou l’agroécologie sont des techniques agricoles à promouvoir, mais elles sont moins productives que l’agriculture conventionnelle qui utilise engrais et produits phytosanitaires de synthèse. Il est contradictoire de demander aux agriculteurs d’employer moins d’engrais, moins de produits phytosanitaires, de faire plus d’agriculture biologique, c’est-à-dire de diminuer leur production et, parallèlement, de diminuer les aides qui leur sont indispensables pour obtenir un revenu normal.
Avec les financements actuels, on peut être inquiet pour l’avenir de certaines zones rurales françaises.
Dans plus d’un tiers des communes françaises, notamment dans tous les massifs montagneux, mais aussi dans le bocage normand, en Thiérache ou en Gâtine, la surface toujours en herbe, c’est-à-dire la surface qui n’est pas labourée et qui ne sert qu’à l’élevage, représente plus des deux tiers de la surface de la commune. C’est aussi un élément caractéristique du paysage de ces communes. Le changement climatique va réduire la pluviométrie et donc la pousse de l’herbe dans ces zones d’élevage. Si les éleveurs qui y vivent, reçoivent moins de subventions et sont soumis à la concurrence internationale, ils ne pourront pas survivre. Par exemple, au Larzac où les terres sont pauvres et où la pluviométrie va baisser, les éleveurs ne pourront pas concurrencer les moutons de Nouvelle-Zélande où les terres volcaniques sont plus riches, où il pleut deux fois plus et où les moutons peuvent rester à l’herbe pendant toute l’année. On ne peut pourtant pas abandonner le Larzac.
Dans une grande partie du Sud-Ouest de la France, les agriculteurs qui pourront recourir à l’irrigation obtiendront des récoltes convenables, mais l’irrégularité des précipitations, avec des étés parfois très secs, condamnera beaucoup d’agriculteurs de ces régions à la précarité.
La pandémie du Covid 19, suivie de la guerre en Ukraine, nous a fait comprendre combien nous étions dépendants de l’étranger et a remis en valeur le concept d’autonomie stratégique. L’Europe essaie de relocaliser chez elle une partie des productions qu’elle achetait auparavant à l’étranger.
En agriculture, la Commission Européenne a fait un geste en autorisant les agriculteurs à cultiver leurs jachères. Mais le 31 mars 2022, donc après le début de la guerre en Ukraine, la Commission Européenne a retoqué le Plan Stratégique National de la France (PSN), c’est-à-dire la façon dont la France veut mener sa politique agricole dans les cinq prochaines années, parce que ce PSN serait insuffisant pour accompagner la transition écologique des secteurs agricoles et forestiers. Ce n’est pas le signe d’une volonté de retrouver une autonomie stratégique en agriculture.
Pour corriger la tendance actuelle, il y a trois possibilités :
- Relancer une politique protectionniste qui permettrait d’interdire les importations de certains produits agricoles ou alimentaires pour éviter une concurrence insoutenable aux agriculteurs français. Ce serait contradictoire avec nos engagements à l’Organisation Mondiale du Commerce et nous risquons des mesures de rétorsion sur nos exportations. Les États-Unis, par exemple, sont très réactifs dans ce domaine et imposent rapidement des mesures de rétorsion aux pays qui refusent les produits américains. Souvent demandée par les organisations professionnelles agricoles, c’est une mesure qui peut être utilisée en cas de crise pour une période limitée, en résistant aux mesures de rétorsion.
- Subventionner les consommateurs pauvres pour qu’ils achètent les produits agricoles et alimentaires français. De même qu’il y a des chèques énergie, pour baisser les factures d’électricité de certains consommateurs, il pourrait y avoir des chèques alimentation, pour permettre à des consommateurs pauvres de se nourrir avec des produits français.
- Augmenter les aides au revenu des agriculteurs, notamment dans les zones où l’agriculture risque de ne pas survivre, si les difficultés actuelles sont accrues par le changement climatique. L’expérience de la PAC a montré que les agriculteurs font un bon usage des subventions qu’ils reçoivent et sont très efficaces pour augmenter la production.
Ces trois possibilités ne sont pas incompatibles et peuvent être utilisées simultanément L’agriculture est une activité indispensable aussi bien pour notre autonomie alimentaire que pour l’entretien de nos paysages ruraux. Pendant la seconde moitié du XXe siècle, la France et l’Europe ont su lui donner les moyens de son développement. Une pandémie et une guerre en Europe viennent de nous rappeler les dangers d’une dépendance extérieure pour beaucoup de produits.
Nous avons besoin d’une agriculture forte et vivante dans toute la France. Elle a besoin du soutien public pour transformer ses pratiques, devenir plus durable et plus résiliente et faire face au changement climatique.
La guerre en Ukraine va peser fortement sur l’alimentation en céréales de pays comme l’Egypte et la Tunisie et a déjà provoqué une flambée des prix mondiaux. En même temps, les prix des engrais, qui sont en grande partie fabriqués avec du gaz russe, sont en forte progression. Il y aura d’autres crises dans l’avenir et nous avons intérêt à conserver une agriculture capable d’y faire face.
Après la pandémie et la guerre en Ukraine, la France et l’Europe ont entrepris de revoir leurs priorités dans plusieurs domaines. Il va falloir relocaliser en Europe certaines productions, comme les batteries, les semi-conducteurs ou certains produits pharmaceutiques, augmenter nos budgets de défense, rembourser notre dette, etc…Dans ce contexte, il serait très regrettable que l’agriculture ne figure pas dans les priorités et n’obtienne pas le soutien public qui lui est indispensable. Ce serait préjudiciable à notre autonomie alimentaire et cela rendrait son avenir incertain dans de larges parties de notre territoire.
Annexe : Le plan de transformation de l’économie française (PTEF) L’agriculture et l’alimentation Ce plan a été élaboré par l’équipe du shift project. Créé en 2010 par Jean-Marc Jancovici, auteur de nombreux ouvrages sur l’énergie et le climat et récemment du best-seller « Le monde sans fin », le shift project a rassemblé des centaines d’experts de tous les secteurs pour chercher la meilleure façon d’agir sur le changement climatique. Le shift project procède d’abord à l’analyse des stocks et des flux physiques de matière et d’énergie dans chaque secteur étudié.
L’agriculture est un secteur particulier car c’est à la fois un émetteur important de gaz à effet de serre, mais aussi un secteur qui dépend du climat et subit fortement les conséquences du changement climatique. Pour l’agriculture, les principales propositions du PTEF sont :
- Augmenter la population agricole en la rendant plus attractive et en facilitant l’accès au foncier. Une agriculture plus résiliente et moins dépendante des énergies fossiles nécessite des pratiques plus intensives en travail. L’objectif est de créer 500 000 emplois supplémentaires en 30 ans, soit un tiers de plus qu’aujourd’hui.
- Réduire les produits d’origine animale. Cela passe par une forte diminution des élevages intensifs de type industriel et le renforcement des élevages extensifs de plein air, avec une meilleure rémunération des éleveurs. L’objectif est de diminuer d’un tiers la production de lait et d’œufs, de diviser par deux les produits de la pêche et par trois les productions de viande bovine, de porcs et de volailles.
- Diversifier les pratiques agricoles dans le sens du respect des écosystèmes, de la qualité gustative et nutritionnelle et de la durabilité. La baisse de rendement due à la transition vers ces pratiques agroécologiques est estimée à 15 % et elle sera portée à 25 % par l’effet des aléas climatiques.
- Développer l’autonomie énergétique du secteur agricole en transformant en énergie une partie de la biomasse agricole produite. Il s’agit principalement de cultures non consommables (pailles, couverts végétaux) ou d’huiles végétale associées à la production d’aliments pour les animaux d’élevage (tourteaux). Ces biocarburants peuvent aussi servir pour l’aviation.
- Diminuer les transports routiers en privilégiant les circuits courts entre producteurs et consommateurs.
- Recycler les nutriments et bio déchets pour remplacer les engrais.
- Adopter les régimes alimentaires sains et durables avec moins de viande, moins de produits sucrés, gras, ultra-transformés ou alcoolisés.
- Réduire les pertes et le gaspillage, supprimer les emballages alimentaires superflus.
- Mettre fin à la déforestation importée. Cela concerne surtout les importations de soja, d’huile de palme et de cacao. Les importations de soja vont diminuer avec la réduction de l’élevage et pour les autres produits un étiquetage doit permettre de vérifier la bonne origine du produit.
La mise en œuvre de ces pratiques entraînera une hausse du coût de l’alimentation qui devrait rester faible et acceptable.
Philippe Lucas, Ancien DR Inra réagit après lecture de la Une du Mensuel de juin 2021
Réaction
Bonjour,
Très étonné (et un peu inquiet) de lire dans le présent mensuel : "Les controverses ne cesseront que si elles s’appuient sur des résultats scientifiques partagés au niveau international."
Non, les controverses sont nécessaires au débat scientifique !
Et si "Plus que jamais, il est du devoir de l’Académie de donner rendez-vous à la science et d’en transmettre l’état d’avancement", on attend aussi d'elle qu'elle rende compte de ces controverses, non ?
Enfin j'espère !
Sans polémique de ma part mais avec esprit de controverse constructive.
Philippe Lucas Ancien DR Inra aujourd'hui en retraite mais toujours convaincu que le vrai expert n'est pas celui qui dit sa vérité sur un sujet mais qui sait en présenter les consensus, les controverses et les lacunes de connaissance.
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Réponse du Secrétaire perpétuel de l'Académie d'agriculture de France
Bonjour,
Je remercie Philippe Lucas de sa réaction.
L’Académie d’agriculture de France a montré et montre encore son ouverture aux débats contradictoires. Elle est support des équipes Disputes de l’INRAE, en partie issues des controverses de Marciac.
Elle a donné mission à Jean-François Molle pour mettre en place des débats ouverts, comme il l’avait déjà fait sur la problématique : «abeilles».
Le terme « controverse » utilisé est sans doute fort. Son usage vise surtout à éviter les fausses rumeurs, terme plus adapté.
Merci de votre lecture attentive et de votre réaction.
Très cordialement.
Constant Lecoeur
Secrétaire perpétuel
Hubert Bosse-Platière répond à trois questions dans agrIDées du 10 décembre 2020
Ces trois questions, posées à l'Académicien et à Jean-Baptiste Millard Délégué général d’agrIDées, ont trait à l'organisation des "19emes Rencontres de Droit Rural", qui se tiendront le 28 janvier 2021.
Claude Richard, Agridemain
Bonjour,
Pour information, un manifeste a été lancé par Eric Fauguet (06 51 31 43 14) pour créer une Journée nationale de l’agriculture : https://www.tousatable.net/
Une pétition sera remise au président de l’Assemblée nationale en septembre pour qu’une telle journée entre dans le calendrier républicain.
Lancée il y a à peine un mois, cette pétition a déjà recueilli un millier de signatures individuelles (consommateurs, grossistes, Chefs, agriculteurs…). Pour la signer : https://bit.ly/37d2R0B
Plusieurs filières et institutions ont pris la décision de relayer également cet appel.
Bien cordialement,
Claude Richard
Alain Scriban - Special Adviser - European Landowners' Organization
Chers amis,
En vous espérant tous en bonne forme dans cette période difficile, voici une réflexion et analyse sur le “Pacte vert pour l’Europe” de la Commission (Green deal pour d’autres…) par l’organisation ELO avec qui je travaille sur les aspects agricole , environnement et biodiversité.
Ce document “chapeau" sera décliné prochainement par d’autres thématiques sur lesquels nous travaillons (forêts, chaine alimentaires, biodiversité, pesticides, l’autre communication de la Commission liée à la PAC "De la Ferme à la table “etc.
Il m’a semblé naturel de penser à vous: ce texte pourra à plusieurs titres vous intéresser à l'Académie, voire certains de vos collègues et relations (merci surtout de leur transmettre).
N’hésitez pas à nous faire part de vos propres réactions sur ces débats qui s’annoncent longs et multiformes.
Je suis bien entendu à votre disposition pour en discuter à l'occasion! Bien amicalement à tous
Alain Scriban
Conseiller Spécial – Special Adviser
Ingénieur Général honoraire des Ponts, des Eaux & des Forêts
European Landowners' Organization
Guy Ollier, Ets Perret Distribution Agricole
Bonjour,
Je suis intéressé, pour participer à des thématiques, dans mon Domaine de compétences, au travers de mon univers et métier dans le paysage de l'agriculture ...je travaille au sein de la DISTRIBUTION AGRICOLE depuis une trentaine d'année, dans la vente d'intrants, conseils en fertilisation, protection des cultures. Je travaille dans la DISTRIBUTION AGRICOLE VIA LA GROUPE PERRET, auprès des agriculteurs, surtout de PRODUCTEURS DE FRUITS (ABRICOTS / PÊCHES/ CERISES/ POMMES / POIRES) et auprès de Viticulteurs surtout des caves particulières, en Conventionnel, mais surtout en Bio en viticulture.
J'ai des connaissances approfondies en AGRONOMIE, sur le milieu vivant, le sol, sur la PROTECTION DES CULTURE , avec une vision élargie, sur les fondamentaux à respecter au sens générale pour conduire des cultures de façon plus respectueuses, plus vertueuses aujourd'hui comme demain, mais il y a encore du travail à faire, à fournir pour aller dans le bon sens.
Aussi, si je peux amener ma "pierre" à l'édifice, et faire évoluer l' AGRICULTURE EN FRANCE avec des PRATIQUES plus raisonnables et raisonnées pour un préserver l'environnement, et les enjeux sociétales de demain ...Manger et consommer de façon plus propre, plus saine des denrées alimentaires au quotidien.
Je reste à votre entière disposition.
Sincères salutations.
Guy Ollier, Ets Perret Distribution Agricole
Samba Mballo, technicien agricole et chef d'entreprise de prestation de service dans le domaine agricole au Sénégal
Bonjour,
Je m'appelle Samba Mballo, je suis technicien agricole et chef d'entreprise de prestation de service dans le domaine agricole.
J'avais effectivement quelques questions concernant votre pays et qui j'imagine est dans le même cas que plusieurs pays africains, c'est-à-dire quelles solutions adoptées vis à vis de cette crise en Afrique afin de pouvoir assurer la sécurité alimentaire dans des moments pareils, tout en sachant qu'au Sénégal le principal condiment est le riz?
Après une belle politique agricole pour en arriver à l'autosuffisance alimentaire qui n'est toujours pas acquis, la preuve c'est le riz importé distribué à quelque famille diminue pour les aider, Ne serait il pas plus judicieux d'apporter un appuis direct c'est-à-dire du matériels agricoles et semence aux petits producteurs tous en les suivants et conseillant sur la diversification des cultures et le respect de l'environnement sans l'intermédiaires d'ingénieurs en pagerot ou 4*4 en costumes?
Leur apprendre mais aussi améliorer leur connaissance déjà acquis depuis des années de leur pratiques agricoles un système qui respecte l'environnement?
Cordialement.