Au-delà des aspects techniques et des démonstrations de l’efficacité des outils numériques, et quel que soit le public visé, se pose toujours la question de l’appropriation délicate sinon difficile de ces outils.
Et lorsque les utilisateurs s’approprient ces outils numériques, et qu’ils en ont compris le fonctionnement, il arrive souvent qu’ils en savent assez pour s’en passer aussi tôt que possible. C’est le cas d’outils d’aide à la décision par exemple : les utilisateurs pratiquent des approximations qui les satisfont et leur permettent de gagner du temps en s’affranchissant des outils informatiques, souvent considérés comme trop lourds, trop longs à mettre en œuvre. Mais quand on abandonne l’outil informatique, comment éviter des dérives qui dégraderaient la qualité des décisions ?
L’approximation n’est pas possible avec les machines agricoles bardées de capteurs et actionneurs. C’est le numérique ou la mort ! Mais comment s’accommoder de la dépendance vis-à-vis des constructeurs de machines qui suggèrent des modus operandi inadaptés à certains utilisateurs. Comment éviter de se trouver prisonnier des logiciels et donc des logiques des constructeurs ?
Les enjeux d’appropriation des outils numériques concernent les professionnels comme le grand public, et dans le secteur qui nous intéresse, les agriculteurs, les distributeurs de matériels comme les constructeurs.
L’appropriation des outils numériques nécessite un effort initial conséquent et qui doit être répété pour ceux à utilisation saisonnière qu’il faut « réapprivoiser » chaque année, quelles que soient les qualités de ces outils. Au cours de cette séance, nous verrons qu’investir de l’argent, du temps, et beaucoup de patience, sur les outils numériques incorporés aux machines agricoles d’aujourd’hui, vaut vraiment le coût.
Au travers des partages d’expérience de deux agriculteurs , d’un distributeur, d’un développeur d’OAD et d’un constructeur de machine agricole, l'objectif de cette séance est de montrer les motivations initiales et bénéfices attendu pour adopter ces solutions et en sécuriser l’usage, tout en essayant d’éviter la surcharge mentale associée à la maitrise de multiples solutions.
Rappel pour mémoire : l’intérêt économique est déterminant pour allouer les ressources nécessaires et garantir la pérennité de l’adoption des solutions proposées. Cela impacte l’organisation des exploitations, ces solutions devant générer un niveau d’usage en rapport avec leur coût de mise en œuvre (achat, formation…).