Dans tout secteur industriel, la connaissance des investissements est majeure pour anticiper le futur. En forêt aussi, l’investissement conditionne l’avenir et notamment le volume et la qualité des produits et services à venir. Malheureusement, les descriptifs actuels de la forêt française ne comportent pas d’indicateur synthétique fiable en la matière. Cependant, bien des perceptions qualitatives mettent en évidence que l’investissement est actuellement (trop) faible (par exemple, développement des friches arborées, maigre activité des pépinières pour la forêt de production…). Or, une récente étude de prospective réalisée par IGN-FCBA met en évidence que face à des marchés du bois attendus comme toniques à l’horizon 2035, notamment en bois d’œuvre résineux (construction), seule une sylviculture plus active évitera des déséquilibres marqués entre les disponibilités et la demande. Mais, investir en forêt est un art difficile, nécessitant une juste appréciation d’un contexte éco-systémique, c’est surtout accepter une rentabilité de long terme modeste et non dénuée d’incertitudes et de risques, lesquels sont accrus avec le changement climatique. Or cette dimension micro-économique, en souffrance, conditionne la santé macro-économique de la filière aval dans toutes ses dimensions en termes d’emploi, de commerce extérieur, de vitalité des territoires ruraux.
L’objet de la séance publique est de mettre en lumière le besoin d’investissement forestier en soulignant qu’il a toute sa place dans la politique forestière, qu’il continue d’être réalisé par des opérateurs motivés et qu’il fait pleinement sens dans le long terme. Les intervenants auront à cœur de montrer que des changements en cours, juridiques, financiers, assuranciels, organisationnels, territoriaux laissent espérer qu’une dynamique nouvelle est à l’œuvre.