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Didier Majou résume pour nous le récent rapport de l'OPECST sur "L’alimentation ultra-transformée"

01/02/2023

Ce rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) publié en janvier 2023 a été rédigé par la sénatrice Socialiste du Lot, Angèle Préville.
 

L'Académicien, membre de la section "Alimentation humaine", retient de sa lecture attentive du document, les points suivants : 

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En s’appuyant sur la classification NOVA des aliments qui prend en compte les transformations subies par ces derniers, le rapport dresse tout d’abord les principales caractéristiques de l’aliment ultra-transformé :

  • Contient des additifs non nécessaires à la sécurité sanitaire du produit et des substance industrielles modifiant les qualités sensorielles du produit ;
  • Aliments pratiques et attrayants sur le plan gustatif ;
  • Largement disponible, abordable et bénéficiant d’un marketing important.

Par ailleurs le rapport met en avant les risques que comportent la consommation de ce type d’aliment. Il y a ainsi un vrai impact sur le risque de maladie chroniques comme l’obésité, les maladies cardio-vasculaires, hypertension, dépression et cancer. Cela s’explique notamment en raison d’une "moins bonne qualité nutritionnelle" de ces produits :

  • Aliments riches en sucre, sel, graisses saturées ;
  • Mais pauvre en protéines, fibres, vitamines et minéraux ;
  • Apports énergétiques excessifs pouvant entraîner une dépendance alimentaire ;
  • Modification de "la matrice alimentaire" par le processus de transformation ;
  • Présence d’additifs variés pouvant avoir d’importants impacts sur la santé à long terme ;
  • Risque de contamination des aliments par des substances issues des emballages alimentaires.

En outre des impacts sur la santé du consommateur, ces aliments semblent également avoir des impacts sur l’environnement. Les modes d’agriculture pratiqués pour produire ces produits "encouragerait l’utilisation extensive d’engrais et de produits phytopharmaceutiques" conduisant à un appauvrissement de la biodiversité.

Les recommandations du rapport sont les suivantes:

  • Intensifier les recherches publiques sur le sujet afin de combler les lacunes dans l’état des connaissances. A la suite de quoi, une définition consensuelle et scientifique devra être élaborée ;
  • Mettre en place des campagnes de promotion de la santé et de marketing social accompagnées de politiques publiques ciblant les facteurs systémiques et environnementaux de cette problématique ;
  • Mettre en place des actions ambitieuses, s’appuyant sur le nutri-score, visant les produits trop gras, trop salés, trop sucrés ;
  • Conduire des politiques publiques ciblant spécifiquement les enfants au travers notamment une réglementation du marketing alimentaire ;
  • Envisager de mettre en place des incitations fiscales en soumettant ces aliments à une taxe spécifique et en rendant les produits plus sains plus abordables.

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Pour en savoir plus sur le récent rapport de l'OPECST sur "L’alimentation ultra-transformée", cliquer sur le lien Internet, ci-dessous :