En 2019, deux publications, celle des travaux de la Commission EAT-Lancet (Willett et al., 2019), et celle du rapport spécial du GIEC sur le changement climatique et les terres émergées (IPCC, 2019), ont mis en évidence l’importance et l’intérêt des recherches sur les liens entre l’alimentation et le changement climatique.
De l’ensemble des résultats analysés dans ces publications ressort l’idée que la poursuite des tendances actuelles de la production alimentaire mondiale suffirait, à elle seule, à compromettre l’objectif d’un réchauffement inférieur à 2°C. Il apparaît également qu’un changement des comportements alimentaires pourrait avoir un très fort effet d’atténuation, à la fois direct, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, et indirect, en permettant d’augmenter le stockage de carbone dans les terres libérées.
Une publication plus récente (Clark et al., Science, 2020) confirme qu’en modélisant les évolutions des cinquante dernières années, en fonction de la composition de l’alimentation, de l’impact carbone des aliments, et de l’évolution de la population, les projections montrent un dépassement du seuil des 2°C avant la fin du siècle, même dans l’hypothèse d’un arrêt immédiat des émissions liées à l’utilisation des combustibles fossiles.
L’objet de cette séance est de présenter ces travaux récents, et, en particulier, ceux qui concernent l’impact potentiel des changements de régime alimentaire sur l’atténuation du dérèglement climatique. Le faible impact environnemental d’un régime alimentaire ne garantit ni sa qualité nutritionnelle ni son acceptabilité sociale. Cette séance présentera donc des recherches sur les méthodes et les outils permettant d’étudier et de faciliter le changement effectif des comportements alimentaires dans le sens d’une plus grande durabilité.
Wolfgang CRAMER
Alain VIDAL