Les agricultures périurbaines, un temps quasi condamnées à disparaître tant l’étalement urbain devenait la norme (Brunet et Charvet, 1992), sont entrées dans une nouvelle phase avec le ressurgissement des questions de souveraineté alimentaire entendue comme « le droit de chaque nation de maintenir et de développer sa capacité de produire ses aliments de base ». La pandémie du COVID a révélé leur réactivité face à une demande soudaine et imprévue avec l’arrêt des importations, de fruits et légumes notamment. La nouvelle PAC, autour de la formule farm to fork, consacre de même leur importance, particulièrement en France où l’excédent de la balance commerciale agricole s’effrite du fait de l’augmentation des importations sur certains créneaux (60 % des fruits et 40% des légumes consommés en France sont importés, les chiffres étant encore plus importants pour les produits bio). Le succès des projets alimentaires territoriaux (PAT) institués par la loi d’Avenir pour l’agriculture de 2014 puis par le Plan de relance, et dont l’objectif est de relocaliser l’alimentation dans les territoires en soutenant l'installation d'agriculteurs, les circuits courts ou les produits locaux dans les cantines en sont une autre illustration : on en recense 370 en avril 2022. Enfin on peut également citer l’objectif « zéro artificialisation nette » inscrit dans le plan Biodiversité de 2018 qui va aussi dans le sens d’une certaine sacralisation de la SAU autour des villes.
Reste qu’au-delà des pétitions de principe, les agricultures périurbaines se heurtent encore à de nombreux goulots d’étranglement qui viennent péjorer leur dynamisme. La séance en évoquera quelques-uns. Il en est ainsi de la main d’oeuvre : si toutes les agricultures sont confrontées à ce problème, la concurrence du marché urbain pèse plus encore pour les agricultures périurbaines. Il en est encore de la logistique avec la question des derniers kilomètres d’acheminement qui ne cessent de ressurgir pour grever les coûts. La séance sera aussi l’occasion d’évoquer les bonnes échelles d’assisses territoriales pour soutenir ces agricultures : qu’en est-il des PAT ? à quelle échelle doit-on les penser ? Peut-on faire des PAT un élément de marquage et de valorisation des territoires ? Enfin comment s’applique le ZAN : les agricultures périurbaines sont-elles désormais affirmées au foncier ?
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Les facteurs clés de succès et l’urgence du défi