Comprendre les dégâts des gelées de printemps exige de répondre à deux questions : qu'est-ce qui produit le froid ? Et comment ce froid détruit ou abîme-t-il les organes végétaux ?
On avait observé, dès l'Antiquité, qu'au printemps les gelées se produisent par ciel clair en l'absence de vent. Mais ce n'est qu'à partir de 1780 que des savants de Genève découvrent les échanges radiatifs entre corps ; en 1827, le français Arago applique aux gelées de printemps ce que l'écossais Wells avait démontré pour la rosée.
Ce qui se passe dans une plante, dans une cellule, est beaucoup plus difficile à observer et comprendre que ce qui se passe à l'extérieur. Pendant longtemps, les savants qui ont passé en revue les observations et résultats d'expériences, ont avoué ne pas être convaincus de leurs propres hypothèses. Ce fut le cas de Duhamel du Monceau et Buffon en 1737, de Sénebier en 1791, de Gasparin en 1844…
On n'a pas attendu la compréhension théorique des gelées de printemps pour recommander des moyens pour s'en prémunir : choisir les espèces cultivées en fonction du climat et de la topographie, laisser le sol compact, faire de la fumée, couvrir les plantes, arroser les organes menacés.