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Chapitre 09.01 : Produits de traitement

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09.01.Q01 : Depuis quand utilise-t-on des pesticides ?

Ce qu'il faut retenir de la fiche :

Le besoin de préserver les réserves alimentaires plonge ses racines plus de 10 000 années avant le temps présent. Les substances naturelles toxiques font partie des premiers moyens utilisés par l'homme pour se prémunir plus particulièrement contre les dégâts causés par les rongeurs et les insectes. Au fil des siècles, ces moyens se sont perfectionnés avec une recherche menée en parallèle pour obtenir une meilleure efficacité pratique et davantage d'innocuité. Les premières solutions spécifiquement étudiées contre les maladies des plantes ont été mises au point au milieu du XVIIIe siècle pour réduire l'importance de la carie du blé.

Les premières solutions herbicides ont été mises au point à la fin du XIXe siècle avec l'étude du sulfate de cuivre puis de l'acide sulfurique comme désherbants sélectifs du blé. Les principaux insecticides utilisés en agriculture au XIXe siècle étaient la nicotine ou des préparations associant les produits minéraux divers. L'utilisation à grande échelle des produits de protection a commencé après 1850 avec l'emploi du soufre contre l'oïdium de la vigne. 

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09.01.Q02 : Qu'appelle-t-on pesticides ?

Ce qu'il faut retenir de la fiche :

Les pesticides sont des produits destinés à protéger l'Homme, ses activités et son environnement, de l'action nuisible de certains organismes vivants. Ils sont largement utilisés pour la production agricole, mais aussi dans l'industrie ou la construction, pour l'hygiène domestique, pour des soins corporels ou pour lutter contre des vecteurs de maladies.

Ils comprennent des insecticides et des acaricides pour lutter contre les insectes et les acariens nuisibles, des fongicides pour se prémunir contre les champignons engendrant des maladies sur les cultures ou des moisissures se développant sur le bois d'oeuvre ou sur d'autres matériaux, des rodenticides pour éliminer les rongeurs, des molluscicides pour lutter contre les limaces, ainsi que d'autres produits pour d'autres cibles.

Des herbicides sont utilisés pour détruire l'herbe là où elle est indésirable : champs cultivés, espaces verts ou infrastructures (voies ferrées, aéroports).

Les pesticides ont des origines très diverses, comprenant des produits naturels (extraits de plantes ou d'animaux, minéraux, micro-organismes) et des produits issus de la synthèse chimique.

Lorsqu'ils sont utilisés en agriculture, en forêt ou dans les jardins, espaces verts ou infrastructures, ils portent la dénomination de produits phytopharmaceutiques. Lorsqu'ils sont utilisés à d'autres fins, ils sont dénommés produits biocides.

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09.01.Q04 : Qu'est-ce qu'une LMR ?

     L'utilisation de produits phytopharmaceutiques, pour protéger les productions végétales contre les bioagresseurs, peut induire la présence de résidus de pesticides sur ou dans les denrées récoltées.
     Afin de protéger la santé des consommateurs humains ou animaux contre des effets indésirables, les autorités fixent – pour chaque substance active et pour chaque denrée – une limite maximale de résidus (LMR).
     Ces LMR sont donc des limites administratives maximales, définies en fonction des bonnes pratiques agricoles. Elles garantissent que si l'on ingère dans son régime alimentaire toutes les denrées issues de cultures ayant potentiellement été traitées avec une substance donnée, la somme des résidus ingérés est inférieure à la dose journalière admissible (DJA). Cette dernière étant la valeur de référence toxicologique qui protège les consommateurs d'un risque à moyen ou long terme.

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09.01.R01 : Les 6 premiers pays utilisateurs de produits phytopharmaceutiques dans l’UE

L'opinion répandue :

« La France est le pays d’Europe qui utilise le plus de pesticides. »

L'analyse de l'Académie :

« Les principaux pays européens utilisateurs de produits de protection des cultures sont dans l’ordre : l’Espagne, la France, l’Italie et l’Allemagne. Les trois premiers représentent à eux seuls près de 70% du tonnage des substances actives utilisées en Europe sur la période considérée (2011-2015).

Il existe une forte relation entre l’étendue de la surface agricole utile de chacun de ces pays et les quantités utilisées. Prise par nation, cette quantité ne reflète pas réellement le niveau d’intensification de leur agriculture. Certains pays possédant une faible SAU ne sont pas de grands marchés pour la phytopharmacie alors que la quantité moyenne de substances actives mises en œuvre par hectare cultivé est parfois élevée. On remarque aussi que les principaux pays utilisateurs possèdent de grandes surfaces de vigne et d’arbres fruitiers, cultures fortement consommatrices de fongicides pondéreux comme le soufre et le cuivre. »

Source documentaire :

Eurostat

Date de rédaction :

Décembre 2018

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09.01.R02 : Evolution de la quantité des insecticides et acaricides commercialisés en France par rapport aux autres substances actives

L'opinion répandue...

« L’agriculture utilise de plus en plus de pesticides et en particulier des insecticides dangereux pour la santé et l’environnement. »

L'analyse de l'Académie :

« Au cours des trente dernières années, la quantité des insecticides utilisés par l’agriculture française n’a cessé de régresser, conséquence d’une quadruple évolution : La protection raisonnée des cultures est devenue la règle et la protection intégrée se développe ; Les nouveaux produits issus de la recherche ont des doses d’emploi très faibles ; Dans bien des domaines, le traitement des semences et ses faibles doses/ha a remplacé les microgranulés insecticides du sol ou les pulvérisations classiques ; Certaines méthodes complémentaires efficaces ont vu le jour et se substituent aux insecticides (ex: confusion sexuelle, lutte biologique...). Au début en années 90, les insecticides représentaient plus de 7% de la quantité des substances phytopharmaceutiques utilisées en agriculture. Selon les données du Ministère de l’Environnement, cette quantité moyenne est devenue très nettement inférieure à 1000 t par an, la plus basse depuis au moins quarante années. Sur les campagnes 2012 à 2014, elle ne représente plus que 1,33% du tonnage total des substances phytopharmaceutiques utilisées en agriculture. »

Source documentaire :

MEDDE et UIPP

Date de rédaction :

Novembre 2017

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PDF icon 09.01.r02_evolution_quantites_insecticides_et_acaricides_commercialisee_par_rapport_autres_substances_france.pdf

09.01.R03 : Quantité moyenne des substances phytopharmaceutiques utilisées en Europe sur la surface agricole utile (SAU) en 2013

L'opinion répandue :

« L’agriculture française est une grosse consommatrice de pesticides. »

L'analyse de l'Académie :

« En comparant les données sur l’utilisation des substances phytopharmaceutiques communiquées par les états membres de l’UE aux autorités européennes, il est facile de situer la France qui, avec 2,40 kg/ha/an, est proche de la moyenne européenne des pays utilisateurs. Cette situation dressée en 2013 est le résultat d’une réduction significative entamée depuis plus de vingt années partant d’une consommation supérieure à 4 kg/ha/an (Eurostat 1996) au début des années 1990. Concernant la quantité des substances actives appliquées par hectare de surface agricole utile (SAU), on constate une extrême disparité entre pays. Cette disparité a plusieurs causes majeures dont les principales sont :

- La nature des productions végétales : certaines cultures horticoles, la viticulture et les arbres fruitiers sont fortement demandeurs de protection et tirent à la hausse l’utilisation de fongicides ou de traitements du sol;

- La prépondérance du soufre, du cuivre et de fongicides pondéreux parmi la palette des produits utilisés expliquerait en grande partie la situation de Malte où sur une faible SAU (11 000 ha), les petites exploitations (3 ha de superficie moyenne) sont orientées sur la vigne et la pomme de terre. »

Source documentaire :

Eurostat

Date de rédaction :

Décembre 2018

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PDF icon 09.01.r03_quantite_moyenne_substances_phytopharmaceutiques_europe_par_ha_sau.pdf

09.01.R04 : Évolution de la quantité des substances phytopharmaceutiques commercialisées en France pour l’agriculture : Importance du cuivre et du soufre

Opinion répandue.
« L’utilisation des produits phytopharmaceutiques en agriculture ne faiblit pas, et même augmente selon certains. » 
Notre analyse
« Depuis la fin des années 1990, l’évolution de la quantité des produits phytopharmaceutiques commercialisés en France montre une tendance régulière à la baisse pour des raisons qui tiennent principalement à l’adoption croissante de systèmes de protection raisonnée ou intégrée, à la substitution de matières actives anciennes pondéreuses par des substances plus modernes à faible grammage par ha et à l’adoption de certaines méthodes de biocontrôle.
Les irrégularités que l’on constate résultent principalement de la pression variable des bioagresseurs en fonction du climat de l’année. Mais parfois aussi d’évènements conjoncturels, comme l’augmentation en 2018 qui ne reflétait en réalité qu’une anticipation des achats avant une hausse des taxes. Phénomène confirmé par une « baisse » des quantités commercialisées en 2019.
A côté d’une régression des achats de produits de protection conventionnels, on constate toutefois une relative stabilité des produits minéraux, voire une légère augmentation récente qui peut être reliée au développement de la viticulture biologique et à de nouveaux usages du soufre. Traditionnellement, la vigne et les vergers sont les principaux utilisateurs de fongicides minéraux. Ce phénomène mérite d’être suivi alors que les surfaces plantées en vigne et vergers régressent dans notre pays. ». »

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09.01.R05 : Importance des pertes dues aux bioagresseurs pour 6 cultures mondiales majeures.Estimation des pertes dans l’état actuel de la protection des cultures

Opinion répandue...
« On ne connaît pas bien quelles sont les pertes de récolte au niveau mondial du fait des bioagresseurs. » 

Notre analyse
« Les travaux de C.-E. OERKE, professeur à l’Université de Bonn (Allemagne) sont actuellement les plus complets réalisés au niveau mondial. Depuis sa première étude de 1990, les conditions de culture ont changé en particulier avec l’arrivée des PGM (soja, maïs, coton). D’où ces données actualisées publiées en 2006.
Elles prennent en compte l’ensemble des régions du monde et sont calculées en regard de la nuisibilité mesurée des adventices, des ravageurs, des maladies cryptogamiques ou bactériennes et des maladies virales.
Le % des pertes de récoltes a été calculé à partir d’une base 100 qui correspond au rendement maximum de la culture obtenu dans des conditions optimum dans chacune des régions où la culture est pratiquée.
Ainsi pour le blé par exemple:
Rendement maximum = 100 (n’apparait pas sur la figure)
Pertes potentielles sans protection = 49,8% des récoltes (mini = 44; maxi= 54)
Pertes constatées au champ dans l’état de la protection actuelle = 28,2% (mini = 14; maxi = 40). »

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09.01.R06 : Evolution de la collecte des emballages vides de produits phytopharmaceutiques (France 2001-2020)

Opinion répandue...
« L’agriculture utilise de grandes quantités de contenants en matériaux plastique, dont des bidons de produits phytopharmaceutiques dont on ne connait pas le devenir après utilisation. » 

Notre analyse
« Durant longtemps, les recommandations officielles pour l’élimination des emballages plastiques vides utilisés en agriculture préconisaient l’incinération à la ferme. Cette recommandation incluait les emballages ayant contenu des produits phytopharmaceutiques. Une filière plus vertueuse a été créée à la fin des années 1990 pour organiser leur élimination contrôlée. Initiée par les industriels et la distribution avec le soutien des organisations agricoles et de l’Etat, elle était alors unique en Europe.
Après plus de vingt années d’exercice, cette filière de récupération a fait la preuve de son efficacité. Elle est actuellement pilotée au niveau national par A.D.I.VALOR en coopération avec COVADA.
En 2020, on estime que 85% des contenants mis en marché ont été regroupés et récupérés. Leur valorisation s’est faite à 80% par recyclage, le reste étant pour l’essentiel utilisé pour la production d’énergie. »

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09.01.R07 : Qualité de l’eau de boisson Comparaison de valeurs guides (WHO/OMS) avec les valeurs maximum correspondantes en vigueur dans l’Union européenne

Institutions européennes et OMS s’accordent sur un point : le risque sanitaire le plus courant lié à l’eau de boisson est la contamination microbienne, d’où l’importance de toujours la maîtriser. 
En matière de contaminants chimiques, les normes européennes et les valeurs guides de l’OMS reposent sur les mêmes principes pour les substances minérales. Mais il n’en est pas de même pour les substances phytopharmaceutiques organiques.
La norme européenne ne fait pas de distinction entre les molécules selon leur toxicité. Elles sont fixées de manière globale selon la limite de détection analytique considérée comme la plus basse lors de leur établissement (Directive 98/83/EC) soit 0,1 µg/L pour une substance individualisée et 0,5 µg/L pour la totalité des substances présentes. A ce titre ce sont des normes « administratives » et non des normes toxicologiques.
Les valeurs guides de l’OMS visent à garantir la santé du consommateur d’eau et sont établies à partir des études de risque chronique molécule par molécule. Chaque valeur-guide correspond à la concentration d’un constituant pour laquelle il n’y a pas de risque encouru par le consommateur, en supposant qu’il consomme l’eau concernée durant toute sa vie. Pour certains contaminants chimiques (ex : plomb) la valeur-guide est fixée afin de protéger la population générale, mais aussi les sous-populations sensibles, sur la durée d’une vie humaine. Le dépassement occasionnel d’une valeur-guide n’entraîne pas nécessairement un risque important pour la santé, mais constitue un signal indiquant une nécessité d’action.

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PDF icon 09.01.r07_pesticides_dans_les_eaux_de_boisson.pdf

09.01.R08 : Ventes de fongicides et de bactéricides en Europe

Opinion répandue...
« Les fongicides organiques de synthèse sont très largement utilisés par les agriculteurs de l’Union européenne. » 
Notre analyse
« Les données fournies par seize pays de l'UE (Allemagne, Danemark, Espagne, Irlande, France, Italie, Chypre, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas, Autriche, Portugal, République tchèque, Slovénie et Suède) ainsi que la Belgique permettent d’enregistrer sur l’année 2021 des ventes de pesticides de l’ordre de 302 000 tonnes de substances actives. Ces pays représentent un peu plus des quatre cinquièmes (85 %) des ventes totales de pesticides dans l’UE.
La catégorie regroupant « fongicides et bactéricides » représente à elle seule près de 44% de ce total, contre 30,5% pour les herbicides, dessiccants et anti-mousses et 16% pour les insecticides et acaricides.  
Les fongicides inorganiques représentent environ 60 % du tonnage du groupe « fongicides et bactéricides ». Le qualificatif « inorganiques », par opposition aux produits de synthèse, fait référence aux produits d’origine minérale comme le cuivre et le soufre et à d'autres fongicides également autorisés pour les productions biologiques.
L’extension programmée de l’agriculture biologique, couplée à la régression envisagée des fongicides dithiocarbamates et benzimidazoles, devrait conduire à accroitre la part des fongicides inorganiques et plus globalement, à une augmentation considérable de leur tonnage utilisé en agriculture. »

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

PDF icon fongicides_mineraux_et_synthese_en_europe.pdf