La compétitivité est la capacité — pour une entreprise, un pays ou un territoire — à maintenir et développer sa part de marché pour un produit donné. Pour cela, différentes stratégies sont possibles. Classiquement, depuis les travaux de Michael Porter de l’université Harvard dans les années 1990, on distingue 3 « figures stratégiques » : les stratégies basées sur la maitrise des coûts et donc des prix, les stratégies basées sur les ressources spécifiques ou « hors-coûts », et enfin les stratégies de voie médiane qui — telles l’âne de Buridan confronté à un choix — conduisent à un « enlisement ». Sur le marché international, la part de marché pour les produits agricoles et agroalimentaires situe la France en 6e position mondiale en 2017 alors qu’elle était au 4e rang, il y a 10 ans, avec un déclin de cette part de marché de 5,9 % à 4,2 % (72 milliards USD en 2017). Durant cette période, les exportations françaises ont augmenté de 10 % (+ 6 milliards USD), alors que le top 10 a progressé de 55 %. Notre pays a donc bien subi une perte de compétitivité sur le marché mondial des produits agricoles et agroalimentaires. Pire, dans le même temps, les importations de ces produits se sont envolées à 68 milliards USD en 2017 (+ 21 % par rapport à 2007), amenuisant le précieux excédent de la balance commerciale qui est divisé par 2 en 10 ans : 10 milliards USD en 2007, 5 milliards en 2017 (estimations sur données OMC).
Cette perte de compétitivité, en dépit d’aides publiques massives (principalement pour l’agriculture), a été pointée par la Cour des comptes dans une lettre au Premier ministre en date du 5 mars 2019, tandis qu’un rapport du Sénat (n° 528 du 28 mai 2019) confirme la chute des exportations agricoles et agroalimentaires et la montée des importations, tout en soulignant le potentiel de ces secteurs. Les organisations professionnelles déplorent également un problème de compétitivité. Cependant, tous ne s’accordent pas sur les causes de cette situation et le type de stratégie à mettre en œuvre pour renouer avec de bonnes performances tant sur le marché intérieur que sur celui de l’Union européenne et des pays tiers.
L’objectif de la séance est dès lors de porter un diagnostic sur la question de la compétitivité des PME agroalimentaires qui forme un tissu industriel encore dense en France et de suggérer des orientations stratégiques pertinentes pour ce secteur essentiel pour les territoires ruraux.
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