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Chapitre 01.06 : Agronomie, agroécologie, systèmes de culture

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01.06.Q01 : Pourquoi les rotations des cultures ?

Par ses caractéristiques et les techniques qui lui sont appliquées, chaque culture modifie le milieu dans lequel elle est implantée. Cela se répercute positivement ou négativement sur la culture suivante.

En faisant se succéder des cultures en interaction positive, des rotations culturales longues et diversifiées permettent d'obtenir des performances satisfaisantes en réduisant l'usage des intrants chimiques (engrais, pesticides).

Gageons qu'aujourd'hui, le souhait de plus en plus partagé de réduire le recours aux pesticides, ainsi que les concepts en émergence de l'agroécologie et le développement de l'agriculture biologique, vont conduire les agriculteurs à allonger et diversifier leurs rotations.

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01.06.Q02 : Pourquoi remplacer le labour par du travail du sol simplifié, pour les grandes cultures en France métropolitaine ?

Dans de nombreuses régions du monde, l'implantation des grandes cultures se fait de plus en plus sans utilisation de la charrue. En France, des travaux expérimentaux ont débuté dans les années 1980, afin d'étudier l'intérêt du non labour ; ils ont mis en évidence que le semis sans labour permettait de gagner du temps à une période clé du calendrier cultural, et que ces techniques apportaient plusieurs avantages sur le plan environnemental : augmentation de la teneur en matière organique et de l'activité biologique de surface, frein à l'érosion et réduction de la consommation de fuel, etc.

Dans beaucoup de situations pédoclimatiques, les rendements sont quasiment identiques entre sans labour et avec labour.

Les surfaces en non labour ont progressé régulièrement en France au cours des 30 dernières années, et atteignent environ 30 %.

La principale difficulté du sans labour réside dans la maitrise des adventices, car il faut alors avoir recours plus fréquemment aux herbicides, en particulier aux herbicides totaux capables de détruire les plantes vivaces (chiendent, liseron, chardon, etc.). Aussi l'interdiction du glyphosate (prévue pour 2022 ?) va rendre difficile la maîtrise des adventices en techniques sans labour, à moins que soient mises au point de nouvelles molécules de désherbants totaux.

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01.06.Q03 : La fertilité des sols agricoles : une notion évolutive, au contour mal défini

Dès le début de la sédentarisation, les premiers agriculteurs ont constaté que les rendements baissaient après quelques années de mise en culture suivant un défrichement. Ils ont donc très vite essayé de maintenir la fertilité des sols. Ainsi, dans les pays tempérés est apparue la jachère, dont le rôle était de régénérer la fertilité.

Mais nos ancêtres ont aussi réussi à étendre les surfaces cultivables en irriguant, en drainant, en faisant des cultures en terrasse ou en amendant les sols. Toutes ces techniques mises en oeuvre ont permis de nourrir une population toujours croissante. Parallèlement, des critiques sont apparues accusant les agriculteurs d'épuiser les sols. Ces critiques peuvent être fondées dans certains cas, mais on constate qu'au cours des siècles l'amélioration des connaissances a permis souvent de corriger les erreurs. 

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01.06.Q04 : Quel avenir pour les associations d'espèces récoltées ?

Semer des cultures en association n'est pas nouveau. Mais on observe un regain d'intérêt, avec des innovations sur les choix d'espèces associées et leurs conduites, pour avoir des systèmes de production plus résilients dans un contexte de changement climatique et de réduction des intrants chimiques. Les agriculteurs (en particulier en biologique) expérimentent de nouvelles combinaisons, tandis que des travaux de recherche mesurent les effets bénéfiques des associations d'espèces et proposent des méthodes pour concevoir les espèces adaptées localement. Néanmoins il reste à faire de nombreuses recherches pour maîtriser ces associations plurispécifiques et en tirer le maximum d'effets positifs.

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01.06.Q05 : Les plantes de service

Les plantes de service ont un grand rôle à jouer dans la transition agroécologique.
Par les services écosystémiques qu'elles peuvent rendre, elles contribuent à accroître les disponibilités en azote, à réduire les infestations d'adventices et à réguler les populations de ravageurs, à condition que le choix des espèces et des modalités de conduite soit adapté.
Les plantes de service constituent donc un levier technique intéressant, notamment dans le cadre de systèmes de culture à bas niveau d'intrant ou en agriculture biologique. Néanmoins, des connaissances scientifiques et des références techniques sont encore à acquérir pour sécuriser les résultats obtenus.

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01.06.Q06 : Comment réduire les gaz à effet de serre émis par l'agriculture ?

     Quand on parle d'émissions de GES il faut avoir à l'esprit que l'agriculture est un cas très particulier, car elle émet directement très peu de CO2, contrairement aux autres secteurs d'activités ; l'essentiel de ses émissions de GES sont le CH4 et le N2O. Il faut aussi souligner que les chiffres de la Figure 1 sous estiment les émissions de l'agriculture car ils ne tiennent pas compte de certains effets indirects (fabrication des engrais, retournement des prairies, etc.).
     Les objectifs assignés par l'État pour réduire ces émissions sont très ambitieux (-46% de GES en 2050), alors que les solutions techniques connues ont des effets limités.
     Néanmoins certaines de ces solutions pourraient être mise en œuvre facilement avec un appui technique renforcé, d'autres par la mise en œuvre d'innovations. Certaines nécessiteront des aides publiques spécifiques pour les agriculteurs.    

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01.06.Q07 : L'agriculture numérique en grandes cultures

 L'agriculture numérique est en marche, la digitalisation des métiers se développe de l'amont à l'aval.
     La valorisation économique des données de production est un enjeu fondammental dans l'équilibre économique des exploitations. Il est important que le monde agricole garde suffisamment la main dans les mécanismes qui vont se mettre en place pour accéder à ce revenu complémentaire.
     D'autre part, la robotisation des interventions se développe, le couplage capteur et intelligence artificielle a des champs d'applications immenses dans le machinisme agricole. L'optimisation des interventions, le positionnement des semences, leur densité de semis, la gestion de l'eau et des intrants, l'autoguidage des engins, sont autant outils d'assistance au service de l'agriculture et de l'environnement : il est nécessaire que les acteurs agricoles les maîtrisent et valorisent au mieux.

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01.06.Q08 : Pourquoi cultiver les variétés en association ?

     Des variétés homogènes et à bon potentiel de rendement sont cultivées dans de nombreuses espèces, mais le risque épidémique de la propagation d'un parasite corrélé à une variété est grand.
     La culture de variétés résistantes par leurs gènes à certains parasites permet de freiner la propagation des épidémies. Leur association dans une même parcelle est une stratégie visant à régulariser le rendement, à faible coût.
     Cette pratique voit son application se développer fortement pour le blé en France en raison de l'obligation de réduire les produits phytosanitaires et de la réglementation de 2018 autorisant la commercialisation des associations variétales de céréales. L'objectif est une meilleure résistance aux maladies, une stabilité du rendement et une simplification de la conduite de la culture.

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01.06.R01 : Part de la superficie française des grandes cultures semée sans labour préalable

L'opinion répandue :

« Le semis sans labour est une technique qui reste minoritaire sur les grandes cultures en France ».

L'analyse de l'Académie :

« Le labour est une méthode de préparation des terres avant semis reconnue exigeante en énergie fossile (gas-oil), susceptible de dégrader physiquement les sols, d’accroître l’érosion, de perturber la biodiversité, d’accélérer le déstockage du carbone et le lessivage des nitrates. En revanche, les techniques sans labour préalable associées à une gestion intégrée du désherbage limitent ces impacts, réduisent les intrants et stimulent l’activité biologique des sols (d’après le Commissariat général au développement durable. 2015). En France, l’implantation des cultures sans labour tend à devenir la méthode dominante pour des cultures telles que le colza, le blé dur, le blé tendre et l’orge. Elle continue à progresser sur le maïs grain, le maïs fourrage et les pois protéagineux. Le semis sans labour représente plus du tiers de la superficies des grandes cultures. Il est fortement soutenu par l’emploi des herbicides non sélectifs, catégorie aujourd’hui représentée par le seul glyphosate. »

Source documentaire :

Agreste – Enquêtes sur les pratiques culturales des années correspondantes

Date de rédaction :

Décembre 2018

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PDF icon 01.06.r01_part_surf_gdes_cultures_sans_labour_france.pdf

01.06.R02 : Taux d’irrigation des surfaces plantées en vigne de cuve à travers le monde

L'opinion répandue :

« Il n’est pas permis d’irriguer les vignes destinées à la production de vin. »

L'analyse de l'Académie :

« Dans les vignobles consacrés aux raisins de cuve, un stress hydrique estival peut altérer le rendement, bloquer la maturation des raisins, provoquer des pertes de récolte par déshydratation des baies et pénaliser la formation des futurs bourgeons.

En France, l’irrigation de la vigne est interdite pour tous les vignobles entre le 15 août (ou la véraison) et la récolte. A la date de décembre 2018, elle reste possible dans ces conditions pour les vins de pays, mais un passage d’irrigation quelconque ne doit pas dépasser la date du 1er mai dans les zones AOP (voir l’article D645-5 du Code rural).

Au niveau mondial, l’irrigation localisée au goutte à goutte est couramment pratiquée et sa mise en œuvre s’intensifie dans la plupart des « nouveaux vignobles », souvent installés en zone aride. Couteux à l’installation, ces dispositifs sont efficients et économes en eau. Le « goutte à goutte » n’humidifie pas le feuillage et se révèle facile à piloter grâce aux technologies disponibles. Son utilisation judicieuse permet souvent d’améliorer la qualité des vins.

L’évolution actuelle du climat pourrait demain conduire à rendre utile, voire indispensable, l’implantation de tels dispositifs d’irrigation dans le sud de l’Europe. Dans les régions les plus sensibles au stress hydrique, la mise en marché de vins de qualité (bon équilibre, degré alcoolique raisonnable...) pourrait même dépendre de ces installations. »

Source documentaire :

AGREXconsulting – Analyse EFESO 2016

Date de rédaction :

Décembre 2018

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01.06.R03 : Le rendement moyen national du blé tendre d'hiver France 1998-2018

Opinion répandue...
« Pour le blé tendre d’hiver, les rendements sont inférieurs de 20 à 30% en agriculture biologique par rapport aux productions conventionnelles ». 

Notre analyse
« Alors que les essais de sélection variétale témoignent de la poursuite du progrès génétique, le rendement moyen français du blé tendre d’hiver est à l’étale depuis près de vingt années.
Ce rendement moyen apparaît principalement influencé par les conditions climatiques de l’année et l’importance de la pression parasitaire.
Ces deux paramètres affectant de manière simultanée les cultures biologiques (AB) et celles issues de l’agriculture conventionnelle (AC), on constate que le rendement moyen des blés cultivés en AB est de plus de 59% inférieur à celui des blés AC sur les 11 dernières campagnes pour lesquelles des données publiques sont disponibles.
L’écart le plus faible entre les deux productions est de -52% mais il atteint -68% en 2008, année où la différence de rendement moyen entre les deux systèmes de conduite est maximale. »

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01.06.R04 : Le rendement moyen et biologique du triticale France

L'opinion répandue...

« Le rendement moyen du triticale obtenu en agriculture biologique n’est guère inférieur à celui que l’on obtient en agriculture conventionnelle avec l’aide d’engrais minéraux et de fongicides. »

L'analyse de l'Académie :

« Le triticale (un hybride de blé tendre et de seigle) est une céréale fourragère de plus en plus cultivée en Europe. Sa bonne résistance à la plupart des maladies du blé (sauf l’ergot) a fait adopter cette espèce dans les systèmes conventionnels mais surtout en agriculture biologique (AB). Sa rusticité est cependant prise en compte dans les productions conventionnelles (AC) où l’espèce est conduite avec moins d’intrants que le blé tendre ou l’orge d’hiver.

Le rendement moyen pluriannuel national du triticale cultivé selon ces deux systèmes de production est donc influencé par le climat de l’année, et davantage par des questions de fertilisation et de désherbage que par la pression des pathogènes communs.

Compte tenu des différents paramètres qui influencent la productivité, on constate que le rendement moyen du triticale cultivé en AB est de 43% inférieur à celui du triticale cultivé en AC sur la moyenne des 11 dernières campagnes pour lesquelles des données sont disponibles.

L’écart de rendement annuel moyen national pour ces deux types de production va d’un minimum de -30% à un maximum de -59% en 2014. »

Source documentaire :

SCEES, ONIGC, Agreste et FranceAgriMer.

Date de rédaction :

février 2021

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PDF icon 01.06.r04_triticale_rendt_ab_et_moyenne.pdf

01.06.R05 : Rendement maïs comparé traditionnel et bio en France

L'opinion répandue...

« Les rendements du maïs grain sont peu différents suivant qu’il est cultivé selon les méthodes biologiques ou conventionnelles ».

L'analyse de l'Académie :

« La culture du maïs fait partie de celles où le progrès génétique est le plus manifeste, tant en matière de rendement que de qualités. Cependant, les conditions de culture ne reflètent pas complètement les améliorations – en particulier quantitatives – observées dans l’expérimentation variétale.

Le maïs est une culture peu sensible aux maladies et ne reçoit aucun fongicide. La pyrale est son principal ravageur mais bien souvent, maïs AB et AC font appel au même moyen de lutte (trichogrammes). Le contrôle des adventices est assuré principalement par des herbicides en AC, par le binage mécanique en AB.

Les deux systèmes de culture font appel aux mêmes variétés hybrides et ils bénéficient tous deux des effets régulateurs de l’irrigation en zone sud. Les écarts de rendement mesurés au niveau national entre 2007 et 2017 sont en moyenne de -41% en défaveur du système AB (de -29 à -46%). Une dynamique différente des éléments fertilisants et la concurrence plus intense des adventices en AB font partie des principaux éléments capables d’expliquer cette différence.»

Source documentaire :

SCEES, ONIGC, Agreste et FranceAgriMer

Date de rédaction :

février  2021

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01.06.R06 : Production française de betterave à sucre : Consommation des engrais azotés minéraux et évolution du rendement moyen par hectare

L'opinion répandue...

« La betterave est une culture industrielle exigeante en fertilisants dont la performance requiert d’énormes quantités d’azote. »

L'analyse de l'Académie :  

« Placée la plupart du temps en tête de rotation, la betterave sucrière est une espèce cultivée qui valorise bien les éléments fertilisants. Elle reçoit l’essentiel des apports P et K dont profitent d’autres espèces qui la suivent dans la rotation. Les efforts entrepris par cette filière pour optimiser l’utilisation des engrais azotés, limiter le recours aux énergies fossiles et réduire la contamination des eaux par les nitrates ont permis des progrès spectaculaires. Entre 1975 et 2015, la betterave sucrière a doublé son rendement moyen exprimé en tonnes de sucres par hectare, tout en diminuant de 50% dans le même temps la quantité des engrais azotés minéraux apportés sur la culture. »

Source documentaire :

Institut Technique de la Betterave (ITB)

Date de rédaction :

Février 2018

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

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