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CHOUQUER Gérard

13.02.Q06 : Les deux questions agraires à Rome

     Sous l'expression de "question agraire à Rome", l'historiographie désigne le conflit qui opposa deux fractions de citoyens romains pour la possession des terres publiques que la conquête multipliait à l'envi. La tension culmina sous les Gracques et pendant tout le Ier siècle av. J.-C. Sous l'Empire, la question resta d'actualité car il y avait toujours des terres publiques à gérer, mais elle prit un aspect nouveau : celui des terres désertes à mettre en valeur et à fiscaliser.  

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13.02.Q07 : Comment les arpenteurs romains construisaient les centuriations

     Au temps des assignations massives et répétées dans l'ager publicus progressivement conquis et institué par Rome, les arpenteurs ont mis au point des techniques de division du sol qui devaient accompagner l'assignation des terres aux colons. La forme principale de ces trames de limites est la centuriation, qui crée un quadrillage d'axes et détermine des unités intermédiaires nommées centuries. Mais la variété des besoins sociaux, comme la diversité des régions concernées par la conquête romaine, ont conduit à des modèles de division différents et à des emplois de la centuriation bien au-delà de sa stricte définition initiale.

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13.02.Q08 : Les plans cadastraux d'Orange en l'an 77 de notre ère

     Aucune cité coloniale du monde romain ne possède d'archives cadastrales comparables à celles de la colonie romaine d'Orange.
Ces documents renseignent directement sur la remise en ordre de la fiscalité des terres publiques sous Vespasien et sur l'importance de l'affermage de ces terres de statut public.
Ils renseignent indirectement sur la façon dont on avait installé les colons un siècle plus tôt, et sur les zonages territoriaux alors mis en place.
Ces documents témoignent qu'à la fin du Ier siècle après J.-C., les catégories de terres mises en place par la colonisation sont toujours opératoires et créatrices de différences juridiques.

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13.02.Q09 : Les effets morphologiques des techniques fiscales foncières romaines

     Les arpenteurs romains ont rencontré de réelles difficultés pour arpenter et évaluer les terres.
Si la difficulté était maîtrisée dans le cas des terres divisées et assignées, parce qu'elles étaient cadastrées et représentées sur un plan, il n'en allait pas de même pour les terres publiques arcifinales soumises au vectigal et pour les terres tributaires ordinaires.
Plusieurs modes ont été proposés, dont le plus courant a été de constituer des unités fondiaires placées sous la responsabilité d'un dominus ou possessor notable : lui pourrait connaître les propriétaires et les colons, les recenser et les déclarer.

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13.02.Q10 : Le fundus ou praedium : entre domaine et unité censitaire

     Avec l'agrandissement de l'empire romain et les difficultés pour le fiscaliser, on assiste à la mise en place d'une structure foncière de gestion qui se nomme des mêmes noms que les domaines, fundus et praedium. Elle répond du bon fonctionnement de la fiscalité de répartition, et décrit l'unité regroupant des domaines et des exploitations de colons, sous l'autorité d'un dominus, lui-même astreint à cette charge de gestion.
La structure explique que la forma censualis, ou cadastre du cens, fonctionne sur un étagement de notions (cité/ pagus/ fundus), et que le plus petit échelon ne soit pas le domaine ou l'exploitation individuelle, mais une unité administrative de gestion foncière.

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13.03.Q01 : Deux arpentages de la forêt des Yvelines au VIIIe siècle

     Trois actes carolingiens, dont deux portant la description d'un arpentage de la forêt de l'Yveline, permettent de savoir comment on arpentait le périmètre de cette immense foresta d'environ 52 600 hectares. Cet espace public (on disait fiscal), alliant d'importantes zones forestières, mais aussi des villae et des manses d'agents forestiers, formait un territoire spécifique, différent de ceux des pagi entre lesquels il se situait.

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13.03.Q02 : Un openfield médiéval devenu modèle : Laxton (Nottinghamshire)

     Le régime foncier de Laxton est révélateur de la permanence d'une emprise seigneuriale assez complète sur le village. Malgré la variété des principaux possesseurs qui se sont ici succédé, la structure foncière est restée stable, sous la forme d'une seigneurie manoriale à multiples tenanciers, avec une évolution sensible du XVIIe au XXe siècle vers la concentration de l'ownership dans les mains d'une unique personne ou d'une unique institution. On a fait de Laxton un modèle de fonctionnement communautaire dans le cadre des contraintes collectives de l'openfield. On aurait tout aussi bien pu en faire un exemple de permanence de la structure foncière seigneuriale et fiduciaire anglaise.

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13.03.Q03 : Qu'est-ce qu'un "partage selon le soleil" (solskifte) en Scandinavie ?

     Probablement dès l'époque viking, les terroirs de champs ouverts scandinaves ont adopté un mode de division stéréotypé reproduisant dans les champs l'ordre des maisons et des tofts dans le village groupé.
     Ce système, nommé solskifte ou bolskifte, avait pour but de faciliter les perceptions fiscales. Il a été étendu à l'Est de l'Angleterre (Danelaw) et peut-être également à la Normandie

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13.03.Q04 : Les lotissements médiévaux en Champagne

     La Champagne crayeuse présente une typologie parcellaire variée dans laquelle se repèrent des formes originales de longues parcelles réunies en bandes coaxiales formant trame. C'est la marque de divisions agraires liées à la colonisation agraire médiévale.

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13.03.Q05 : Les trames coaxiales de division territoriale dans l'Angleterre médiévale

     Dans certaines régions de l'Angleterre, la division territoriale prend la forme de longues bandes coaxiales de plus grande ampleur que les territoires de communes.
     Les manoirs médiévaux, attestés par l'inventaire de 1086, puis les communes, ont respecté ces formes en s'y conformant, témoignant de leur origine plus ancienne.

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13.03.Q06 : Les trames coaxiales de lotissement dans l'Angleterre médiévale

     Antérieurement et indépendamment de la mise en place de la structure de l'openfield, plusieurs régions de l'Angleterre ont connu, à partir du XIIe siècle, des entreprises de colonisation agraire qui se sont traduites par des lotissements prenant la forme de trames de bandes coaxiales liées à des villages neufs.
     En partie impulsés par le pouvoir royal sur des terres fiscales, ces lotissements doivent être dégagés d'une lecture de l'Angleterre médiévale en termes de communautés et de pratiques collectives liées au régime agraire de l'openfield, sous peine de passer inaperçus.

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13.03.Q07 : Les formes agraires de la forêt de Sherwood et du grand fisc de Mansfield (Nottinghamshire)

     Dans et autour de la grande forêt royale (ou "fiscale") de Sherwood et The Dukeries, la colonisation agraire des XIIe-XIVe siècles a été intense, favorisée par la structure manoriale et la compétition entre le roi et les seigneurs, et elle a souvent pris la forme de la fondation de villages-rues et de trames coaxiales associées. Ces observations confirment le fait que ce modèle associant le village et la trame coaxiale est caractéristique de cette phase du Moyen Âge anglais. 

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13.03.Q08 : Qu'est-ce qu'une centuriation médiévale ?

     Parce que les formes anciennes visibles en surface ne sont jamais que ce que les sociétés postérieures ont fait d'un héritage donné, la centuriation visible sur les cartes et les photographies aérienne n'est pas antique mais médiévale.
     Des dossiers bien documentés renseignent sur les deux temps de construction de cette forme transmise et transformée : le haut Moyen Âge, et l'époque de l'intense colonisation agraire des XIIe-XIVe siècles.

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13.03.Q09 : La colonisation agraire médiévale en Gascogne

     Dans la colonisation agraire médiévale en Gascogne, les seigneurs à l'origine des initiatives ont quelquefois fait appel à des arpenteurs pour créer des trames agraires de lotissement. Leur étude a permis de découvrir que ces professionnels utilisaient une morphologie en bandes coaxiales, et que la métrologie était fondée sur une série arithmétique répétée d'un site à l'autre. Indépendamment des modes locaux de division parcellaire, il existait donc un savoir technique unifié, mobilisable selon les besoins.

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13.03.Q10 : Les rus du Val d'Aoste au Moyen Âge

     Participant des nombreux ensembles d'agricultures irriguées que l'on trouve dans les massifs montagneux européens (Alpes, Pyrénées, Massif central, par exemple), les rus du Val d'Aoste sont des créations médiévales qui répartissent l'eau entre des ayants droits formant communauté.
     Ils sont à l'origine d'une morphologie agraire encore perceptible. Mais leur survie est compromise par les nouveaux usages de la montagne : hydroélectricité, randonnée, tourisme.

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13.03.Q11 : La diversité des formes de la colonisation allemande en Europe centrale et orientale

     On s'accorde aujourd'hui pour reconnaître que le paysage médiéval de l'Europe centrale et orientale n'est pas seulement dû à la colonisation allemande. Ce constat aide même à percevoir le fait majeur : l'intense défrichement et la création d'innombrables terroirs réguliers. Mais l'analyse de morphologie agraire, jadis au centre des attentions, peut être reprise en fonction de nouveaux acquis morphologiques et métrologiques, en lien avec les perspectives juridiques. 

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13.04.Q01 : L'espace-temps de L'Utopie de Thomas More

     L'Utopie de Thomas More inaugure un schéma anthropologique et territorial, à la fois nouveau par sa prescience de la notion d'insularité, mais qui ne l'est que partiellement dès qu'il s'agit de savoir comment l'île agit vis-à-vis du reste du monde.
     La description oppose des hétérotopies positives et d'autres négatives. Au centre : des espaces-droits isotropes et géométriques ; mais aux marges : la réprobation et la forte différenciation.
     Ne pouvant supprimer les marges, les Utopiens/Modernes les exploitent par la politique coloniale la plus banale et la plus courante qui soit. L'ensemble des rapports peut alors être organisé en un schéma qui emprunte ses caractéristiques aux "conditions agraires" et ordonne les rapports fonciers selon d'autres normes que celles du centre. Les hétérotopies négatives justifient la colonisation, et le schéma d'ensemble lui donne sa forme.

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13.04.Q02 : Le plus ancien remembrement parcellaire français : Rouvres-en-Plaine (Côte-d'Or)

     Ne pouvant payer un impôt à leurs seigneurs, les habitants de Rouvres s'engagèrent à donner une part de leur terre en échange, et le Conseil du roi approuva l'opération en 1701. Pour cela il fallait "mettre en pièces" le territoire, c'est-à-dire le remembrer.
     La commune de Rouvres est ainsi devenue le premier exemple de remembrement parcellaire moderne en France. L'agronome et homme politique François de Neufchâteau utilisa beaucoup le cas de Rouvres pour argumenter au sujet de ses différentes propositions agraires et agronomiques.

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13.04.Q03 : Division du communal (baldio) de Serra de Serpa

     Le communal ou baldio de Serra Grande de Serpa, en Alentejo, a fait l'objet, en 1906, d'une division qui a dessiné l'une des plus grandes grilles d'arpentage connues en Europe.
     Destinée à faire partie d'un plan de réduction du "Portugal inculte", cette initiative a profondément transformé les milieux géographiques, affectant l'apiculture traditionnelle et provoquant des déséquilibres pédologiques, car les sols n'avaient pas les qualités que la propagande leur prêtait.

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13.04.Q04 : La colonisation agraire en Podlasie (Pologne) au XVIe siècle

     La colonisation agraire des confins actuels de la Pologne et de la Biélorussie remonte principalement au XVIe siècle et s'est traduite par une impressionnante série de créations de villages neufs.
     Pour certains territoires, on a même aligné les villages et retenu un module répétitif de 700 hectares.
     Si ces formes ont laissé des vestiges visibles dans la cartographie actuelle en Pologne (lisibles sur le géoportail de ce pays), du côté de la Biélorussie, elles ont complètement été supprimées par les remembrements qui ont accompagné la collectivisation des terres à l'époque soviétique.

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